Vahid : «Belfodil réfléchit, mois aussi je réfléchis…»

Appelé à donner «ses vérités» concernant le cas d’Ishak Belfodil, Vahid Halilhodzic a pour la première fois décidé de s’attaquer ouvertement à l’avant-centre de Parme.

«Belfodil réfléchit, et bien moi aussi je vais réfléchir», dira le coach national avec beaucoup d’ironie. Irrité par le comportement de ce joueur qu’il va peut-être cesser d’attendre, le sélectionneur national ajoutera : «Vous savez, il y a des joueurs qui jouent double jeu. Ils sont hypocrites et moi je déteste ça. A vous les journalistes, ils disent qu’ils sont fiers de jouer pour l’Algérie, qu’ils vont venir marquer beaucoup de buts, ils embrassent l’emblème national et déclarent leur flamme à tout ce qui est algérien... Et après, ils tiennent un autre langage, tout à fait différent de celui qu’ils vous montrent à vous, donc aux Algériens.»  

 

«Pas besoin d’un joueur qui réfléchit pour jouer pour son pays, encore moins de quelqu’un qui exige une place de titulaire» 

 

Toujours au sujet d’Ishak Belfodil, Vahid Halilhodzic précisa : «Je n’ai pas besoin d’un joueur qui réfléchit 6 mois s’il doit venir défendre les couleurs de son pays. J’ai dit le premier jour que je ne supplierai personne pour venir en équipe nationale. J’ai dit aussi qu’on doit faire appel uniquement à ceux qui veinent avec fierté et honneur.» Et c’est là que Vahid avouera que le joueur qui lui a exigé d’être titulaire était bel et bien Belfodil. «J’ai rencontré ce joueur dans un restaurant à Paris et il a dit des choses…Je ne permettrai à personne, même pas à mon propre fils de me faire du chantage ou d’exiger une place de titulaire pour venir jouer. Je ne ferai jamais ça. Jamais…»

 

«…Mais le pardon existe… »   

Par ailleurs, sur sa décision concernant ce joueur et surtout s’il a rayé définitivement son nom de son calepin, Vahid Halilhodzic a pour la seule fois lors de cette conférence fait preuve de diplomatie. «Je ne sais pas si je vais le rappeler un jour. On verra bien. Le pardon existe…», dira-t-il. Il faut dire que Belfodil n’a que 21 ans. Il joue à Parme et est promis à un avenir  radieux. Donc, si Ishak se ressaisit et surtout s’il retire son exigence de jouer titulaire, Vahid pourrait bien lui pardonner et le rappeler lors des prochains matchs, et ce, pour le bien de l’équipe nationale et aussi pour ne pas briser la carrière de ce jeune joueur qui a changé sa nationalité sportive et qui ne pourra plus jamais revenir en arrière.

 

«Même si moi je l’accepte, les joueurs pourraient dire non…»

 

Vahid a par la suite mis l’accent sur un point sensible, l’acceptation du groupe à un joueur qui a par le passé refusé de venir en sélection. «Ces joueurs qui hésitent à venir et qui trouvent des prétextes pour griller les stages d’été pour aller bronzer à la plage, même si moi je leur pardonne, qui vous dit que les joueurs vont les accepter parmi eux ? Ils peuvent, et c’est leur droit, lui dire : tu nous a lâchés au moment où nous avions besoin de toi. Au moment où tu bronzais à la plage avec ta famille et tes amis, nous, nous étions en stage en train de travailler. On ne veut pas de toi, maintenant…», lancera Vahid. Cela nous rappelle la fois où Rabah Saâdane avait fait appel à des joueurs qui n’ont pris part à aucun match éliminatoire pour jouer le Mondial au détriment d’autres qui se sont sacrifiés en Afrique pour arracher cette qualification. Vahid veut éviter ça. Il ne veut pas offrir le cadeau de jouer une Coupe du monde à des joueurs qui ne le méritent pas.    

A. B.   

 

 

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