Une journée seulement nous sépare des travaux de l’assemblée générale élective de la Fédération algérienne de football, où les deux candidats Abdelhakim Serrar et Djahid Zefizef vont s’affronter pour un mandat de 3 ans.

Pour la première fois depuis 2006, on aura droit à des élections avec un soupçon de pluralisme, il faut dire que les amoureux du football ont carrément oublié que cela existait encore, vu les scénarios vécus durant les 16 dernières années, Haddadj, Raouraoua, Zetchi et Amara avaient tous tracé leur chemin vers Dely Ibrahim sans être dérangés par le moindre concurrent. Ce ‘’retour à la normale’’ décidé d’en haut, avec le déroulement de cette AGE à deux candidats, fait que les élections soient un peu spéciales, les quelques 50 voix votantes qui restent à conquérir font l’objet d’une course contre la montre de la part des deux candidats et de leurs représentants, chacun essaye de jouer ses cartes, ses connaissances, des alliances, de promettre monts et merveilles, tout est valable pour gagner des voix.

Le Centre comme dernière étape

Comme dans un tour de cyclisme, les 2 candidats se sont organisés pour toucher un maximum de membres de l’AG, les ligues et les clubs de l’Est étaient les premiers concernés, avant que ceux de l’Ouest ne soient eux aussi touchés, la dernière étape de cette folle course vers Dely Ibrahim aura lieu au Centre, les ligues et les clubs d’Alger et de Blida sont ciblés, d’ailleurs cette dernière, nous dit-on, ne sera qu’une simple formalité pour le clan Zefizef, la présence du président de la ligue régionale de Blida dans son équipe à savoir Fergani Abdelhafid met tous les clubs et ligues de la région dans le camp du manager de l’EN, mais il ne s’agit que d’une partie d’une longue liste de personnes qui vont voter, et Serrar semble lui aussi sûr d’avoir un soutien.

Clubs et ligues

A vrai dire, les dernières stats parlent d’un résultat qui risque d’être serré, les clubs sont partagés entre les deux camps, cela est expliqué par les mandatements accordés par les clubs à un bon nombre de candidats qui accompagnent les deux candidats principaux dans ces élections, les voix des clubs risquent donc d’être divisées, du 50/50, ce qui ouvre la voie aux ligues, ces dernières peuvent faire la différence, d’ailleurs les derniers sondages parlent d’une situation imprécise. «Cette carte peut se jouer à la dernière minute, plusieurs voix risquent de sauter d’un camp à l’autre car il y a beaucoup d’intérêts en jeu, et aussi beaucoup de calculs», nous dira un des connaisseurs des coulisses de ce genre de rendez-vous.

En réalité, les 16 ans où les AGE se sont déroulées avec un et unique candidat ont fait des dégâts, les automatismes et les réflexes qui devaient s’installer dans ce genre de courses ont disparu, chacun va défendre ses intérêts. «Il n’y a pas de programme, c’est faux, tout ce qui va se décider repose sur des intérêts», nous explique-t-on, et lorsqu’on sait que les deux candidats feront tout pour gagner ces voix des ligues, et que les arguments utilisés par un camp comme par l’autre sont presque identiques, il faudra s’attendre à ce qu’il y ait des surprises, chose qui va nourrir le suspense et pousser les candidats à explorer les deux autres pistes pour faire le plein et se mettre à l’abri.

Le plein

Dans cette folle course, ça s’annonce donc très serré entre Serrar et Zefizef, ce dernier a un léger avantage du côté des clubs, mais les voix des ligues pourraient inverser la tendance, même si au Centre on parle d’un léger avantage en faveur de Zefizef, mais pour toutes les raisons expliquées précédemment, aucun candidat ne peut garantir les voix des ligues, et Zefizef a choisi d’aller faire le plein ailleurs, en l’occurrence, au niveau des voix joker, à l’image de celle émanant de la ligue de football militaire, ou encore celle des deux représentants des athlètes de l’équipe

nationale A, la voix de l’Amicale des anciens joueurs internationaux, ou même celles du médecin fédéral ainsi que les anciens présidents de la FAF, ces pistes-là, nous dit-on, ont été explorées par Zefizef qui aurait eu la garantie qu’elles seront à fond derrière lui, un plus non négligeable qui met déjà devant Zefizef, avant même de se lancer dans le suffrage, le risque de perdre des voix plane, c’est pour ça qu’avoir un tel soutien avant même de lancer le vote peut être décisif dans le décompte final.

En résumé, mathématiquement parlant, les chances de Zefizef semblent plus costaudes, avec les voix des jokers il peut déjà attaquer cette AGE avec un avantage de taille, reste à connaître la voie que prendront les ligues régionales et celles des wilayas, Serrar qui a décidé de s’engager dans ces élections a sans doute une idée sur les plans de son cooccurrent, il ne restera pas les bras croisés, à suivre…

S.M.A