C’est demain que sera élu le nouveau président de la Fédération algérienne de football. Le suspense n’est pas de mise étant donné qu’un seul candidat a présenté son dossier ; il s’agit du président du CRB Charaf Eddine Amara.
Ce dernier a réussi, en un temps record, à convaincre ses concurrents de rejoindre l’alliance présidentielle contre une place dans son Bureau fédéral. Le candidat Amara a donc réussi à présenter son équipe tout en respectant la répartition des postes en donnant la chance aux différents représentants des 4 régions du pays d’occuper des places dans ce bureau. Parmi les 12 membres choisis, on retrouve des représentants de club, mais aussi et surtout des présidents de ligues, aussi bien régionales que de wilaya. Des acteurs du monde du football qui vont devoir s’engager à démissionner de leur poste dans ces ligues si Charaf Eddine réussit à l’emporter demain soir. Il faut dire que contrairement aux élections de 2017, il y a eu du nouveau avec la présentation du ministère de la Jeunesse et des Sports, devant le gouvernement, du projet du décret exécutif interdisant le cumul de fonctions. Un projet validé qui réactive le décret de 2015, interdisant le cumul de fonctions dans le but de lutter contre les risques de conflits d’intérêts et d’abus d’autorité et préserver ainsi l’éthique et la morale sportives. C’est ainsi que chaque candidat, qui a une place dans ce BF version Amara, est appelé à remplir et légaliser un engagement stipulant, entre autres, qu’en cas de l’élection de l’intéressé au sein du BF, au titre du mandat 2020-2024, il devra démissionner de sa fonction élective technique ou administrative dans un délai maximum de 30 jours qui suivent la date de l’élection, conformément aux dispositions réglementaires susmentionnées. Un document très contraignant représentant un grand sacrifice de la part des habitués d’une présence régulière au sein des ligues.
30 jours chrono
Si Bahloul semble s’être déjà imprégné de cette situation, lui qui a dû laisser tomber la Ligue d’El Tarf pour celle d’Annaba, les 5 autres présidents concernés vont devoir le faire pour la première fois, avec tous les risques que cela comprend. En effet, les DJS des wilayas et régions, dont les présidents de ligues ont plongé dans cette aventure du BF, ont déjà été saisies afin de préparer le terrain pour l’organisation de nouvelles AGE pour élire de nouveaux présidents, et les présidents actuels le savent. Ils savent aussi que s’ils signent le fameux engagement, ils n’auront que le BF avec tous les risques que cela comprend, car du côté de la FAF, Charaf Eddine Amara arrive avec de nouvelles perspectives pour le football. Il compte mettre son expérience dans la gestion d’entreprise au profit de la FAF, et cela, nous dit-on, passe par l’intégration de quelques compétences de l’extérieur qui ne font pas forcément partie de l’AG, ni du BF. Il faut dire qu’après cette AGE, la FAF va devoir se conformer aux statuts de la FIFA. Parmi les changements attendus, c’est justement la possibilité de coopter des étrangers et les intégrer dans l’accomplissement du programme du nouveau président. Le rôle des membres du BF se résumerait, dans un tel cas, à des réunions mensuelles où il y sera question de prendre la température et parfois d’informer les membres de ce qui va se faire. Autrement dit, leur rôle sera grandement réduit, et cela risque d’être ressenti au courant du premier mois. Cela laisse entendre qu’il risque d’y avoir une grande saignée au cours de la période allant du 15 avril au 15 mai, date limite du dépôt de la démission de l’autre poste occupé, que ce soit dans les clubs ou surtout au sein des ligues. Le choix d’Amar Bahloul (président de la Ligue régionale de football d’Annaba), Yacine Benhamza (président de la Ligue régionale de football de Saïda), Mohamed Ghouti (président de la Ligue de football de la wilaya d’Oum El-Bouaghi), Rachid Oukali (président de la Ligue de football de la wilaya d’Alger), Djillali Touil (président de la Ligue de football de la wilaya de Chlef) et de Bachir Mansouri (président de la Ligue de football de la wilaya d’Illizi). Ce sera difficile d’autant que la plupart ont dit oui, sans vraiment savoir ce que le nouveau président attend réellement d’eux. La rue sera curieuse de suivre l’évolution de ce dossier, car même si cette fois une liste de 5 suppléants a été annoncée, il n’en demeure pas moins qu’un départ massif risque de compromettre l’avenir du BF. A suivre...
- M. A.