Aoudia : «La concurrence est devenue plus féroce»

L’attaquant de l’ESS a fourni une belle prestation face à la Bosnie. Malgré les conditions difficiles, il a pu tirer son épingle du jeu. Grâce à sa détente et sa présence physique, il a pesé sur les défenseurs bosniens. En attendant la CAN, il continue à marquer des buts avec son club. Dans cette interview, il nous parle de tout cela et de la CAN qu’il attend avec impatience.

- A ce qu’il paraît, vous allez rater le match face à la JSK samedi. De quelle blessure souffrez-vous exactement ?

- Le staff technique a décidé de me ménager pour ce match en raison d’une blessure au pubis, comme je souffrais déjà de l’adducteur depuis quelque temps. Avant même le match amical Algérie-Bosnie, il me fallait ce repos. Cela dit,  je dois effectuer demain (ndlr : hier) une échographie qui déterminera de manière plus précise la nature de cette blessure.

- Vous allez enchaîner avec le match du CABBA, un match à ne pas rater…

- Normalement, j’y serai, la blessure n’est pas méchante, mais je dois effectuer cette échographie pour dissiper certains doutes. Seulement, je n’ai pas voulu prendre de risque en jouant face à la JSK. Comme des échéances importantes m’attendent que ce soit avec mon club ou avec l’équipe nationale, j’ai préféré, avec l’accord des staffs technique et médical, me reposer quelques jours le temps que les douleurs disparaissent.

- Ne pensez-vous pas que cet arrêt intervient au mauvais moment ?

- Absolument pas. Au contraire, un tel arrêt va me permettre de souffler un peu et recharger mes batteries. En tout cas, je me suis habitué à ce genre de coupures. L’essentiel, c’est d’avoir toujours un mental d’acier qui me permet de garder à chaque fois la forme, donc il n’y a aucun problème là- dessus.

- Malgré le départ de plusieurs joueurs l’été dernier, l’ESS s’en sort quand même bien, quel est le secret ?

- Il n’y en a aucun, lorsque vous disposez d’un club bien structuré à tous les niveaux. L’Entente ce n’est pas seulement des joueurs talentueux, c’est aussi des staffs technique et administratif compétents qui mettent le groupe dans les meilleures dispositions. Mais, à mon avis, la véritable force du club se situe dans ses supporteurs. C’est un public incroyable qui apporte un soutien indéfectible à son équipe. Il est toujours là pour nous encourager, jamais pour nous huer. Ce qui est très rare en Algérie. Du coup, ça libère les joueurs et ça les pousse vers l’avant.

- Un autre doublé cette année…

- Je pense que c’est encore prématuré de parler des objectifs. A Sétif, on ne calcule pas. On préfère négocier les matches les uns après les autres. Il est clair maintenant qu’on aspire toujours à obtenir les meilleurs résultats possibles. Seulement, je reconnais qu’il sera difficile pour nous de rééditer la performance de la saison passée où nous avons réuni le championnat et la coupe d’Algérie, car, cette année la concurrence est encore plus féroce. Il n’y a pas que l’Entente qui joue pour gagner des titres, de nombreux clubs aspirent à cet objectif. D’ailleurs, vous n’avez qu’à constater le nombre d’équipes qui forment le peloton de tête en championnat. Je pense que ça va se jouer serré jusqu’au bout. Comme je ne cesse de dire à mes coéquipiers, il faut rester humble et garder la tête sur les épaules. La saison est encore longue.

- Parlons un peu de l’équipe nationale. La CAN aura lieu dans moins de deux mois, on imagine que vous avez déjà la tête en Afrique du Sud, pas vrai ?

- Je vous mentirais si je vous affirme le contraire. Bien sûr que je pense à cette CAN. Si Dieu le veut, ça sera la première dans ma carrière. Je suis conscient qu’il est temps pour moi de faire mes preuves dans le haut niveau, même si j’ai déjà acquis une grande expérience avec la JSK en atteignant le stade des demi-finales de la Champions League africaine. Mais la CAN c’est autre chose. C’est une compétition qui regroupe les meilleures équipes du continent. Il y aura des stars évoluant dans les grands clubs européens. Ça m’excite déjà rien qu’en y pensant.

- L’Algérie a-t-elle des chances de passer en quarts ?

- À ce niveau de la compétition, toutes les équipes partent à chances égales. Je pense que l’équipe nationale a montré ces dernières années qu’elle a un gros potentiel qui lui permet de rivaliser avec les meilleures équipes du continent. Mais je pense que la préparation que nous allons effectuer en Afrique du Sud sera déterminante pour fixer les objectifs réels du groupe, car, pour pouvoir être costauds en Afrique du Sud, il faut bien travailler durant la quinzaine de jours qui précède le tournoi. Je pense qu’avec une bonne préparation, l’Algérie aura son mot à dire durant cette CAN.

- Vous avez débuté fort avec Vahid, mais à cause des blessures Slimani et Soudani vous ont surclassé, comment vivez-vous cela ?

- Comme tout Algérien désirant voir son équipe nationale se hisser parmi les meilleurs. Je fais partie d’un groupe où seul l’intérêt de l’équipe national doit primer. En ce qui concerne Slimani et Soudani, ils ont apporté un grand plus à la sélection. Avec eux, la concurrence est devenue encore plus féroce au sein de l’attaque, ce qui est une très bonne chose pour le groupe. J’aimerais, bien sûr, apporter ma contribution à l’équipe nationale, mais ça ne sera jamais avec égoïsme. Le plus important, c’est le groupe, et moi, tant que je ferai partie de ce groupe, je suis prêt à me sacrifier pour la sélection.

- Si on vous demande de décrire votre entraîneur Halihodzic, que direz-vous ?

- Halilhodzic n’est plus à présenter. Je suis peut-être le dernier à pouvoir le décrire. Je ne suis pas en train de lui jeter des fleurs, mais je dirais que Vahid a su inculquer un tempérament de compétiteurs à tous ses joueurs. Il a apporté beaucoup de rigueur et de discipline au groupe. Il met ses joueurs sur un pied d’égalité sans les distinguer par rapport à leur statut. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir le nombre de locaux qu’il a lancés dans le bain depuis qu’il est arrivé en sélection. N’importe quel joueur peut réussir au sein de cette équipe nationale sauf celui qui ne le voudra pas.

S. M. A.

 Les résultats de l’échographie ont rassuré le staff médical de l’EN

Aoudia out 4 à 5 jours

Dans l’entretien que l’attaquant de l’ESS, Amine Aoudia, nous a accordé, il a déclaré qu’il allait effectuer une échographie mercredi et que c’est celle-ci qui allait donner plus de précision quant à la nature de sa blessure aux adducteurs.

Séances de soins biquotidiennes

Finalement, l’échographie n’a rien révélé de grave, il s’agit seulement d’un problème bénin aux adducteurs gauche et droit qui nécessite 4 à 5 jours de repos. C’est le joueur lui-même qui nous l’a dit hier en fin de journée. D’ailleurs, le staff médical de l’EN était rassuré par ces résultats au même titre que l’intéressé qui devra maintenant se soigner à raison de deux séances par jour durant toute cette période. Comme il l’a révélé dans l’entretien qu’il nous a accordé, son retour à la compétition pourrait intervenir lors du grand derby des Hauts Plateaux.

S. M. A.

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