MCA : Chaouchi quitte l'entraînement en pleurs

Faouzi Chaouchi ne s’est pas entraîné samedi passé, pourtant, il était là, en tenue de travail, et ce, malgré son chagrin à la suite de la mort de son plus grand ami, le regretté Toufik Goudjil, dit Wito. Comme on l’a déjà dit avant, Chaouchi est le joueur le plus affecté de tous par la mort de Toufik Goudjil. Croyant qu’il a fait le deuil de son ami après avoir fait son devoir d’aller rendre visite à sa famille à l’occasion du troisième jour de sa mort samedi et sur le conseil de quelques-uns de ses proches, Faouzi  s’est présenté à l’entraînement du soir le plus normalement du monde, espérant que cela va lui faire du bien et l’aider à oublier, ne serait-ce que l’espace de deux heures, son ami Wito. Chaouchi cherchait le réconfort et le soutien. Il ne se doutait pas un seul instant que ce qui allait arriver quelques secondes plus tard arrivera…

On a tous cru que Liewig l’avait renvoyé…
L’heure de la séance est fixée à 22h30 pile. Chaouchi n’est arrivé qu’à 22h35. Ces cinq petites minutes de retard ont fait que le héros d’Oumdourman rate le discours habituel du coach Liewig avant le début de chaque entraînement. Chaouchi s’est dirigé directement vers le groupe mais avant qu’il n’arrive, Liewig, apparemment contrarié par l’attitude de son gardien numéro1, interrompt son discours et d’un geste de la main, il lui demande de reculer, de ne pas s’approcher plus du groupe. Chaouchi, come nous tous d’ailleurs, croyait que Liewig l’a renvoyé pour son retard, ou alors pour ses trois dernières absences non justifiées. Sans réfléchir, ni attendre à ce que son coach ne s’explique, Il quittera le terrain énervé, il ouvre la porte qui mène vers les vestiaires et la claque très fortement, se change et quittera précipitamment et définitivement le stade du 5-Juillet en compagnie d’un ami. A ce moment-là, tout le monde présent au stade a compris la même chose que Chaouchi. Liewig a renvoyé Faouzi pour 5 minutes de retard ! Il a osé, murmuraient-ils. 

Paniqué, Rafik Hadj Ahmed est allé demander des explications à Liewig
Rafik Hadj Ahmed a bien suivi l’action et comme nous tous, il a cru que Liewig a renvoyé Chaouchi. A la fin du discours du coach, parce qu’il faut le signaler, Liewig a continué son speech normalement ne prêtant aucune importance au départ précipité de son gardien de but, Rafik Hadj Ahmed est allé voir le technicien français pour lui demander des explications à ce qu’il venait de se produire sur le terrain devant environ 1000 supporters. Liewig a expliqué son geste à ce dirigeant et ce dernier, en courant, est allé voir Chaouchi dans le vestiaire avant qu’il ne parte pour le dissuader de partir. Il était accompagné de Messaoudi, un ami proche de Ghrib. 

Chaouchi refuse de revenir sur le terrain 
«On vient de lui parler. Il ne t’a pas renvoyé. Il t’as juste dit d’attendre la fin de la réunion. Il voulait te parler en privé, sur ton ami Toufik, ton retard bien sûr et tes trois dernières absences. Tu as mal compris Faouzi. Reviens t’entraîner, le coach veut te parler…», dira Hadj Ahmed à Chaouchi  Encore sous le choc à la suite de la mort de son ami et aussi, il faut le rappeler, de l’accident de la circulation qu’il a fait 48h auparavant, Chaouchi refusera de revenir. «Je ne reviendrai pas. Je n’ai plus le moral de m’entraîner. Je croyais qu’en étant ici, parmi mes coéquipiers et amis, j’allais me sentir mieux. Ce n’est pas le cas malheureusement. Laissez-moi, je veux rentrer chez moi… », dira Chaouchi en pleurant. Depuis la mort de son ami, Chaouchi est devenu Vulnérable et très fragile. Rafik Hadj Ahmed et Messaoudi connaissent la force des liens qu’il y avait entre le défunt et Faouzi, ils se sont donc montrés très solidaires avec lui, comme beaucoup de supporters du Mouloudia présents au 5-Juillet d’ailleurs. 

Cet incident a divisé les supporters 
Liewig n’a donc pas renvoyé Chaouchi. Il l’a juste empêché de prendre part à la réunion, mais cette vérité, les supporters ne la connaissaient pas. On a donc assisté à deux types de réactions de leur part. Certains ont salué et même applaudi le geste de Liewig. «Il a raison le coach. Pour qui il se prend ce Chaouchi. Il s’absente trois jours et en plus de ça, il vient en retard. » Un autre dira : «Je ne sais pas ce que vous pensez les gars, mais Liewig est l’entraîneur qu’il nous faut. Il a la poigne. En se prenant à Chaouchi, il a montré que personne n’est au- dessus des règles. Tous doivent les respecter. Avant-hier, il a lessivé Hachoud  pour un retard, et aujourd’hui il a renvoyé carrément Chaouchi. Ça, c’est un coach », lancera un autre supporter. Plusieurs autres commentaires ont suivi avant que les partisans de Chaouchi n’interviennent. «Chaouchi a perdu son ami qui était plus qu’un frère. Le coach devait montrer un peu de compassion envers lui. Le fait qu’il est là est déjà un signe de bonne volonté de sa part. Heureusement que Faouzi s’est retenu et qu’il n’a pas riposté, sinon, on aurait assisté à un nouveau scandale au MCA… », dira un supporter avant qu’un autre, du même avis, ne rajoute : «Pour qui se pend ce Liewig ? S’il croit qu’il va pouvoir gérer ce groupe avec cette mentalité, il se trompe sur toute la ligne. Il faut qu’il comprenne qu’il est en Algérie, et ici, ça ne se passe comme ça. La diplomatie, la sagesse et la raison, c’est avec ça qu’il durera en Algérie. Franchement, les amis, je ne pense pas qu’il va rester. Il va se faire virer bientôt et vous allez voir…» «Pourquoi Vahid a donc réussi. Il a pourtant été plus dur que ça et a fait plus que ça avec les Ziani, Belhadj et autres», lui répondra un autre fan. Ce débat a duré plusieurs minutes avant que tous se déconcentrent sur la séance d’entraînement.  

Bensalem est arrivé après Chaouchi…
Une action a fait réagir tout le monde au stade. Les nombreux  supporters solidaires de Liewig ont rallié le camp des contestataires. Pour cause, Bensalem s’est présenté à l’entraînement 5 minutes après Chaouchi, soit à 22h40. Liewig l’a appelé, lui a demandé des explications avant de l’autoriser à s’entraîner. «Pourquoi il renvoie Chaouchi et non Bensalem ? C’est Faouzi qui est visé alors ? Non, il faut appliquer le règlement sur tout le monde. Là, je ne suis plus avec lui », dira un supporter. «C’est parce que Bensalem est blessé. Il s’entraîne en solo. Il n’est pas concerné par le speech du coach. Son travail est individuel et il ne jouera pas avant octobre ou novembre», essaye d’expliquer un autre. «Oui, c’est la première fois qu’il vient en retard Zinou, alors que Chaouchi est habitué à ce genre de choses », enchaîne un autre. «Ses jours sont comptés au Mouloudia ce coach », répond un autre supporter, la vérité est que Liewig allait faire la même chose avec Chaouchi si ce dernier s’est donné la peine d’aller demander des explications à son coach à la fin de son discours, seulement, Chaouchi a comme d’habitude craqué. 

Va-t-il revenir ?
La panique chez les dirigeants du Mouloudia était visible sur leurs visages et à travers leurs gestes. Rafik Hadj Ahmed a appelé Omar Ghrib pour lui raconter ce qui s’est passé et a passé ensuite plusieurs autres appels. Dahmane, dit Commandant, a fait de même et on a appris qu’Omar Ghrib qui ne suit plus les entraînements du Mouloudia d’Alger a appelé Chaouchi tard dans la nuit pour essayer de le consoler et surtout limiter les dégâts et éviter à ce que cet incident ne prenne de l’ampleur jusqu’à devenir  une affaire. Quand on voit le poids de Chaouchi dans l’équipe, on dira que cette panique de la part de la direction du Doyen et aussi des supporters est logique et justifiée, mais ce qui leur fait peur surtout concerne la réaction de Chaouchi à la suite de ce qui s’est passé samedi passé. Le connaissant, les Mouloudéens savent très bien que Chaouchi est imprévisible. Il peut boycotter l’équipe jusqu’à nouvel ordre sur un coup de tête, comme il peut carrément demander ses papiers. Mais on n’en est pas encore là. Rafik Hadj Ahmed et Messaoudi semblaient gérer la situation et pensent que Faouzi sera de retour dès dimanche, surtout que Liewig ne semblait pas donner beaucoup d’importance à cet incident. Quoi qu’il en soit, on aura des réponses à cette problématique dans les heures qui suivent. Affaire à suivre.                                   A. B.  

Il affirme qu’il n’a pas renvoyé Chaouchi
Liewig : «J’aurais fait la même chose avec mon propre fils»

On ne pouvait pas laisser partir le coach français du Mouloudia d’Alger, Patrick Liewig, sans lui demander pour notre tour des explications à ce qui venait de se passer sur le terrain. 
On s’est donc approchés de lui à la fin de la séance et on lui a posé la question à laquelle tous les présents au stade cherchaient une réponse. «Pourquoi vous avez renvoyé Chaouchi ? » disions-nous à Liewig. «Qui l’a renvoyé, moi ? Mais je ne l’ai pas renvoyé, je lui ai demandé de s’arrêter et de ne pas s’approcher du groupe pour d’abord m’expliquer avec lui sur son retard et sur plusieurs autres sujets, et, ensuite, je ne pouvais accepter, en tant que chef, à ce que ma réunion soit interrompue par un individu qui s’est donné le luxe de venir en retard à l’entraînement », nous dira Liewig.   

«Je suis à l’ordre de 23 personnes et pas à l’ordre de Chaouchi»
Suite à ces dires qui nous ont éclairé sur ce qui s’est réellement passé, on a donc dit à Liewig que Faouzi a compris qu’il était renvoyé et que c’était pour cette raison qu’il a quitté le terrain et notre interlocuteur nous dira : «Cela, c’est son problème et non le mien. Il aurait tout compris s’il était resté. Il a choisi de partir, c’est aussi son problème. Ecoutez, je suis à l’ordre de 23 personnes, c’est-à-dire les joueurs et mon staff, Je ne suis pas à l’ordre de Chaouchi et je refuse d’être à l’ordre de qui que ce soit », nous lance Liewig. 

«Faouzi est un grand garçon»  
Sur la situation psychologique de Chaouchi à la suite du décès de son ami et au fait qu’il est hyper sensible malgré les apparences, Liewig est resté de marbre. «Je comprends son chagrin, croyez-moi. Je ne suis pas insensible à ce qu’il vient de vivre, mais Faouzi est un grand garçon et tout ce qu’il fait est jugé et pris au sérieux. Je ne veux pas trop polémiquer sur cette histoire, mais puisque vous insistez, je vais vous poser à mon tour une question à laquelle vous devez répondre sincèrement», nous dira le coach. 

«Tout le monde, sans exception, doit se plier au règlement»
«Vous travaillez dans un journal, vous avez donc un directeur ou un chef. Vous vous présentez à une réunion en retard. Vos camarades sont en plein dedans. Vous ouvrez la porte directement et vous entrez prendre place normalement et interrompre la réunion ou bien vous attendez à ce qu’elle soit terminée pour aller voir votre chef et essayer d’expliquer les raisons de votre retard ? Je suis sûr que vous resterez dehors par respect à vos camarades et  votre chef et aussi parce que c’est comme ça que ça se passe partout et pas seulement dans une équipe. On doit tous suivre le règlement, c’est-à-dire, venir à l’heure, avec une tenue uniforme, suivre les ordres et tout ça dans le plus grand respect. Si un élément ne suit pas les règles, alors, on a un problème. Pour vous résumez tout ça, je vous dirais que j’aurais fait exactement la même chose, si ce n’est pire avec mon propre fils, vous entendez, mon fils…» 
A. B. 

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