Tout n’est pas clean dans la maison des Verts. Beaucoup de choses se sont déroulées à Sidi Moussa lors du dernier regroupement de la sélection. La tension était à son paroxysme, le climat de suspicion prenait la place de la sérénité qui devait prévaloir avant chaque match. Les séquelles de la CAN et les «dérapages» verbaux du coach lors de sa conférence de presse tenue samedi dernier au stade du 5-Juillet n’ont pas fait pour améliorer l’ambiance… Les Verts n’étaient pas dans leur élément face au Benin. Psychologiquement, on avait l’impression que certains joueurs avaient la tête ailleurs. Trop fébriles, mentalement trop fragiles, ils sont passés à coté de leurs matches. Comment en est-on arrivé là et surtout pourquoi en est-on arrivé là ?
Groupe miné ? Rébellion de certains ? Des sources proches des Verts n’ont pas hésité à utiliser ces termes pour qualifier l’ambiance qui prévalait au sein du groupe.
Des joueurs auraient protesté auprès de Raouraoua
Dans son édition du vendredi, le quotidien sportif El Khabar Erriadhi a rapporté une information disant que «quelques joueurs ont interpellé le président de la FAF juste après le match du Bénin pour lui dire qu’ils ont eu marre de subir le dictat du coach et d’encaisser ses attaques à répétition.
Selon l’auteur de l’article, lesdits joueurs ont parlé au nom du groupe, ils ont demandé à Raouraoua d’intervenir «pour sauver l’équipe». Le président de la FAF les a bien sûr écoutés, pris note, leur a promis d’en parler à Halilhodzic, avant de les appeler à rejoindre leurs clubs respectifs. Raouraoua aurait fait part à son entraîneur des doléances des joueurs, et selon certaines sources, le coach ne semblait pas du tout étonné de voir quelques-uns de ses joueurs se plaindre au président.
C’est leur deuxième tentative…
Selon des informations en notre possession, ce n’est pas la première fois que des joueurs tentent de faire entendre leur voix en EN. Déjà en Afrique du Sud, une tentative a été menée et a vite échoué. En effet, les mécontents n’ont pas apprécié que le sélectionneur national les traite comme «des minimes» et ils ont fait part de cela au premier responsable de la FAF pour intervenir auprès de son entraîneur et «exiger» de lui qu’il soit un peu clément avec eux.
Selon une source proche des Verts, certains joueurs ont provoqué un conclave pour trouver le meilleur moyen d’amener le sélectionneur à être plus «tolérant» avec eux. Une réunion qui ne donnera rien, en ce sens où elle n’a apporté pas l’effet escompté. Certains joueurs se sont rétractés, l’imposante personnalité du sélectionneur les ayant «presque» obligés à faire marche arrière, et du coup, ils n’ont pas pu dire ce qu’ils avaient sur le cœur. A l’approche du match du Bénin, les mêmes initiateurs du mouvement de colère en Afrique du Sud ont de nouveau posé leurs revendications sur la table. Cela est intervenu juste après la conférence de presse de Vahid dans laquelle le sélectionneur national n’a ménagé personne. Bien sûr, personne n’a osé aller au coach lui demander des explications ou lui reprocher quoi que ce soit, mais en coulisses, beaucoup de choses étaient dites. Même les joueurs qu’Halilhodzic faisait jouer régulièrement, ceux qui avaient sa confiance, malgré les critiques, ont décidé du jour au lendemain de se mettre du côté des mécontents.
Réunion Halilhodzic-Moine-Brixi et un représentant du président avant-hier soir au Sheraton
Halilhodzic sait parfaitement ce qui se passe dans son groupe. Pour avoir déjà eu affaire à ce genre de situation, il a choisi de ne pas réagir, en tous les cas, pas pour le moment. Il est en ce moment même en train de faire son enquête pour démasquer les vrais instigateurs de la rébellion qui est en train de se préparer. A l’un des proches de Raouraoua, il aurait fait part de son désarroi. «Ceux qui ne sont pas contents de mon travail ne jouent pas. Ils ont été relégués sur le banc au détriment d’autres joueurs plus en forme qu’eux en ce moment. C’est des individualistes et des ingrats…» Avant-hier dans la soirée, on a rencontré le sélectionneur à l’hôtel Sheraton en compagnie du préparateur physique Cyril Moine, du chargé de la vidéo et des statistiques, Samir Brixi, ainsi qu’un proche du président Raouraoua. Les 4 hommes sont restés assis à discuter pendant presqu’une heure. Le débat semblait sérieux. Halilhodzic avait l’air très remonté et il parlait en gesticulant, tandis que les autres l’écoutaient très attentivement.
Le coach compte éliminer les éléments perturbateurs
Afin de sauver son équipe et surtout éviter que ces joueurs qu’il a lui-même qualifiés d’individualistes ne contaminent les autres joueurs ou ne coupent le groupe en deux, Vahid Halilhodzic compterait prendre une décision extrême à leur encontre. Bénéficiant de l’appui du peuple et de son président, il va peut-être ne plus faire appel à 3 ou 4 joueurs, responsables, selon lui, de tous les maux de la sélection. Il est clair que rien ne sera officiel. Leur mise à l’écart sera justifiée autrement, comme ça a été le cas pour Benlamri, Chaouchi et autres Abdoun. Quoi qu’il en soit, les choses ne peuvent pas continuer comme ça. Il faut bien que l’une des deux parties doit être sacrifiée pour sauvegarder le groupe, parce qu’il faut le dire, la cohabitation est devenue impossible… Sauf si Raouraoua décide de prendre les choses en main en faisant revenir ces joueurs à la raison.
A. B.
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