JSK : Elle croule sous les dettes

La situation financière du club kabyle ne prête pas à l’optimisme. Malgré les déclarations rassurantes du président Hannachi dans lesquelles il ressasse à chaque fois que son club se porte à merveille financièrement, la réalité prouve le contraire.

La crise qui secoue actuellement la JSK n’est qu’une conséquence logique d’une gestion approximative prônée par la direction depuis plusieurs années. Le retrait des deux principaux sponsors du club n’a fait qu’envenimer la situation surtout que les bienfaiteurs habituels ne veulent plus mettre la main à la poche. L’un d’eux a aidé le président Hannachi à faire ses emplettes estivales et hivernales, mais pour éviter de provoquer sa propre banqueroute, il a décidé de ne plus débloquer aucune somme pour la direction actuelle. Ce bienfaiteur qui est actionnaire en même temps dans la SSPA/JSK a confié à ses amis qu’il n’en peut plus. «A chaque fois qu’ils ont besoin de quelque chose, ils s’adressent à moi»,  s’est-il plaint auprès d’eux. Jamais le président Hannachi n’a été confronté à une situation comme celle de cette saison. Par le passé, il trouvait toujours des gens qui lui venaient en aide. Mais cette fois, la situation est beaucoup plus compliquée, au point où il n’a même pas pu payer les deux membres du staff médical qu’il a limogés dernièrement. Le comble est que le salaire de chacun d’eux ne dépassait pas les 10 000 DA. C’est vraiment anormal pour un club comme la JSK de ne pouvoir assurer un salaire de 10 000 DA. La direction ne sait plus quoi faire en cette fin de saison. Elle attend le renflouement des caisses du club par l’argent des autres sponsors pour régulariser la situation financière des joueurs, des membres du staff technique, du staff médical et des autres employés du club.

Mohamed A           

Plus de 6 milliards, les salaires des joueurs

Bien que le président Hannachi ait déclaré en marge de la tenue de l’AG élective de la FAF qu’il est à jour avec ses joueurs, on a appris d’une source digne de foi que la direction du club doit plusieurs mensualités à la plupart d’entre eux. Certes, le président Hannachi a procédé, il y a quelques semaines de cela, à la régularisation partielle de la situation financière de ses joueurs, mais faute d’argent, il ne leur a accordé que quelques mensualités. D’ailleurs, certains cadres que nous avons sollicités pour voir s’ils ont touché ou pas la totalité de leur argent nous ont confié que la direction doit à certains d’entre eux 4 mensualités et à d’autres plus. Confronté à une grave crise financière, le président Hannachi ne sait plus à quel saint se vouer. Après son retour de Paris où il a été hospitalisé pendant plusieurs jours, le président de la JSK a accordé quelques mensualités à ses joueurs pour éviter la crise. Il y a ceux qui ont perçu 4 salaires et d’autres plus. Mais ce qui est certain est que tous les employés du club n’ont pas été payés depuis le mois de février dernier. Et comme la masse salariale dépasse largement 2 milliards de centimes, il faudra plus de 6 milliards au président Hannachi pour assurer les salaires de ses joueurs. Un joueur qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat nous a révélé qu’il a tenté à plusieurs reprises de réclamer son argent, mais les dirigeants lui rétorquaient à chaque fois que les caisses du club sont vides et qu’il doit patienter jusqu’à ce que la situation financière du club s’améliore. Le salaire moyen d’un joueur à la JSK est de 100 millions de centimes. Il est aisé donc de faire les calculs lorsqu’on sait qu’en plus des salaires du mois de fevrier, la direction doit jusqu’à 4 mensualités à certains cadres de l’équipe.

Mohamed A    

 

Près d’un milliards pour le staff technique

En plus des salaires des joueurs impayés jusqu’à maintenant, le président Hannachi devra vite trouver l’argent nécessaire pour payer ses entraîneurs. A titre illustratif, le salaire de l’entraîneur en chef, Nacer Sandjak, est de 220 millions de centimes. Et comme il est stipulé dans son contrat que la direction du club doit lui payer les trois derniers mois de son contrat avant la fin du mois de mars, Hannachi fait des mains et des pieds pour rassembler la somme nécessaire. En tout, il lui doit 660 millions de centimes et si ajoute les mensualités de ses assistants, à savoir Amrouche et Souibès, il faudra près d’un milliard de centimes à Hannachi pour payer uniquement les mensualités de Sandjak et des autres membres du staff technique. Ce ne sera pas facile pour lui de faire face à toutes les dépenses du club.

M.A            

 

Les primes de matches s’élèvent uniquement à un milliard de centimes

Même si le président Hannachi affirme qu’il est à jour avec ses joueurs, la réalité est tout autre. Selon une source autorisée, la direction du club doit 9 primes de matches aux joueurs. Depuis le début du mois de novembre 2012, ils n’ont perçu, en effet, aucune prime. Quatre mois après leur victoire arrachée haut la main à Constantine face au CSC, les coéquipiers de Benlamri attendent toujours leur prime qui est de l’ordre de 10 millions de centimes. Le barème des primes arrêté par la direction est de 10 millions de centimes pour une victoire en déplacement, 5 millions de centimes pour une victoire à domicile et 5 millions pour un nul à l’extérieur. Toutefois, il est arrivé à la direction de doubler la prime à domicile, comme ce fut le cas face à l’USMA. En plus de la prime face au CSC qui est de 10 millions de centimes, la direction avait promis aux joueurs deux autres primes de 10 millions de centimes chacune suite à leurs victoires face respectivement au MCEE à El-Eulma et à l’USMA à Tizi Ouzou. Pour ce qui est des victoires acquises à domicile devant le CAB, la JS Saoura et l’ASO, la prime est de 5 millions de centimes pour chaque rencontre. Enfin, pour les nuls enregistrés en déplacement face au MCO, la JSMB et le CRB lors de la journée précédente, la prime est de 5 millions de centimes pour chaque nul. En tout, la direction doit 55 millions de centimes pour les joueurs titulaires et pour ce qui ont fait leur entrée en cours de jeu lors des rencontres citées en haut. Et pour les remplaçants, c’est-à-dire ceux qui n’ont joué aucune minute de jeu, ils n’ont droit qu’à la moitié de la prime. Sur les 55 millions de centimes, ils n’auront droit qu’à 27 millions de centimes. Et si on fait l’addition entre les titulaires et les remplaçants, la direction doit (les primes seulement) près de 900 millions de centimes aux joueurs. Et pour l’entraîneur Nacer Sandjak, il n’est pas concerné par la prime du CSC, puisqu’à l’époque, c’était Fabbro qui était à la barre technique de la JSK. Mais lui a droit à une double prime, comme c’est le cas de tous les entraîneurs. Ainsi, au lieu de 45 millions de centimes représentant les primes de matches face au MCEE, CAB, JS Saoura, MCO, ASO, JSMB, USMA et CRB, il percevra 90 millions de centimes. On ne doit pas aussi omettre de signaler ses assistants, à savoir Rezki Amrouche et Hamid Souibès, qui attendent eux aussi de toucher leurs primes.

Mohamed A.

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