Joueurs-Vahid : réduire le fossé

Après avoir battu le Bénin, l’Algérie devra gagner l’un de ses deux déplacements en juin prochain à Cotonou (Bénin) puis à Kigali (Rwanda), s’il elle veut garder la main et recevoir le Mali en septembre prochain en étant dans le pire des cas (si le Mali gagne ses deux prochains matchs à domicile) à trois points de son vis-à-vis.

Pour réussir ce pari, il est indispensable à ce que les Verts se remettent en question et règlent certains détails qui ont failli leur coûter cher mardi passé à Blida face au Bénin. Des choses sportives et extra-sportives doivent être revues, corrigées et réglées, d’autres doivent être dites, débattues et décortiquées. Le match amical face aux Etalons du Burkina Faso, le 1er juin prochain, sera la meilleure occasion d’apporter du changement, crever les abcès et retrouver l’ambiance qui régnait dans le groupe avant la CAN.

 

1-    Vahid-joueurs : rétablir les liens et éliminer les tensions

La priorité devrait être de rétablir la relation entre le coach national Vahid Halilhodzic et les joueurs. Il faut dire que les déclarations du sélectionneur n’ont pas fait que des heureux au sein du groupe. Certains se sont sentis visés, d’autres étaient déçus par rapport à certains mots (hypocrites) prononcés par le coach. Quelque chose s’était brisé entre le coach et certains de ses joueurs à l’issue de cette conférence, et il faut vite recoller les morceaux avant qu’il ne soit trop tard. On ne sait pas ce que fera Vahid pour réussir ce pari, mais ce qui est sûr c’est qu’une solution doit être vite trouvée parce que, sinon, c’est le désastre assuré.

2-    Joueurs-joueurs : retrouver l’union et la solidarité d’avant la CAN

Rabah Saâdane a dit : «On ne peut tirer le meilleur de ses joueurs sans donner de l’importance à l’aspect humain.» Ziani, lui, dira : «Ce groupe est bon, mais il manque de solidarité et d’esprit de groupe.» Les deux ont raison. Ce groupe se cherche toujours. Il y a des tensions entre les joueurs. Quand Vahid a parlé d’individualisme, ce n’est pas pour rien. Il faut que les mots : union, solidarité, esprit de groupe, famille, fraternité, destin commun, Algérie… soient au-dessus de toute autre considération, si les joueurs veulent réussir quelque chose. L’ambiance n’est certes pas pourrie, mais elle n’est pas très bonne non plus. Il faut rétablir ça avant les deux safaris au Bénin et au Rwanda.

 

3-    Récupérer l’âme d’Omdurman

La combativité, la hargne et l’amour du pays et du drapeau faisaient autrefois la force de notre équipe. Ce sont ces choses-là qui faisaient cacher nos faiblesses sur le plan footballistique. «L’âme d’Omdurman» aidait les joueurs à surpasser leur peur, leurs faiblesses et leurs angoisses. Aujourd’hui, on a l’impression qu’on l’a perdue, et que nous avons perdu notre arme la plus redoutable. Il faut que cette génération de joueurs récupère cet esprit-là. Et ça ne pourra jamais se faire sans passer par les deux autres clés citées un peu plus haut, à savoir retrouver l’union et la solidarité d’avant la CAN et rétablir les liens entre le staff technique et les joueurs. D’habitude, ces choses se font instantanément, mais dans le cas de notre sélection, une thérapie de groupe est indispensable.  

 

4-    Travailler et s’imposer en club

Avant de se réunir en juin pour le match amical face au Burkina Faso, il est important que les joueurs soient compétitifs et prêts sur le plan sportif. Il faut dire que certains joueurs souffrent terriblement du manque de temps de jeu et ça se ressent quand ils sont en sélection. Ceux concernés par ce phénomène doivent impérativement travailler dur, se remettre en question et gagnent leur place au sein de leurs clubs respectifs pour arriver en sélection dans les meilleures dispositions possibles. Cadamuro, Yebda, Brahimi, Kadir, Ghoulam, Mesbah ont deux mois pour gagner leur place et emmagasiner le maximum de temps de jeu. Le compte à rebours est lancé…

 

5-    Prier à ce qu’il n’y ait pas de blessés

Les blessures ne sont pas du ressort des joueurs ni de l’entraîneur, mais c’est quand même un facteur important. Depuis que Vahid est sélectionneur, jamais il n’a eu tous les joueurs aptes sous la main. Il a toujours fait appel au 2e, voire le 3e choix, et cela a eu un effet immédiat sur le rendement des joueurs et de l’équipe en général. Pour le moment, seul Hassan Yebda est blessé, les autres sont tous (on croise les doigts) en bonne santé. Prions que tous nos joueurs soient épargnés par les blessures, parce que juin est un virage important et décisif pour l’avenir de cette équipe, de ses joueurs et du coach national Vahid Halilhodzic. Toujours concernant les blessés, le coach des Verts dira : «Il faut que les joueurs fassent attention à la récupération et à leur hygiène de vie.»

 

6-    Faire abstraction des conditions climatiques et de la pression en Afrique

L’autre clé de la réussite en juin prochain, c’est d’être prêt psychologiquement surtout à faire face aux conditions climatiques en Afrique et surtout aux autres facteurs extrasportifs qui pourraient exister lors de leurs deux déplacements à Cotonou surtout et à Kigali après. Cette génération est jeune et n’a pas une grande expérience en Afrique. La dernière CAN pourrait permettre à ceux qui y ont pris part de s’acclimater plus facilement, mais il existe aujourd’hui des joueurs clés, comme Taïder, Brahimi, Ghoulam et même Belfodil (si son cas est réglé) qui n’ont jamais joué un match dans ces conditions. Le mental jouera un grand rôle, la détermination aussi.  

 

 

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