Mohamed Lefkir était avant-hier l’invité de la Radio nationale El-Bahdja dans l’émission sportive «En tout esprit sportif». Il est revenu sur l’époque où il était président du Chabab, sur son souhait d’acheter les 75% des actions du CSA et sur plusieurs sujets qui font l’actualité du club algérois.
Au moment où Lefkir parlait de tous ces sujets, l’actuel président du CRB, Azzedine Gana, intervenait par téléphone. C’est de cette façon que les deux hommes ont réglé leurs comptes.
«Chaque fois que
l’équipe est en danger, j’interviens»
D’emblée, Lefkir affirme qu’il va se mêler des affaires du club chaque fois qu’il est en danger : «Je suis revenu au CRB, car il a besoin de moi. Même à l’époque du président Kalem, où il a failli être rétrogradé en D2, je suis intervenu. Je suis un fidèle amoureux de ce club et à chaque fois je vois qu’il en danger, je montre mon nez. Je ne vais pas laisser les opportunistes l’amener à la dérive tant que je suis en vie.»
«Les dirigeants
m’ont dit que la situation est catastrophique»
Poursuivant toujours dans le même contexte, l’ancien président du Chabab dira : «Je recevais des centaines d’appels par jour de la part des dirigeants et des supporters qui me disaient que l’équipe ne va pas bien. J’ai appelé le président du CSA, Mohamed Belaïd, pour me renseigner de la situation. Effectivement, il m’a dit que la situation est catastrophique. J’ai donc pris la décision de venir au stade pour assister au match contre le MCEE et parler avec les joueurs.»
«J’ai dit aux joueurs
que je vais régler leur situation financière»
Ayant été informé que les joueurs ont recouru à la grève pour réclamer leurs salaires, Lefkir les a appelés et leur a demandé de reprendre les entraînements, c’est à lui de s’occuper de cette histoire de salaire : «Les joueurs ont décidé de faire grève parce qu’ils n’étaient pas payés, je les ai appelés en leur demandant de reprendre le travail et que c’est moi qui les paierai.»
«Je n’ai jamais dit
aux joueurs :
je suis votre président»
Accusé par Gana d’avoir dit aux joueurs qu’il sera leur futur président, Lefkir dément : «Je n’ai jamais dit aux joueurs que je serai votre président. Je m’en fou si Gana reste ou pas. Je suis revenu pour aider le club.»
«J’étais exclu de la réunion d’urgence»
Lefkir est très en colère contre les dirigeants qui ont tenu une réunion d’urgence provoquée par Azzedine Gana. En parlant de ce sujet, il dira à Gana : «Vous dites que vous n’avez rien contre moi et vous programmez une réunion d’urgence sans me convier ? Vous savez tous que je veux acheter les actions du club, mais personne ne m’a invité pour la réunion.»
«Tu es actionnaire
avec 4% et tu réclames
20 milliards»
Mohamed Lefkir se dit étonné que Gana, qui détient seulement 4% des actions du club, soit son président et réclame de surcroît 20 milliards : «Tu as acheté seulement 4% des actions du club et tu es son président, c’est vraiment étonnant. Quand on préside un club, on est dans l’obligation de sortir de l’argent. Mais comment se fait-il que tu réclames 20 milliards à celui qui va te succéder.»
«Au CRB, c’est la guerre des clans»
L’ancien président du Chabab n’a pas omis de rappeler à Gana qu’au CRB, c’est la guerre des clans : «Au CRB, c’est une guerre de clans entre les dirigeants. Il y a des opportunistes qui cherchent seulement leurs intérêts, ils ne se soucient guère de ce qui se passe dans le club.»
«J’avais un grand projet
en tête»
Il s’est présenté en sauveur de l’équipe, mais les dirigeants actuels lui ont mis des bâtons dans les roues pour l’empêcher de réaliser ce projet : «En voulant acheter les 75% des actions, j’avais un grand projet en tête. J’ai décidé de renouveler le complexe du Caroubier et faire de lui un lieu où les joueurs trouveront leur tranquillité. Ce complexe est devenu à présent un repaire à rats. Il est complètement abandonné par les responsables actuels.»
«Ça fait 2 ans que le sigle de la CNEP figure sur
le maillot du Chabab sans payer le moindre centime»
Poursuivant ses attaques, Lefkir se dit étonné comment le CRB joue avec le maillot de la CNEP-Banque et que celle-ci n’a pas versé un centime depuis deux ans : «On continue de jouer avec le maillot de la CNEP, mais ça fait deux années maintenant que celle-ci n’a pas versé un centime au club et les dirigeants ne font rien dans ce sens.»
«Je ne reviendrai pas
aux affaires du club»
Pour clore, Lefkir avance en direct qu’il ne va pas revenir aux affaires du club : «J’ai abandonné l’idée de revenir au CRB. Ma décision est irrévocable, car les responsables actuels font tout pour m’empêcher de revenir. Cependant, je vais toujours continuer de barrer la route à tous ceux qui veulent nuire au CRB.»
Gana : «J’ai décidé
de démissionner, car tu as dit aux joueurs que tu
es leur président»
Comme il est intervenu par téléphone, le président Gana s’est contenté de parler de certains sujets uniquement. Au départ, il accuse Lefkir d’être derrière sa décision de quitter le club : «J’ai décidé de quitter le club, car Mohamed Lefkir est rentré au vestiaire après le match du MCEE et a dit aux joueurs qu’il sera leur futur président. C’est à partir de là que j’ai décidé de quitter le club.»
«Celui qui veut le CRB n’a qu’à payer 20 milliards»
Le président a déclaré qu’il a déboursé 20 milliards et que celui qui viendra après lui n’a qu’à payer cette somme : «Je suis actionnaire avec 4% dans le club, mais j’ai déboursé 20 milliards depuis mon arrivée. Alors celui qui veut le CRB n’a qu’à payer cette somme.»
«Mis à part Bellat, personne n’a aidé
le club»
Gana se plaint de travailler seul. Il avance que personne n’a aidé le club : «Personne n’a aidé le club depuis ma venue, à l’exception de Bellat qui nous a donné une somme d’argent à titre de prêt. Personne d’autre nous est venu en aide.»
«La CNEP nous payera
plus tard»
Au sujet de la CNEP, Gana a avancé : «La CNEP est un fidèle sponsor du club. C’est vrai que ça fait deux années qu’elle n’a pas versé d’argent dans le compte du club, mais nous comprenons la situation difficile de la banque. Toutefois, une chose est sûre, la CNEP s’acquittera de ses droits tôt ou tard.»
«On a mis à la disposition de Bouali un véhicule
et un appartement»
Evoquant la question de l’entraîneur Bouali, l’homme de Boumerdès dira : «Bouali est avec nous. La preuve, on a mis à sa disposition un véhicule et un appartement.»
H. A. B.