Trabelsi : «Ce sera viril avec de l’agressivité»

C’est un Sami Trabelsi serein qui s’est présenté à la presse hier après-midi à 13h tapantes dans la salle de presse du Royal Bafokeng Stadium de Rustenburg.

Un entraîneur qui a montré de la maîtrise et de l’expérience devant les questions sans concessions du parterre de journalistes présent. Si le but de l’entraîneur des Aigles de Carthage était de montrer qu’il savait gérer ce genre de rendez-vous, nous pouvons dire mission accomplie, car, devant sa courtoisie et ses réponses sans langue de bois, on peut dire que l’opération séduction à fonctionné. Voilà pour vous, chers lecteurs, les points importants qui ont été abordés lors de ce point de presse.

Pourquoi Houssem Haj Mabrouk ?

Répondant à une question concernant le remplacement de Fateh Gharbi, qui a dû déclarer forfait pour blessure, par Houssem Haj Mabrouk, Sami Trabelsi a déclaré que ce remplacement était logique, puisque Haj Mabrouk était le premier choix des réservistes à ce poste. Un choix qui a été fait de longue date et qu’il assume totalement.

Comment voyez-vous la rencontre Tunisie-Algérie ?

Sami Trabelsi a répondu à l’inévitable question dans ce genre de conférence, à savoir comment il voyait la rencontre. Le head coach tunisien a déclaré : «C’est une rencontre importante, car, dans ce genre de compétition, il est bon de bien débuter, mais elle n’est pas décisive. Certes, une victoire nous donnerait plus de sérénité pour la suite. On espère faire un bon résultat pour aller le plus loin possible.»

«Nous faisons face aux mêmes problèmes que l’année dernière»

Sami Trabelsi ne s’est pas dérobé et a répondu dans la transparence la plus totale à une question relative à l’ambiance à l’intérieur du groupe. Il a dit : «Nous faisons face aux mêmes problèmes que l’année dernière à l’intérieur du groupe. Il y a beaucoup de problèmes à l‘intérieur de l’équipe concernant l’envoi en temps et en heure des convocations, le payement des primes et même des arriérés de primes. Est-ce que cela peut déranger la vie du groupe, l’engagement et les performances du groupe ? Honnêtement, je ne le pense pas. Nous sommes très sereins, il y a une bonne ambiance et j’espère que cela se concrétisera sur le terrain. Les joueurs veulent aller le plus loin possible pour le pays, ce ne sont pas des histoires d’intendance qui vont les empêcher de jouer pour leur drapeau.»

 

«Halilhodzic doit savoir que les entraîneurs tunisiens connaissent leur métier»

Sami Trabelsi a saisi l’occasion de la question d’un de nos confrères pour répondre à Vahid Halilhodzic qui avait déclaré que la Tunisie avait fait trop de matchs amicaux durant sa préparation. Le head coach des Aigles de Carthage a déclaré : «Je voudrais juste dire à Vahid Halilhodzic que la préparation de l’équipe de Tunisie nous regarde nous et pas lui. Il doit savoir aussi que les entraîneurs et techniciens tunisiens connaissent leur métier. Ce n’est pas notre première CAN et nous n’avons pas besoin de conseils. Qu’il s’occupe de son équipe.»

La Côte d’Ivoire, vous y pensez déjà ?

Répondant à un de nos confrères ivoirien lui demandant si, dès aujourd’hui, il pense déjà au second match de la Côte d’Ivoire face à la Tunisie, Sami Trabelsi a été très clair. Il a immédiatement répondu : «Durant toute la préparation de l’équipe, nous avons pensé à la Côte d’Ivoire, mais aussi au Togo. Mais, aujourd’hui, la préparation est finie et je dois appréhender les rencontres l’une après l’autre. A 24h du premier match, je suis concentré uniquement sur l’Algérie et une fois le match fini, je me focaliserai à nouveau sur la Côte d’Ivoire.»

«Le match sera fraternel, viril, mais correct»

Concernant l’aspect derby de ce choc nord-africain de la CAN 2013 et des éventuels débordements et heurts qui pourraient survenir, Sami Trabelsi a été clair dans sa réponse : «Les derbys nord-africains sont toujours chauds et intenses. Le football est un sport «d’hommes», bien que les femmes y jouent aussi (rires). C’est un match entre frères, il y aura de l’engagement, de l’agressivité et des contacts, mais dans le cadre du football et ça ne sortira pas du football, car ce sont deux nations qui se respectent beaucoup. Le match sera fraternel, viril, mais correct.»

Quelle sera la clef du match ?

A la question relative à la manière de jouer pour l’emporter, Sami trabelsi a déclaré : «Le mot d’ordre de ce match sera  ‘‘concentration’’. L’équipe qui restera la plus concentrée et lucide, de la première à la dernière seconde du match, celle qui gardera son sang-froid et qui ne s’énervera pas bêtement après un contact ou une contestation et ira se placer pour reprendre la partie, l’emportera. C’est dans ce domaine-là que j’ai insisté auprès de mes joueurs.»

 «Quels sont les points forts et les points faibles de l’Algérie ?

 

Sami Trabelsi a déclaré : «Nous avons visionné énormément de DVD de match de l’équipe d’Algérie. Comme la Tunisie, l’Algérie alignera 11 joueurs déterminés sur le terrain le jour du match. Ils connaissent nos points forts et nos points faibles et nous connaissons les leurs. On va donc garder ça pour nous.»

«Il n’y a pas de locaux ou d’expatriés, il n’y a que des Tunisiens et des Algériens»

Interrogé sur le fait que ce match Algérie-Tunisie allait opposer deux conceptions du football africain moderne, à savoir «majorité d’expatriés» ou majorité de joueurs locaux, le sélectionneur national a été clair, net et sans bavure, dans sa réponse : «Lorsque je sélectionne mes joueurs, je ne me base que sur leur forme et leurs performances. Je n’applique aucun quota de joueurs locaux où d’expatriés, je fais jouer les meilleurs et je pense que le sélectionneur algérien aussi. Il n’y a pas de locaux ou d’expatriés, il n’y a que des Tunisiens et des Algériens ! La différence entre nos deux équipes réside dans notre manière de coacher uniquement. Et vous savez, le football tunisien et algérien ont une identité. Et ce n’est pas aux sélections de renier leur identité de jeu ancestrale, mais aux joueurs qui arrivent en sélection qu’ils évoluent sur et en dehors des frontières, de s’adapter.»

«Qui aurait pu prédire que la Zambie l’emporterait l’année dernière»

Enfin, concernant la densité des équipes présentes et les ambitions de la Tunisie, Sami Trabelsi a déclaré : «En football, tout est possible. Vous avez vu le Ghana hier ? Vous avez vu cette belle équipe du Cap-Vert. Et la saison dernière, qui aurait pu prédire que la Zambie l’emporterait. Il faut jouer le coup à fond et c’est ce que nous allons faire. Tout est possible.

Mohamed Bouguerra

 

 

Les journalistes tunisiens ne voulaient parler qu’en arabe

Alors que la conférence de presse devait, en accord avec Sami Trabelsi, se faire en français et traduite en anglais, devant le tonnerre de protestations des journalistes tunisiens, qui voulaient que la conférence de presse ne se fasse qu’en arabe, la CAF a dû faire un compromis en demandant aux journalistes qui posaient les questions en arabe de les traduire ensuite en français et Sami Trabelsi a accepté de faire les réponses dans les deux langues.

Gentleman Trabelsi

Décidément, ce sélectionneur ne ressemble à aucun autre. Samy Trabelsi est vraiment un gentleman. Il est arrivé avec le sourire, a accepté de faire ses réponses deux fois, en arabe et en français, et a même accepté de traduire les questions des confrères arabophones ne maîtrisant pas le français. Il a répondu à toutes les questions, même les plus dérangeantes, en affichant toujours un large sourire et en respectant son interlocuteur. Un exemple à  méditer.

Il a même lancé un appel au calme

Devant des déficits criants dans l’organisation de la CAF par rapport aux conditions de travail des journalistes, certains de nos confrères, dont beaucoup de Tunisiens, étaient dans une colère folle. Voyant que la situation commençait à dégénérer, Sami Trabelsi, lui-même, a demandé aux journalistes de se calmer en utilisant l’humour. Il leur a dit : «Pourquoi êtes-vous stressés et en colère comme ça. D’ordinaire, la veille d’un match ce sont les joueurs et l’entraîneur qui sont à fleur de peau à cause de la pression, pas les journalistes.»

 

 

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