C’est un Djamel Mesbah abattu qu’on a rencontré hier en zone mixte. Direct et sincère, comme il l’a toujours été, il nous donne son analyse du match, explique l’échec et appelle à l’occasion tout le peuple algérien à rester derrière cette équipe qui, selon lui, pourra, dans un avenir très proche, lui procurer de la joie.

Mesbah pense que ce deuxième match de l’Algérie a été un autre hold-up. «On a abordé ce match comme on a abordé celui de la Tunisie. Avec beaucoup d’envie et de détermination. Malheureusement, on prend ce but en début de match qui nous a fait beaucoup mal. On dominait, on avait le match en main ! Ils ont eu une action, ils l\'ont mise dedans, alors que nous, on s\'est procuré beaucoup d\'occasion, mais ça ne rentre pas. Après ce but, on a tout donné, on n\'a pas réussi à marquer. À la fin du match, on prend ce deuxième but parce qu\'on était tous tourné vers l\'offensive. On s\'est découverts et à ce niveau-là, ça ne pardonne pas», analyse le joueur du Milan AC.

 

«On est abattus»

Djamel Mesbah n’a pas caché sa déception. Lui qui était et de loin le meilleur algérien sur le terrain n’avait à ce moment-là aucune explication logique à ce qui est arrivé. «On est déçus, très déçus même. Pour le staff, les joueurs et surtout le public qui s\'est déplacé jusqu\'en Afrique du Sud pour nous soutenir, cette élimination est très dure à digérer. On a tout fait, on s’est donnés à fond. On aurait aimé gagner et aller loin dans cette compétition mais, hélas, on est éliminés. Même, si je pense, on n’a rien à se reprocher, je dirais pardon à tous les Algériens pour cet échec», lancera le latéral gauche des Verts.    

 

«Aucun regret parce qu’on a tout donné»

On a demandé à Djamel s’il pense qu’ils avaient tout fait et surtout s’ils ont des regrets, et voilà sa réponse : «Je pense qu\'on a tout fait. On s\'est donnés à fond. On était la première équipe à débarquer ici en Afrique du Sud, on a travaillé très dur pendant deux semaines sous une chaleur suffocante. Les joueurs se sont sacrifiés. Sur le terrain, comme vous l’avez tous vu, on a tout donné…Non, je pense que nous avons donné tout qu\'ont pouvait, on n\'a pas de regret.»

 

«On ne s’est pas dégonflés, on a commis des erreurs»

Sur l’engagement de certains joueurs, Mesbah dira : «Au niveau de l\'engagement des joueurs et de tous ceux qui sont avec nous ici, je suis sûr qu\'on a tout fait. On ne pouvait pas faire mieux. Après, quand il y a un échec, une défaite, une élimination, il y a forcément des erreurs et l\'erreur est humaine, comme on dit. Je parle d’erreurs techniques bien évidemment. Aujourd\'hui, il est un peu trop tard pour les rectifier parce qu\'on est éliminés, donc, on va essayer de prendre le positif…Je sais que c\'est dur de parler comme ça, mais il y a quand même du positif pour nous dans ce tournoi.»

 

«Un grosse claque dont on se souviendra longtemps»

Après que Djamel eut parlé de choses positives, on l’a tout de suite appelé à nous en citer au moins 3. Il répondra : «Le fait qu\'on arrive à rivaliser avec les grandes équipes, par exemple. Vous êtes là, vous avez vu les deux matchs. On a dominé ou pas ? On s’est créé des occasions ou non ? La réussite et le manque d’expérience nous ont fait défaut. On ne peut pas tout changer tout de suite, c’est clair, mais la grosse claque qu’on vient de recevoir va nous servir dans un avenir très proche.»

 

«Djebbour ? Ce n’est pas à moi de vous dire s’il mérite d’être là ou pas»

 

Parce que Mesbah parlait de la réussite, de l’expérience et de l’efficacité devant, on a évoqué avec lui le cas Djebbour et ce qu’il aurait pu faire si Vahid l’avait pris. «Djebbour ? Écoutez, on ne va parler des joueurs qui ne sont pas là. Le coach a fait ses choix. Il a pris les joueurs qu\'il pensait pouvoir emmener loin cette équipe d\'Algérie… Il faut respecter ça» lancera-t-il. Nous avons insisté pour qu’il nous donne son avis, mais il est resté sur sa position. «Non ! Ce n\'est pas à moi de juger les choix du coach ou de dire qui mérite d’être là et qui ne le mérite pas. Je n\'ai jamais donné mon avis sur ces choses-là et ce n\'est pas aujourd\'hui que je le ferais.»

 

«Il n’y aura pas de cassure, incha Allah»

 

C’est après ce genre d’échec que les présidents changent de staff technique, qui, à son tour, change les joueurs et casse le groupe. On a donné cette hypothèse à Mesbah, et il nous dira : «Je ne pense pas qu\'il y aura une cassure parce que, à mon avis, il y a un bon groupe soudé qu’il faut préserver. N’enterrons pas cette équipe trop vite. La majorité des joueurs sont jeunes et inexpérimentés. C’est avec ce genre de tournoi qu’ils vont s’aguerrir et progresser. On se regarde dans les yeux et on n\'a pas besoin de se parler pour se comprendre. On sait ce qu\'on a fait, on sait ce qui nous a manqué. On doit apprendre et prendre l\'expérience de ce qui s\'est passé, essayer de corriger ça à l\'avenir. Je sais que cette défaite est amère et décevante, mais je pense que cette claque va nous pousser à nous remettre en question. Cette élimination peut être un mal pour un bien.»

 

«Pas de soucis pour le match de Mars face au Bénin»

 

Pour le match du mois de mars prochain face au Bénin comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde, Mesbah rasure : «Je ne me fait pas de soucis pour le mois de mars, parce que je sais qu\'on va se relever et avancer. Cette CAN a été une bonne expérience pour nous, des joueurs ont appris beaucoup de choses et ont beaucoup à apprendre encore. Comme vous l\'avait si bien dit, il faut penser au match du Bénin qui est très, très important.»

 

«On veut finir en beauté et battre la Côte d’Ivoire»

Le match de la Côte d’Ivoire, même si on est éliminés, Mesbah dit que l’Algérie le jouera à fond. «Le match de la Côte d\'Ivoire, on le jouera à fond, c\'est clair. On a 0 points, 0 but et on n’a pas envie de rentrer chez nous avec ses stats. On doit faire honneur au pays et jouer à 1000%. Pas question de se relâcher.»

A. B.