Après Belmadi, c’était au tour du président de la FAF Kheireddine Zetchi de rompre un silence qui a duré longtemps et parler de l’été mouvementé qu’auront connu la FAF et l’EN.

Le patron du foot national a commencé par évoquer son inattendue mise à l’ecart de la cérémonie de la remise de la médaille nationale du Mérite au palais du peuple chez le chef d’Etat, un acte qu’il dit ne pas comprendre : « Sincèrement, je ne m’attendais pas du tout à ce que je sois écarté et puis je n’ai pas compris les raisons de cet acte-là, pour moi, et depuis mon arrivée à la FAF, j’essaye de servir la fédération avec beaucoup d’engagement, beaucoup de sincérité, j’essaye de donner le meilleur de moi-même, ce geste je l’ai très, très mal vécu, c’est normal, après, ce sont des choses qu’on oublie, car de l’autre côté il y a eu cette reconnaissance populaire qui pour moi est vraiment extrêmement importante. »

«J’aime le foot et j’ai des projets que je ne peux pas abandonner»

Avec cette sortie inattendue, Zetchi reconnaît avoir songé à partir, il y a réfléchi avant de sortir avec une décision sage : « Pour être clair avec vous, oui, il y a eu une saturation, après 2 années de travail à la tête de la Fédération dans des conditions extrêmement pénibles, parce que nous sommes arrivés au moment où le foot était au plus mal à tous les niveaux, et avec tout le stress et la tension qu’on a pu vivre pour préparer la CAN, et pendant quelques jours on était dans cette réflexion, mais on aime le football et on a des engagements dans des projets, et j’ai bien réfléchi pour continuer la mission avec des gens plus intelligents. »

« Si ces 2 ans et demi étaient à refaire, je les referai »

Zetchi ne compte pas quitter le navire, la preuve, il se dit satisfait de ses 2 ans à la FAF, il évoque toutefois le rôle  négatif de certaines personnes : « Avec plaisir je les referai, j’ai toujours voulu mettre ma petite expérience au service du football et je le refais avec beaucoup de plaisir, et pour continuer, vous savez lorsqu’il s’agit de football je suis toujours très motivé, ce qui me désole, c’est cette haine, le coach a parlé de fitna, je suis tout à fait d’accord avec lui, ces gens doivent cesser ce jeu-là, qui, effectivement, crée de la fitna. »

« On ne s’arrêtera pas aux discours des pseudo-experts »

Belmadi a parlé de criminels de l’audiovisuel, Zetchi pour sa part insiste sur le mot ‘’haine’’, la cible, quant à elle, est la même :« Il y a une certaine catégorie de journalistes et d’experts et de pseudo-consultants, qui nous expriment leur haine, ils s’amusent à créer la fitna et à désinformer l’opinion publique, et c’est un jeu dangereux, je pense qu’il ne faut pas s’arrêter aux discours de ces pseudo-coalisés, qui veulent nous saboter. »

«Un consultant a travaillé dans son club du cœur, qu’est-ce qu’il a légué en matière de formation et de jeunes ? »

Si Belmadi n’a pas identifié le criminel en question, Zetchi y va de ses indices et décide de lancer un défi, il se demande quel a été le fruit du travail du consultant en question dans la formation : « Un consultant est en train de faire beaucoup de mal au football, et en parlant de ce consultant, on se rappelle de son passage dans son club de cœur en présidant la section des jeunes, aujourd’hui qu’est-ce qu’il a légué à ce club la en matière de formation et de jeunes à ce club-là ? Donc, comment peut-il se permettre de juger des projets qui sont faits par des gens qui ont montré leur expertise, actuellement on est en train d’initier le projet des académies de la FAF, dont la première a été lancée il y a quelques jours à Khemis Meliana, et, aujourd’hui, il se permet de porter un jugement sur tous ceux qui ont participé à la mise en place de cette première académie avec toute l’expertise que nous avons, c’est quand même osé. »

« Avec la tribune qui leur est offerte, ces consultants vont finir par toucher une certaine population »

« Lorsque ces pseudo-consultants continuent à avoir une tribune au quotidien et à désinformer au quotidien, avec le temps ils vont finir par toucher et influencer une certaine population, par contre nous rendons hommage à ce peuple pour la manifestation de solidarité qu’il manifeste à la FAF. » Zetchi pense même que la pression exercée par ces parties pour la convocation de Ghoulam fait partie du plan machiavélique de cette partie haineuse : « Insister pour la convocation de Ghoulam fait partie des manœuvres malsaines de ces coalisés », a-t-il insisté.

« Je ne veux pas faire de la politique »

Avec tout ce qui s’est dit sur les relations de Zetchi avec les autorités, ce dernier rappelle qu’il est dans le football et il n’est pas prêt à faire de la politique : « On m’a dit que le poste de président de la FAF est un poste de responsabilité quasi-politique, moi je ne veux pas faire de la politique, ce n’est pas lié, mais on doit avoir des relations avec la tutelle. »

« Voilà ce que nous allons faire pour capitaliser le succès à la CAN »

Zetchi nous annonce son programme, première action : « Une sorte de Brainstorming, c'est-à-dire nous allons inviter la famille du football à une rencontre, nous allons parler de ce sacre, on essayera d’inviter des personnes représentatives de la famille du football, où nous allons parler à bâtons rompus de ce qui a été fait, et à la fin de la journée, nous établirons une sorte de rapport qui nous permettra de garder l’essentiel de cette expérience africaine pour le répercuter sur nos actions futures. »

« Le 17 septembre l’AG optera pour le nouveau système de compétition »

2 systèmes de compétition ont été établis et vont être soumis au vote le 17 septembre prochain lors d’une AG, Zetchi en parle : « Il y aura une assemblée générale le 17 septembre à laquelle nous allons demander de voter sur la nouvelle pyramide du football, l’objectif est de sauver le professionnalisme (réduire les clubs pros), le départ du professionnalisme était difficile, l’objectif de mettre une première division à 18 clubs pros et une D2 amateur, avec un rôle actif pour la DNCG : plus tard, les clubs qui voudront garder leur statuts pros en D2 en cas de relégation ils l’auront mais sauf s’ils répondent parfaitement aux normes de la DNCG et doivent respecter le fair-play financier, il faut initier les clubs à ce fair-play financier. »

« L’application dès la nouvelle saison »

Le premier responsable du siège de Dely Ibrahim nous apprend que l’application du nouveau système s’il bénéficie de l’approbation des membres de l’AG se fera dès la nouvelle saison : « Ça sera pour la saison prochaine, Il y aura une rétrogradation, soit 1 ou 5, le BF et l’AG le décideront, la ligue 2 à 2 groupes, Centre-Est et Centre-Ouest le tout à 32 équipes, Il y aura la disparition de la division inter-régions, et donc nous allons revenir à une DNA à 6 groupes, et on ira vers les régions et ce sont les wilayas, on demandera à l’AG des largesses dans la gestion de ces championnats amateurs, un exemple : dans certaines wilayas il n’y a pas assez d’équipes pour faire un championnat, on fusionnera les équipes de deux wilayas limitrophes. »

« Notre championnat est médiocre »

KZ reconnaît la médiocrité du championnat algérien, il veut coûte que coûte faire passer sa nouvelle pyramide : « Notre championnat est médiocre  avec très, très peu de travail au niveau des clubs, c’est pour ça on réfléchit à mettre en place une nouvelle pyramide, nous voulons avoir les mains libres et appliquer le fair-play financier. »

« Le PAC ne peut pas être un club locomotive »

L’ancien président du PAC affirme que son ancien club ne peut pas être une locomotive pour le football algérien : « Le PAC ne peut pas l’être, même si c’est un modèle économique réussi et simple, j’ai vu la nouvelle promotion qui est rentrée dernièrement, j’ai vu des choses extraordinaires, si on veut capitaliser notre succès à la CAN, il nous faut des clubs forts sur le plan continental,  car c’est là que les sélections vont puiser leurs joueurs, sans exclure les joueurs algériens du monde entier. »

« Africaniser notre football, une nécessité »

Avant on parlait de la nécessité d’africaniser le jeu de l’EN, après un titre africain Zetchi ne change pas de discours : « L’EN est championne d’Afrique avec Belaïli qui était champion d’Afrique, Bounedjah qui connaît aussi bien l’Afrique, on doit africaniser notre football pour être conquérants sur la scène continentale, on ne peut pas gagner en Afrique si on arrive avec seulement des prédispositions qui sont disponibles dans le football européen », explique-t-il.

1. M. A.