Zetchi entamera sa campagne électorale le 11 janvier

Le président de la FAFA Kheireddine Zetchi débutera sa campagne en vue de l'élection des représentants africains au bureau exécutif de la FIFA dès "la validation de sa candidature" le 11 janvier prochain par la CAF, a annoncé l’APS hier, citant une source autorisée.

Zetchi a reçu récemment le soutien du ministre des Sports, lequel a déclaré que l’Etat soutient toute initiative du genre et mettra tous les canaux diplomatiques au service des candidats algériens. Outre Zetchi, les trois autres candidats pour les deux sièges libérés en fin de mandat de quatre ans par le Tunisien Tarek Bouchamaoui et l’Egyptien Hani Abo Rida sont le Marocain Fawzi Lekjaâ, l'Equato-Guinéen Gustavo Ndong et Abo Rida. Ce dernier briguera un second mandat au niveau de l’instance mondiale. Des candidats de gros calibre qui élèveront sérieusement le niveau au point de nourrir le doute concernant les réelles capacités de Zetchi à engager ce bras de fer, notamment face au Marocain très habile dans le jeu de coulisse et bénéficiant du soutien de plusieurs fédérations. 

Convaincre et faire honneur au pays à Rabat

La FAF annonce donc que la bataille va commencer le 11 du mois prochain. Ce sera une bataille pendant 2 mois où Zetchi devra mettre les gros moyens. On se souvient  tous de l’ancien président de la FAF Mohamed Raouraoua, un certain février 2011 au Soudan, lorsqu’il a réussi à damer le pion à ses concurrents. Il avait réussi une démonstration de force, et tout cela a été réussi dans les coulisses à la faveur d’un grand travail de lobbying et autres manœuvres connues dans ce domaine. L’hôtel Al Salam Rotana de Khartoum a été d’ailleurs le théâtre d’une bataille acharnée entre les candidats. C’est dire que ce qui attend Zetchi est énorme. L’Etat ne lésinera pas sur les moyens, c’est ce qu’on comprend des propos de Sid Ali Khaldi. Le ministre enclenchera au profit du candidat algérien la machine diplomatique, qui essayera de faire son travail à son niveau, alors que lui s’occupera d’autres aspects. D’ailleurs, à partir du 11 octobre, il se lancera dans une série de sorties médiatiques dans le but de donner une bonne image de lui et du pays. Le congrès de la CAF, en marge duquel auront lieu ces élections, ressemblera à un tournoi africain. Une CAN qui s’ajoute à celle  que jouent nos sélections. A lui de choisir de ressembler aux A et de revenir au pays la tête haute avec le poste en poche, ou de ressembler aux  malheureux U20 et revenir la tête basse, ruminant l’amertume d’une défaite qui sera dure à accepter et à digérer d’autant que la finale aura lieu chez les voisins au Maroc, plus exactement à Rabat. Pour l’instant, on n’en est pas encore là, le dossier de candidature doit d’abord être accepté. Pour ce faire, tout candidat doit obtenir le parrainage de trois fédérations membres de la CAF, dont celle de son pays. Il faut ensuite obtenir la majorité des voix lors de l'élection pour gagner le poste en jeu. Dans une déclaration accordée en novembre dernier à la presse, Zetchi a indiqué qu’il s’attendait à "une rude concurrence", lors des élections du conseil de la Fifa : "Les choses ne seront pas de tout repos. La concurrence sera très rude avec deux personnes (Lekjaâ et Abo Rida, ndlr), qui ont une grande expérience sur le plan africain", a-t-il déclaré. 

Lekjaâ déjà en campagne

En attendant le 11, les concurrents de Zetchi ont déjà entamé leur campagne. Le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) ambitionne de devenir un haut responsable de la FIFA, et il s’en donne les moyens. Il a lancé sa campagne pour devenir membre du  conseil de la FIFA il y a déjà une semaine. Il part dans cette campagne avec un atout de taille, puisque l’élection aura lieu dans son propre pays, le Maroc, en mars prochain, sans oublier le soutien de plusieurs fédérations africaines, notamment à cause de sa politique menée en tant que responsable des finances de la Confédération africaine de football et en tant que responsable de la CAF chargé du volet financier. Lekjaâ a profité de son poste pour réaliser son lobbying en augmentant les ressources financières des fédérations africaines, notamment via des subventions qui devront servir à promouvoir le football féminin. 

Pas de place aux discours défaitistes

Comme dans un match décisif d’un tournoi important, la défaite est interdite. Zetchi le sait, mais dans son entourage, il continue d’éloigner la pression en déclarant à droite et à gauche à ses proches que s’il a le poste, c’est tant mieux, sinon ça ne sera pas la fin du monde. Un discours défaitiste, des propos indésirables, car  si les pouvoirs publics se mettent de la partie, ça sera pour gagner. Pour toutes les raisons citées précédemment, Zetchi a plongé dans des eaux troubles, mettant son poste de président de la FAF en danger. A lui de s’en tirer indemne, et il n’y a pas 36.000 solutions. A rappeler que les élections du conseil de la Fifa se dérouleront en marge de la l’assemblée générale élective (AGE) de CAF, le 12 mars 2021 à Rabat.

  1. M. A.

 

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