En ouverture des travaux de la réunion mensuelle statutaire du Bureau fédéral, ce lundi 31 mai 2021, le Président de la Fédération algérienne de football, M. Amara CHARAF-EDDINE, a tenu à dénoncer les actes racistes abjectes dont a fait l’objet le joueur du NC Magra, le Nigérien Boubacar HaïnikoyeSoumaïna, en raison de son origine subsaharienne et de la couleur de sa peau.
En réponse à ces graves dépassements, condamnés vigoureusement, le Président de la FAF a tenu à rendre public ce communiqué :
LE RACISME DANS LES STADES EST IGNOBLE ET INSUPPORTABLE
On ne le soulignera jamais assez, l’infamie et la bêtise humaine n’ont pas de limites ! Tous les prétextes sont donc bons pour que des racistes algériens donnent libre cours à l’ignominie. Le football leur sert d’alibi commode et de terrain de prédilection. Le ballon est alors le révélateur de la bête immonde qui sommeille chez nombre d’entre eux. Il est même chez certains le marqueur de la stigmatisation, la discrimination, la xénophobie, la ségrégation ethnique et l’ethnocentrisme. On en a eu malheureusement une nouvelle illustration à l’occasion du match de football de Ligue 1 JS Saoura/NC Magra. Des racistes abjects s’en sont alors pris au joueur Nigérien Boubacar HaïnikoyeSoumaïna en raison de son origine subsaharienne et de la couleur de sa peau.
Certes, la victime de cet acte de racisme nauséabond souligne elle-même que « c’est la première fois qu’elle vit des propos racistes » et que durant sa carrière sportive en Algérie, « du CRB à NC Magra », le footballeur a « fait tous les stades et rencontré de belles personnes » qui lui ont témoigné « amour et soutien à chaque fois ». Mais cette nouvelle expression de l’abomination raciste autour d’une aire de jeu, est une manifestation ségrégationniste de trop, car, comme le dit Boubacar HaïnikoyeSoumaina, exemple d’éducation et de sérieux par excellence, le racisme n’a pas sa place dans notre football. Ancien premier dirigeant du CRB et président de la Fédération algérienne de football, je suis profondément indigné par ce nouveau fait raciste dans un stade, et le condamne de manière claire et avec une extrême vigueur.
Si le phénomène du racisme et de la xénophobie est une réalité chez nous et s’exprime notamment sur le terrain du football, il est cependant contraire aux traditions de l’Algérie, terre d’accueil ancestrale, de fraternité, d’altruisme et de solidarité. L’expression du rejet de l’Autre est absolument insupportable.
Il faut que des voix vigoureuses et nombreuses s’élèvent avec force dans le pays pour dénoncer toutes les manifestations de l’abjection raciste.
Une loi criminalisant toutes formes de racisme et tout discours de la haine a été fort heureusement promulguée au mois d’avril dernier. On la doit à la volonté du président de la République, M.Abdelmadjid Tebboune, qui a notamment insisté sur la mise en place d’un « Observatoire national de la prévention de la discrimination et du discours de la haine », une institution nationale sous son haut patronage.
Président de la FAF, j’appelle solennellement les pouvoirs publics à appliquer, avec la célérité et la rigueur nécessaires, les dispositions de cette loi relatives à toutes les manifestations du racisme et de la haine dans les stades.
Parallèlement à cette action de la force publique en faveur de l’application de la loi ad hoc, la FAF mènera des actions de sensibilisation et de prévention contre le racisme, la xénophobie et la haine à travers les stades de football dans tout le pays.
Non au racisme, faisons tous barrage à la haine et à la discrimination !
Amara Charaf-Eddine
Président de la Fédération Algérienne de Football