Le président de la FAF, Charaf Eddine Amara, qui avait annoncé publiquement sa démission, affirme qu’il n’est pas revenu sur sa décision lors d’un entretien accordé au site dznews, mais doit respecter des procédures avant de céder la place.

D’emblée, le président démissionnaire déclare qu’il n’a pas l’intention de rester à la tête de la FAF, mais que les démarchent administratives l’obligent à rester encore au moins jusqu’à la tenue de l’AG lors de laquelle sa démission prendra effet. Dans un bras de fer avec les membres du BF, il affirme que son départ doit concerner lesdits membres «Pour être clair devant tout le monde, je ne suis pas revenu sur ma démission. Mais en démissionnant publiquement ne veut pas dire que je vais abandonner la maison et m’en aller. Il y a des procédures, des passations de consignes, la tenue de l’AG, pour d’abord accepter la démission légalement, puis par la suite si elle est acceptée l’assemblée élira le nouveau président.» Dira Amara qui ajoutera un point auquel il tenait «Il y a également un détail, le président est arrivé avec une liste et doit partir avec sa liste. Nous ne devons pas imposer les mêmes personnes au prochain président de fédération. Je veillerais à ce que cela se déroule de façon réglementaire devant la loi et civilisé. J’ai pu observer avant même que j’annonce ma démission que certains membres du bureau se comportaient comme s’ils devaient se partager un héritage. Certains se voyaient même à décider de qui devait prendre la commission d’arbitre et autre, qui doit partir ou rester. Ils ont même établis une liste de certains cadres pour les faire partir, comme s’il s’agissait de règlements personnels. J’ai vu en cela un danger. Nous sommes dans une institution importante pour notre communauté, pour notre football et en tant qu’un établissement d’une valeur particulière pour le peuple. Donc je ne permettrais pas que cela se passe comme ça, alors je reste jusqu’à ce qu’on tienne l’AG. Concernant l’assemblée qui devait se tenir le 11 avril, en tant que président de la FAF je l’annule avec comme argument d’appui le fait qu’il ne remplisse pas les conditions de son établissement. Dans les prochains jours j’annoncerais l’organisation de la prochaine AG, sauf si les membres du BF acceptent de démissionner avec moi. Il est inconcevable que qu’un président qui arrive avec une liste quitte son poste seul, certains membres du bureau l’ont compris et d’autres pas, la solution pour que je parte est là, cela vaut du bien de cette infrastructure a quel on ne veut que le bien.»

Le président Amara, qui n’a pas hésité à faire pression en restant à la tête de la FAF pour faire partir tous les membres du bureau élus avec lui lors de son arrivée. Un coup de pression doublé d’un tacle envers lesdits membres, ce qui risque de pourrir l’atmosphère au sein de la FAF à un moment ou les choses ont grandement besoin de la solidarité de tous.

Le désormais ex président de la FAF, a tenu une conférence de presse lors de laquelle il a annoncé son départ tout en souhaitant bonne chance aux différentes sélections. Au bord des larmes, c’est un Charaf Eddine Amara, qui avait du mal à retenir ses émotions pour faire cette annonce après l’élimination de l’Algérie de la Coupe du monde. Tout en faisant comprendre que le match face au Cameroun n’avait que peu de chances d’être rejoué, il insiste sur le fait de ne pas user de corruption tout en regrettant des lettres d’insultes qu’il reçoit après que son numéro ait été dévoilé sur les réseaux.

 

«Ma pensée première va au peuple à qui je présente mes sincères excuses»

Charaf Eddine Amara, aura au moins eu le courage de demander pardon au peuple après l’énorme désillusion du match face au Cameroun. Il est en effet rare que des responsables arrivent à demander pardon «C’est un résultat cruel qui fait mal pour nous tous, supporters, joueurs staff technique et dirigeant. L’espoir était grand et le rêve de plusieurs années a été brisé. Après avoir raté la Coupe du monde 2018, on se voit privé de l’édition de 2022 et pourtant on était tous proches d’une qualification. Devant cette situation, ma pensée première va vers ceux qui attendaient beaucoup de l’EN à savoir le peuple. L’équipe d’Algérie coule dans les veines des fidèles supporters, comme nous tous d’ailleurs puisque le sang de l’Algérie coule dans nos veines. Nous tenons d’abord à remercier nos supporters et le mot le plus adéquat à leur adresser est qu’on s’excuse profondément avec la plus grande sincérité.»

«Belmadi doit rester et je suis certain qu’il va rallumer la flamme de l’EN»

Evoquant le cas du sélectionneur national, le président démissionnaire, affirme avoir demandé à Belmadi de rester afin de garder cette stabilité et poursuivre cette ascension qui existe en équipe nationale depuis l’arrivée de Belmadi «Le coach national, Djamel Belmadi et son staff sont dévoués à leur travail et le pays. Ils n’ont jamais rechignés sur les efforts pour l’EN. Ils ont fait d’énormes sacrifices et tout le monde peut en témoigner, moi et le bureau fédéral en premier. Mais je reste persuadé qu’avec leurs compétences et leur état d’esprit qu’ils vont poursuivre dans cette bonne direction. Il faut que Djamel Belmadi et son staff continuent leur travail qui a commencé depuis plus de trois ans maintenant. J’espère, et c’est ce que j’ai dit au coach national, qu’ils poursuivent l’aventure avec l’EN et je suis certain qu’en restant, Belmadi va rallumer de nouveau la flamme pour aller encore plus loin. J’ai vu dans cette équipe des champions, des compétiteurs et des gagneurs qui veulent toujours des victoires et la réussite.»

«Nous étions à 10 secondes d’une belle réussite»

Défendant son bilan qu’il a dressé rapidement sans entrer dans les détails, Amara, dira que ces 10 secondes qui avaient permis au Cameroun de marquer auront brisés un rêve après avoir pourtant réussi plusieurs défis avec l’EN A ainsi que les autres catégories, ce qu’a rappelé dans cette conférence de presse Amara «Aujourd’hui, des bilans doivent être faits et nous ne sommes pas en train de chercher des coupables, mais nous devons trouver les manques pour améliorer ce qui doit l’être. A notre niveau au sein du BF et si je devais faire un bilan personnel, je dirais qu’il est honorifique au vu des résultats des différentes catégories de l’EN. Je crois que je peux dire que ce n’est pas 10 secondes dans une rencontre qui vont nous pousser à jeter tout un travail qui est fait depuis plusieurs années et dire que tout était mauvais. Ces 10 secondes ont été fatidiques pour nous et notre rêve, c’est le football. Parfois il est cruel, d’autres c’est très beau. On y était presque, c’est une déception. A notre niveau en tant que fédération, nous avons mis tous les moyens et tout le monde peut en témoigner, pas uniquement pour l’équipe première mais toutes les catégories. Qualification pour la Coupe du monde, de la CAN, nous avons remporté la Coupe arabe que j’avais promis d’ailleurs de gagner deux mois avant la compétition. Nous avions dit que nous allions nous qualifier avec les autres catégories ce que nous avons aussi réussi avec bon nombre d’entre elles.»

«Lorsque les bilans seront présentés, le nouveau bureau constatera toutes les améliorations réalisées»

En donnant quelques exemples sur les améliorations réalisés, Amara, affirme que pour lui, le travail accomplis depuis son arrivée à la tête de la FAF est très positif «Nous avons aussi amélioré la qualité de la pelouse du stade Tchaker qui était catastrophique. Nous avons également fait de même pour le CTN en entretenant une belle pelouse pour l’entraînement de l’EN. Le CTN a connu beaucoup d’autres d’améliorations. Les autres catégories de l’équipe nationale ont toutes été engagées dans les différentes compétitions qu’elles peuvent jouer, nous avons atteint la finale de la Coupe arabe des U20. Nous avons apporté des améliorations au niveau des commissions d’arbitrage. Nous avons réglé les problèmes financiers qui trainaient depuis plusieurs années. On a amélioré les relations avec les instances africaines et internationales. La situation des salariés a également été réglée en un laps de temps très court malgré un lourd passif. Il y a eu des formations d’entraîneurs et d’arbitres avec un grand nombre en un temps record. Je ne suis pas là pour faire un bilan total, cela sera fait surement par la personne qui va me succéder. Il y aura un bilan moral et financier qui seront présentés et je suis sûr qu’ils auront beaucoup de choses à présenter.»

«Nos équipes nationales n’ont jamais été dans un pareil confort et conditions»

Personnellement je me suis engagé à protéger l’EN et c’est ce que j’ai fait à chaque fois. Je suis même intervenu que ce soit avec mes propres moyens ou ceux de la FAF dans le but de protéger l’EN. Je ne me suis jamais immiscé dans le travail de la sélection ou du sélectionneur. J’ai toujours été là pour accompagner et être en première ligne tout en assumant mes responsabilités que j’assume aussi aujourd’hui. J’ai fourni tous les moyens dont l’EN avait besoin. Nos équipes nationales n’ont jamais été dans un pareil confort et conditions et avec de tels moyens. Je l’ai d’ailleurs dit à maintes reprises, pour moi les U15 sont comme l’équipe A, ils défendent tous le drapeau de l’Algérie.»

«C’est une élimination amer, mais ce n’est pas un drame national»

Affirmant qu’il ne veut surtout pas vendre du rêve au peuple, Amara, préfère dire une vérité qui blesse qu’un mensonge qui fait plaisir «Il est vrai que c’est très triste qu’on ne se soit pas qualifiés, mais il faut reconnaitre aussi que ce n’est pas un drame national. C’est une déception populaire, c’est triste, mais pour que ce soit un drame national, non mes amis. L’EN a perdu, ce n’est pas l’Algérie qui a perdu. Certes, l’EN donne de la joie et on s’attendait à faire la fête, mais malheureusement dans un moment de distraction en un battement de sourcilles on s’est retrouvé éliminés. La réalité est là aujourd’hui on doit la regarder en face. Je n’ai jamais vendu de rêves au public. Je n’ai jamais menti et ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer.»

«On n’a pas attendu qu’on nous dise pour faire notre recours à la FIFA»

Le président de la FAF affirme avoir déposé un recours rapidement sans avoir à attendre. Pour lui, il sait que cela n’a que peu de chance d’aboutir à l’organisation d’un nouveau match face au Cameroun. Pour lui, ce qui devait être fait a été fait et la FIFA est la seule habilité à prendre des décisions «J’ai assumé et j’assume toujours mes responsabilités. Comme le font beaucoup de gens, je ne promettrais pas d’aller à la FIFA, faire rejouer le match. Soyons sages et raisonnables, qu’on arrête de donner de faux espoirs au peuple. Certes nous avons fait un recours et je n’ai pas attendu que les gens me disent pour faire un recours. Je réagis en mon âme et conscience, je n’en parle pas puisque j’estime que cela fait partie de mon travail. Aujourd’hui, il y a des cas que nous avons jugés litigieux et contestables, nous les avons portés devant l’instance qui doit juger.»

«Je n’achète et n’achèterais jamais un arbitre, si on doit me couper la tête pour ça qu’on me la coupe»

Beaucoup ont parlés du jeu de coulisses et plusieurs hypothèses sont apparues. Certains affirment avoir la preuve que Gassama a été corrompu, d’autres ont carrément demandés à Amara d’avoir recours au jeu des coulisses, ce que refuse catégoriquement ce dernier «On me reproche de ne pas avoir suffisamment protégé l’EN. Je le dis devant vous ; J’ai fait tout ce qui est possible, légale. Je n’ai pas épargné un gramme d’efforts pour protéger l’EN et ce qui s’est passé ne doit pas être considéré comme une négligence ou d’un manque d’investissement vis-à-vis de l’EN et de ce qui s’est passé. Il faut dire aussi, que beaucoup de gens m’ont demandés d’user des ‘’coulisses’’. Alors sur ce point je vais le redire encore une fois et je l’assume ; Ce que font les fédérations, les personnes, les gens des coulisses, il faut savoir que ces choses-là sont à la limite de la légalité, voire parfois illégale et illicite. Je n’engagerais jamais l’Algérie dans un processus immoral avant tout. Que je défends les intérêts de mon équipe d’accord, mais de la a me demande d’acheter un arbitre, je vous le dit, je n’ai jamais acheté et je n’achèterais jamais un arbitre. Si vous voulez me couper la tête faites-le. Je refuse de le faire car je suis Président d’une commission d’arbitrage et président d’une fédération d’un pays honnête et respectable. Même si l’EN se fait éliminer je le dis et je l’assume.»

«Je reçois 1000 insultes par minutes»

Après que son numéro soit distribué sur les réseaux sociaux, Amara a reçu de nombreux messages d’insultes. Il déclare recevoir 1000 insultes par minutes «Je ne suis pas un vendeur de rêves et je suis là pour dire la vérité que peu de gens oseraient dire. Les vérités son crues peut être mais c’est ça la réalité. Mon téléphone est cuit car des gens mal intentionnés ont distribués mon numéro sur les réseaux sociaux. Je reçois 1000 insultes par minute et je n’exagère pas ! Vous imaginez dans quel délire nous sommes ! Moi j’accepte de faire les frais et de me sacrifier pour qu’on en finisse avec cet état d’esprit.»

«Amara s’en va, la FAF et l’EN restent, je remercie tout le monde et souhaite bonne chance pour le prochain bureau»

Pour conclure, Charaf Eddine Amara, a annoncé sa démission tout en souhaitant le meilleur pour l’EN et en remerciant tout le monde après ce court mandat «Nous avons fait cette réunion et je suis ici maintenant pour annoncer à l’opinion publique mon départ de la présidence de la FAF. Je souhaite toute la réussite au nouveau bureau qui sera élu par l’AG. Je souhaite bonne chance à toutes nos équipes nationales, aux différents staffs techniques et administratives. Je remercie tout le monde, tous ceux qui m’ont aidé de près ou de loin dans ma mission. Je remercie les organes de presse, le public algérien ainsi que tous ceux qui ont dit du bien ou critiqué objectivement pour nous aider à nous améliorer. Pour finir, je souhaite toute la stabilité aux EN car le chemin est encore long. Le président s’en va, la FAF continuera à être gérée par intérim jusqu’à la tenue de l’AGE dans les jours à venir.»