Compétitions africaines: Les clubs algériens livrés à eux- mêmes

Encore une fois, un club algérien vient de vivre des difficultés à l’occasion de son match en coupe d’Afrique. Après le MCA et le CRB, l’ESS s’est déplacée pour rien hier au Tchad et revient sans jouer son match comptant pour le 2e tour préliminaire de la coupe de la CAF.

Jusque-là, les échos en provenance de Ndjamena font état d’une situation assez confortable pour l’Entente, le club local qui devait affronter l’ESS a payé cash le désaccord entre le MJS local et la fédération tchadienne de football, aucune rencontre n’est donc autorisée sur le sol tchadien et le commissaire au match a tout porté sur son rapport, en attendant le verdict de la commission des compétition de la CAF. Jusqu’ici tout paraît normal, mais ce qui n’est pas normal, c’est que même avec autant d’atouts et d’arguments, le dossier de l’ESS risque d’être débouté, les amoureux des Noir et Blanc doutent, et leurs craintes sont fondées, car, jusque-là, deux autres clubs algériens,  à savoir le MCA et le CRB, ont souffert le martyre et ont subi le diktat de la CAF visiblement décidée à punir tout ce qui est algérien.

 

Le scénario des Buffles

Avant Sétif, le MCA a eu à vivre un scénario similaire, on a tous suivi ce qui s’est passé avant que les Mouloudéens n’affrontent en match retour des préliminaires de la C1 le club des Buffles du Bénin, ces derniers, qui avaient pourtant reçu des propositions de plans de vols, notamment un plan de voyage via Casablanca, avaient opté pour un déplacement avec Air France, mais une annulation d’un vol Cotonou-Paris avait tout remis en cause, pourtant l’erreur n’était pas celle des Vert et Rouge, qui ont tenu informé la CAF de ce qui se passait, ce qui devait amener cette dernière à annoncer une qualification du MCA sur tapis vert et un forfait des Béninois, mais hélas, le Mouloudia a dû jouer le match plus tard, et a été carrément tenu comme responsable du non déroulement du match à sa date initiale, le tout devant un silence intrigant de la FAF qui n’a pas bougé le petit doigt pour assurer la qualification aux Vert et Rouge de la capitale surtout qu’ils avaient toutes les preuves en main de leur ‘’innocence’’.

 

Une faible représentativité

Comme le Mouloudia, le CRB est en train de connaître le même sort, la direction belouizdadie a offert toutes les facilités qu’il faut au club kényan de Gor Mahia, même l’ambassade d’Algérie à Nairobi s’est mise de la partie, un plan de vol avait été communiqué à ce club jeudi et vendredi derniers, mais les Kényans n’étaient pas au rendez-vous, l’avion de Qatar Airways est arrivé à Alger de Doha sans eux. Cette absence des Kényans devait être suffisante pour annoncer la victoire sur tapis vert du CRB, mais encore une fois, Gor Mahia a manœuvré  dans les coulisses de la CAF et a arraché une reprogrammation de la rencontre samedi prochain, le déplacement se fera sur le même plans de vol proposé par le Chabab mais avec une semaine de retard. Les exemples sont de plus en plus nombreux, et le résultat est toujours le même, le perdant est toujours un club algérien, et le pire c’est qu’en 2020 on est obligés d’accepter des défaites face à des fédérations telles que celles Bénin et du Kenya, les observateurs pensent qu’un tel constat s’explique par l’absence des compétences algériennes au niveau des postes-clés de la CAF, il faut dire que les quelques postes accordés par l’instance africaine aux Algériens ne leur donnent pas assez de prérogatives, notre représentativité dans des commissions et  sous-commissions de la confédération ne vaut presque rien, même Medouar qui est pourtant membre de la commission des compétitions de la CAF n’a rien pu faire pour défendre les récents dossiers du MCA et du CRB.

 

Déclarations et mauvais timing 

A cette absence inquiétante de l’Algérie aux postes clés à la CAF, s’ajoutent les récents propos des dirigeants de la FAF à leur tête le président Kheireddine Zetchi qui s’est attaqué à la confédération et son président Ahmad Ahmad, en affirmant que ce dernier a échoué dans sa mission et qu’ils ne sont pas contents de ce qu’il a fait durant son premier mandat, imité plus tard par Bahloul et les autres dirigeants du football algérien, des propos lancés au moment où Ahmad était en difficulté, et la réplique de la CAF a été brutale avec ces décisions illogiques à l’encontre des clubs algériens, au point ou l’on n’est même pas sûr que l’ESS, après tout ce qu’elle a enduré au Tchad, va avoir gain de cause, c’est dire que l’attitude de la FAF a plus que porté préjudice au football algérien et cela risque de se poursuivre.

 

Clan Ahmad

Pour l’instant, Ahmad est suspendu et comme on l’a constaté lors du dernier congrès de la CAF, c’est le Congolais Omari qui assure l’intérim, mais dans les coulisses, le clan Ahmad est en train de s’organiser, une alliance est en train de naître du côté de l’Afrique de l’Ouest avec le candidat ivoirien Anouma qui s’apprête à se retirer au profit du Sénégalais Senghor, ce dernier est présenté comme le futur patron du football africain et il assurera la continuité de la politique de l’actuel président, puisque les deux hommes sont déjà sur la même longueur d’onde, ce qui veut dire que l’avenir s’annonce rude pour l’Algérie et ses clubs à l’échelle africaine, l’espoir du renouveau calculé par la FIFA, souhaité et défendu par Zetchi n’est pas si proche que ça, et c’est le football algérien qui en paiera les frais, car la politique prônée par la FAF vis-a-vis de l’actuelle confédération est risquée, pour l’instant on a pu constater cela aux dépens du MCA et du CRB, en attendant de voir le verdict de la CAF dans le dossier du match de Sétif, et ça ne s’arrêtera pas là, le MCA est qualifié, le CRB vise la même chose, l’ESS, et même la JSK appelée a recevoir les Gendarmes nigériens, que d’opportunités pour la CAF de continuer son intimidation, car dans les conditions sanitaires actuelles, les déplacements de/vers notre pays seront délicats, il faut s’attendre au pire, nos clubs sont seuls au monde, livrés à eux-mêmes, dure sera la suite de la compétition pour eux, ils doivent s’attendre aux plus fous des scénarios, tout sera mis en œuvre pour les empêcher d’aller au bout et triompher tant que la fédération et ses représentants se contentent d’une simple figuration, sans avoir leur mot à dire.

  1. M. A.

 

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