1re mi-temps nulle
Pourtant, pour atteindre le but recherché, à savoir aller en finale, tous les ingrédients étaient réunis. Un stade Ahmed Zabana totalement acquis à leur cause, un moral au beau fixe, en fin de compte, tout y était, sauf le football spectaculaire que l’équipe oranaise produisait ces derniers temps à chacune de ses sorties à Habib Bouakeul. Alors, qu’est-ce qui n’a pas marché dans ce match qualifié de l’année ? Dès le coup d’envoi, les présents avaient eu un aperçu de ce qu’allait être le match. Incapables d’aligner deux passes de suite, les joueurs du MCO, probablement inhibés par la pression qui pesait sur leurs épaules, multipliaient les maladresses. Illustration de la pauvreté de leur jeu, les latéraux, en l’occurrence Sebbah et Berradja, ont touché le minimum de ballons durant les 45 premières minutes de cette demi-finale. Même les dépositaires du jeu que sont Aoued et Boumechra avaient sombré dans le naufrage. Durant ce first-half, on a surtout noté la bonne activité sur le côté droit de Hocine Achiou, qui proposait du jeu. Toutefois, ce dernier, qui faisait la différence grâce à sa vivacité et ses appels en profondeur, manquait un peu d’adresse dans ses centres. C’est le seul reproche qu’on peut faire à l’ancien international.
Quart d’heure de folie
A l’instar des présents au stade Ahmed Zabana, qui étaient déçus par la mauvaise prestation de l’équipe en première période, l’entraîneur Slimani, qui a sans doute remarqué que son équipe n’est pas bien au point, afin de faire bouger ses joueurs, leur demandera d’effacer de leur tête cette première mi-temps calamiteuse. «Allez, les gars, faites en sorte qu’on a perdu le match aller et que maintenant on attaque le match retour», dira Slimani aux joueurs à la pause, et les effets ont été immédiats, puisque, dès les premiers instants de la seconde mi- temps, on a revu cette équipe fringante qui bousculait ses adversaires à Habib Bouakeul. En l’espace d’un quart d’heure, le MCO rate trois occasions de scorer, la plus dangereuse était à l’actif de Benyettou. Néanmoins, au lieu de continuer de la même façon, ne voyant pas la solution venir, les Mouloudéens useront de balles aériennes qui feront le régal de Khoualed et Chafaï. Vers la fin du match, ils dominèrent outrageusement les débats, toutefois, c’était, comme l’a reconnu Slimani après la rencontre, une domination anarchique qui n’apportera rien. Ne voulant pas imputer la défaite à ses joueurs, Slimani a d’ailleurs déclaré après la rencontre : «Cet échec, je l’assume entièrement.» A la fin, le MCO échoue dans son objectif d’aller en finale. Désormais, le club phare de l’Ouest doit jeter tous ses efforts dans le championnat afin d’atteindre son objectif prioritaire, qui est le maintien.
M. S.
Kouriba : «On était seuls à… l’hôtel»
- «Le changement de terrain nous a été fatal»
- «On n’a pas besoin de discours pour se remonter le moral»
A l’instar de tout le monde au club, cet élément était très déçu suite à l’élimination, samedi. Sa déception est d’autant plus grande que lui et ses coéquipiers n’ont pas répondu à l’attente du nombreux public venu les soutenir.
- Comment a été le réveil ce matin ?
- Normal, tout de même, on ne va pleurer éternellement sur notre sort. Pour nous, cette demi-finale perdue, malgré que cela nous fait mal, on doit se tourner vers autre chose.
- Qu’est-ce qui n’a pas marché dans ce match ?
- Je tiens à signaler que, hormis les supporters qui souhaitaient ardemment notre qualification, pendant la mise au vert à l’hôtel, on était seuls. Excepté le président, le manager et les entraîneurs, on n’a vu personne d’autre. A l’ESS, où j’ai joué, la veille d’un rendez-vous important, c’était toujours une mobilisation générale autour de l’équipe. Des joueurs dans notre effectif qui ont connu cela dans leurs anciens clubs ont certainement eu le même sentiment. Cette indifférence nous a fait mal, même notre source de motivation demeure le soutien des supporters. D’ailleurs, après cette défaite, on est beaucoup plus déçus pour eux alors qu’ils ont rempli le stade. Sincèrement, on se sent un peu coupables de n’avoir pas répondu à leur attente.
- Le fait qu’ils vous ont applaudis à la fin du match signifie que vous n’avez pas perdu leur soutien…
- Nos supporters ont certainement vu que nous avions tout fait pour gagner. Hélas, la réussite n’était pas au rendez-vous. A l’USMA, il a suffi d’une demi-occasion pour marquer, alors que nous avions raté au minimum trois occasions nettes. Cette demi-finale s’est jouée sur un détail et c’est dommage pour nous et nos supporters que nous remercions pour leur fidélité.
- Finalement, le changement de terrain a été fatal à l’équipe, non ?
- Pourquoi le nier ? A Habib Bouakeul, on a nos repères, ce qui n’est pas le cas à Zabana. D’ailleurs, avant cette demi-finale, nous avions juste fait trois entraînements. Sans jouer le moindre match amical, ce changement de terrain est l’une des causes de notre défaite samedi.
- Il faut vite se remonter le moral, car il y a des matches importants à disputer en championnat…
- Il est clair que l’objectif principal du club est le maintien. Avant même de jouer la demi-finale, on l’a maintes fois répété, le maintien passe avant tout. On a fait du maintien notre objectif à la fin de la phase aller, on n’a pas besoin de discours donc pour se remonter le moral.
- Brillant au milieu de terrain, votre remplacement n’a pas été apprécié par les supporters…
- C’est moi qui ai demandé à sortir. En effet, je ressentais des douleurs au genou à la suite d’un choc avec Gasmi. Comme je ne pouvais pas continuer la partie, j’ai demandé à l’entraîneur de sortir. Quant à ma prestation, c’est vrai, j’étais bien. Depuis que j’évolue dans ce poste de milieu récupérateur, je ne cesse de progresser dans mon jeu.
- Envisagez-vous de rester dans ce poste ?
- C’est une question à poser à l’entraîneur qui est le seul décideur. En tant que joueur, je dois me soumettre à toutes ses décisions.
M. S.
Kada Yousfi était au stade
Samedi, Kada Yousfi, actuellement coordinateur à l’USMBA, s’est déplacé à Oran pour soutenir son ancien joueur et ami, Slimani. Après le match, il est descendu au vestiaire pour dire un mot à l’entraîneur mouloudéen.
Slimani s’accroche avec un reporter TV
Réputé pour sa disponibilité à collaborer avec la presse, l’entraîneur du MCO, plutôt indisposé par l’insistance d’un reporter d’une chaîne de télévision concernant la substitution de Hocine Achiou, après avoir tenté de justifier sa décision et voyant que le reporter en question n’était pas convaincu, piqua une grosse colère, reprochant à notre confrère de ne s’intéresser qu’au seul changement d’Achiou.
Ses choix ont été décriés
Comme il fallait s’y attendre, après la défaite, les proches du club, les mêmes qui encensaient l’entraîneur avant cette demi-finale, s’étaient retournés contre lui. Parmi les griefs retenus contre Slimani, le positionnement de Berradja au poste d’arrière gauche, estimant que cet élément est plus efficace au milieu, ainsi que le maintien de Benyettou au poste d’attaquant de pointe malgré ses ratages. Enfin, pour ces mêmes personnes, le coach n’aurait pas dû faire sortir un peu tôt Achiou qui était plus au moins bon à comparer sa prestation avec celles des autres éléments composant le milieu de terrain. Ce sont les critiques faites à l’encontre de Slimani, sur son… dos, bien entendu.
M. S.
Réunion aujourd’hui
C’est devenu une habitude, après chaque défaite, les dirigeants convoquent l’entraîneur pour faire une analyse. Une réunion en ce sens est prévue aujourd’hui.
Les joueurs bloqués dans leur vestiaire
Après la rencontre, les joueurs ont mis beaucoup de temps pour quitter le stade. Mis au courant, des échauffourées entre des supporters et les policiers à l’extérieur du stade afin d’éviter le contact avec ces pseudo- supporters. Il a fallu attendre que la situation soit maîtrisé par les policiers pour que joueurs et accompagnateurs puissent rentrer chez eux.
Reprise à l’Hippodrome
Au repos, hier, les joueurs reprendront le travail cet après-midi à 16h30 au complexe hippique d’Es-Senia.w