Amara s’attaque aux chantiers négligés par Zetchi

En marge de la cérémonie du tirage au sort de la Coupe arabe des nations, qui a eu lieu hier dans la soirée à Doha, de nombreuses personnalités du monde du football ont pu se rencontrer dans le luxueux hôtel Ritz-Carlton, transformé en bulle sanitaire géante par les autorités et les organisateurs qataris de l’événement. 

La présence d’Infantino, arrivé lundi à Doha, a rehaussé l’événement. Il faut dire que la bénédiction de la FIFA pour ce tournoi a complètement changé l’étendue de ce dernier. Il est passé  de simple tournoi régional sans intérêt à une répétition générale pour le Qatar en vue de l’organisation de leur Coupe du monde, l’année prochaine à la même période. Au milieu de toutes ces personnalités, le nouveau patron de la FAF Charaf-Eddine Amara a pu se frayer un chemin. Et dire que, il y a quelques jours, ce dernier n’était même pas dans la liste des invités officiels. On a fait des mains et des pieds pour rendre ce déplacement possible au lendemain de l’élection du nouveau patron du football. 

Tisser des liens

En plus de la rencontre espérée et très attendue entre Amara et Belmadi, qui a incité, elle aussi, le président à faire ce voyage d’une semaine, il y a ce premier contact avec le monde du football mondial. Ce bain de foule sécurisé par le Qatar ne peut être que bénéfique pour l’homme et le dirigeant qu’il est, ainsi que pour l’avenir du football algérien. Il faut dire qu’à l’échelle internationale, le football algérien a connu un grand déclin durant les 4 à 5 années précédentes en matière de représentativité. On a d’ailleurs grandement reproché à Zetchi ce point ô combien important, mais qu’il avait négligé. N’ayant pas pu tisser les liens qu’il fallait avec les acteurs principaux du football mondial et continental, il a fini par en payer les frais. C’est donc sur ce point négligé par l’ancien président que Charaf-Eddine a décidé d’attaquer sa mission. Dès cette sortie, il tentera de s’imprégner de l’ambiance des meetings, qui sont souvent le lieu prisé pour tisser des liens et faire des connaissances. 

Infantino

Arrivés à Doha samedi, le président de la FAF et son SG ont attendu jusqu’à lundi pour rencontrer les invités du Qatar. Il faut dire que pas moins de 23 fédérations ont été conviées à l’événement, sans oublier la présence trop importante du président de la FIFA Gianni Infantino, arrivé lundi soir à Doha. C’est lundi soir aussi que les premiers clichés du boss de la FAF ont commencé à paraître sur les réseaux sociaux. Un premier avec l’auteur de la fameuse rumeur annonçant le retrait de l’Algérie du tournoi, à savoir le journaliste égyptien Mohamed El Gazzar, qui s’en est excusé à l’occasion pour le malentendu, avant que d’autres photos du président au côté de dirigeants ne soient partagées. Celles en compagnie de l’Egyptien Hany Abourida, membre exécutif de la FIFA, avec Ahmed Megahed, président de la Fédération égyptienne, et  Mohamed Barakat, ex-star des Pharaons, a retenu particulièrement l’attention des internautes. Une discussion certainement amicale, mais qui a permis à Charaf-Eddine de se familiariser avec son nouveau monde. Il y a eu aussi d’autres photos en avec des dirigeants du football des pays du Golfe, et sans doute d’autres rencontres avec plusieurs dirigeants, notamment africains, étant donné que le tournoi connaîtra la participation de sélections comme les Comores, les deux Soudans, la Mauritanie, les pays du Maghreb ou encore le Djibouti et son solide président Souleiman Hassan Waberi, très actif dans les coulisses de la CAF.  

Rattraper un retard

Dans son discours d’investiture, Charaf-Eddine avait insisté, le 15 avril dernier, sur la poursuite des projets entamés par la FAF. Mais il a aussi évoqué ceux où l’ancien bureau a échoué, précisant qu’il fera en sorte de les rectifier au lieu de tout démolir et reconstruire. L’ancien bureau a, en effet, échoué dans pas mal de points, entre autres dans le rapprochement des véritables acteurs du football mondial et africain, au point de se retrouver isolé. Les témoins du dernier passage de Zetchi à Doha, à l’occasion de la Coupe du monde des clubs, parlent d’un président esseulé qui s’est contenté de voir l’ambassadeur, au milieu du brouhaha énorme des discussions entre les responsables du football du monde entier. Une scène qui a été reprochée à maintes reprises et lors de plusieurs événements, que Charaf-Eddine Amara est appelé à rectifier, pour remettre l’Algérie au-devant de la scène et assurer la représentativité qui lui sied. Le voyage d’Amara à Doha a été donc la meilleure décision qu’il pouvait prendre après son élection. Et, cerise sur le gâteau, la présence depuis lundi du président de la FIFA dans le hall du Ritz Carlton. Charaf-Eddine aurait saisi cette occasion pour se rapprocher de lui et ouvrir le débat attendu autour de la légalité de son élection et de la dernière AGE. La FAF attendait les félicitations de la FIFA, qui tardent à venir. Néanmoins, c’est peut-être lors de ce face-à-face à Doha qu’Amara les aurait reçues de vive voix. La présence du SG de la FAF à Doha devrait permettre l’ouverture du dossier de l’amendement des statuts, dont le processus a déjà commencé. En résumé, le voyage ne peut être que bénéfique, et ce, sur tous les plans. Ce n’est qu’un premier en attendant d’autres afin de pouvoir en cueillir les fruits à l’avenir.

  1. M. A.

Classement