On était curieux, nous les journalistes, de voir les visages des joueurs le lendemain de cette défaite face à la Tunisie. Pour cela, on a fait en sorte d’être présents sur les lieux avant eux afin d’assister à leur arrivée.

Comme nous l’attendions, les visages des Verts étaient crispés, tendus, fatigués. Boudebouz et les autres étaient dégoûtés. Il était clair qu’ils n’avaient pas bien dormis et qu’ils avaient mal digéré la façon avec laquelle ils ont perdu face aux Tunisiens. Mais heureusement qu’il y avait Halliche ! Ce dernier, à sa manière et grâce à son expérience, a réussi à rendre le sourire aux autres joueurs.

Il a taquiné Mesbah, mis le feu lors de la sixte et «soigné» Soudani !

Rafik Halliche a tout d’abord commencé par taquiner Djamel Mesbah. Il faisait des tours de piste avec les remplaçants alors que Mesbah était assis sur le banc. A chaque fois qu’il arrive devant lui, il l’appelait par son prénom, mais d’une manière un peu comique qui nous a rappelé Lala Aïni quand elle appelait Omar dans le film Dar Sbitar (film algérien). Bien sûr cela faisait sourire certains joueurs, à l’instar de Slimani. En plus de celle de Cyril moine, Noureddine Kourichi et Vahid Halilhodzic, la voix de Halliche était la seule qu’on entendait des tribunes lors de cette séance.

Il a soigné Soudani et le moral du groupe avec

Quelques minutes plus tard, lors de la sixte, Soudani qui disputait le ballon avec Bouazza s’est fait très mal au genou. Il se tordait de douleur pendant que le médecin et les soigneurs de l’EN essayaient de calmer sa douleur. C’est à ce moment-là que «le Docteur Halliche» est intervenu. «Hilal, lève-toi, t’as rien. Ce n’est pas le moment de se blesser. On a besoin de toi. Allez, lève-toi s’il te plaît, ne nous fais pas ça. Regarde-moi, tu vas te lever maintenant. Avec l’aide de Dieu, la douleur va disparaître, allez stp…», répétait Halliche. Ensuite Rafik à écarté le médecin et les kinés et a aidé Soudani à se lever et à marcher. Finalement, le Chélifien a terminé la séance le plus normalement du monde. Grâce à qui ? On va dire que c’est grâce à Halliche. Il faut dire que l’objectif de l’ancien joueur du NAHD n’était pas seulement de voir Soudani se relever, mais aussi de faire entendre aux autres ses paroles symbolisant la solidarité, la fraternité, la foi et l’espoir. Halliche n’a pas fait que «soigner» Soudani, il a soigné, par ce geste le moral de toutes les troupes.  

Voilà à quoi servent les anciens

Rafik Halliche ne s’est pas arrêté là. Après d’avoir désamorcé la bombe au début de la séance, «soigné» Soudani et le moral des autres joueurs inexpérimentés et qui n’ont pas l’habitude de se retrouver dans de telles situations, il a mis le feu lors de la sixte que Vahid a programmée pour les remplaçants. Avec ses cris, son engagement, ses taquineries, ses rires il a donné à cette opposition un cachet très particulier. La sixte est devenue un match que les titulaires, assis en train de faire des étirements ont suivie avec beaucoup d’intérêt. Kadir et les autres ont même applaudi et chamaillé leurs camardes. Sur le terrain, ça rigolait beaucoup et c’est Halliche qui a allumé la mèche. Ainsi et après ce qu’on venait de voir hier, on dira que c’est dans ces moments bien précis que les leaders sont les plus utiles. Halliche a vécu ça en 2010, après la défaite face au Malawi et a vu comment Mansouri Antar, Ziani, Zaoui et les autres ont géré ces moments. Aujourd’hui, c’est son tour de faire de même avec les jeunes joueurs et il a bien assumé ses responsabilités. Bravo Halliche.

A. B.