Madjid Bougherra a toujours gardé espoir d’être retenu pour la CAN. Il pensait que son expérience et, surtout, les défections qu’il y a au niveau de l’axe central allaient jouer en sa faveur, seulement, Vahid a décidé de ne pas compter sur lui. «Bien sûr que j’espérais prendre part à cette compétition. Je me bats depuis des mois pour être prêt pour ce rendez-vous. Aujourd’hui que je n’y serais pas, c’est normal que je sois un peu triste. Néanmoins, je reste lucide. Je vais continuer ma rééducation tranquillement et, incha Allah, je serai de retour en sélection au mois de mars à l’occasion du match crucial face au Bénin», expliquera Madjid Bougherra.
«Même sans jouer, j’aurais pu encadrer le groupe»
Toujours en ce qui concerne sa non- convocation pour la CAN 2013, le défenseur central de Lekhwiya regrette : «Je sais que je ne suis pas à 100% de mes moyens et je ne me permettrai jamais de prendre la place de quelqu’un qui est plus apte que moi, cela aurait été injuste et surtout mauvais pour la sélection, mais, quand même, de par mon expérience, j’estime que j’aurais pu encadrer le groupe, donner des conseils, aider…».
«J’ai été victime d’un mauvais diagnostic»
Madjid Bougherra n’a pas joué depuis juin dernier. Il a été examiné une première fois au Qatar. Le diagnostic a été fait et il a été décidé par ses médecins qu’il soit opéré des adducteurs. Un mois et demi après son opération, les douleurs persistaient toujours. Madjid est donc allé voir un autre médecin à Bordeaux qui a diagnostiqué autre chose et suggéré une autre intervention chirurgicale. A ce propos, le numéro 2 de la sélection s’explique avec beaucoup de regrets : «Les médecins qui m’ont examiné en juin ont fait une erreur de diagnostic. La première intervention n’a servi à rien, si ce n’est la perte de 2 mois de travail. Si j’étais allé voir ce médecin en France dès le début, je serais peut-être dans le groupe qui ira disputer la CAN…» Et d’ajouter : «…Mais bon, je suis croyant et je me dis que c’est le mektoub. Je dois regarder vers l’avant et me concentrer sur l’avenir. J’ai un match le 2 janvier face au PSG et un autre quelques jours après face à Schalke 04. Ce sont de véritables tests pour moi avant que le championnat qatari ne reprenne.»
«Djebbour est un grand nationaliste»
Madjid Bougherra s’est montré un peu étonné de la non-convocation de Rafik Djebbour. «Djebbour n’a pas eu de chance avec le nouveau sélectionneur. Lors du premier stage, il est venu fatigué parce qu’il a rejoint Alger à partir de l’Australie où son club était en stage. Il a dû quitter Alger aussitôt. Après cela, il s’était blessé à plusieurs reprises. Aoudia, puis Slimani ont montré de très belles choses et le coach a logiquement décidé de continuer à compter sur eux…», dira en premier lieu Madjid avant d’enchaîner : «Aujourd’hui, Djebbour a retrouvé sa forme et son efficacité. Il marque chaque semaine. Il est le buteur du championnat grec. Sa présence en Afrique du Sud aurait pu être bénéfique pour le groupe. Il a joué la Coupe du monde. Il connaît l’Afrique. Je pense qu’il mérite une convocation.»
«… Mais, comme dans chaque travail, il y a un patron»
Harcelé par Hadj Adlane et Bouiche Nacer, les deux consultants de l’émission pour qu’il dise un peu plus sur cette affaire, Madjid Bougherra ajoutera : «Vous savez, Rafik Djebbour est une personne très fière. Même s’il ne le montre pas trop, son amour pour l’Algérie et l’équipe nationale est inégalable. On regrette tous son absence, mais, comme dans chaque travail, il y a un patron qui prend des décisions, il faut les respecter et rester tous derrière cette équipe. Il faut respecter le choix du coach. Les 23 qui seront là-bas vont faire tout pour honorer le maillot et faire plaisir aux Algériens.»
«Si ça se passe mal pour nous à la CAN, il faudra continuer le travail et ne pas tout casser»
A la fin de son intervention, Madjid Bougherra a insisté sur une chose qu’il juge très importante. «Je suis optimiste pour cette CAN. Je pense que ce groupe peut aller loin. On a des joueurs jeunes et talentueux, capables de donner une bonne image du football algérien. Mais si jamais ça se passe mal, ce qui reste une éventualité, il faudra continuer de travailler et ne pas tout remettre en question. On n’a pas mal avancé depuis que Vahid Halilhodzic est là, tout détruire serait un grand gâchis. Donc, mon message pour les supporters et la presse nationale : quels que soient les résultats, il faudra soutenir cette jeune équipe, surtout que deux mois après la CAN, on a rendez-vous avec les éliminatoires de la Coupe du monde face au Bénin.»
A. B.