- D’abord, on commence par cette rencontre contre la JSMB. Les Algériens savent qu’Antar aime beaucoup son pays et le hasard a fait que l’EST tombe sur cette équipe béjaouie. C’est spécial, n’est-ce pas, d’autant que ça sera la première fois que vous jouerez une équipe algérienne ?
- Ça sera une rencontre particulière contre une équipe de mon pays. Pour l’Espérance aussi, c’est un match très important, il va falloir qu’on négocie bien et qu’on fasse le maximum pour un résultat positif à Béjaïa. Mais c’est vrai qu’avec toute mon expérience, ça sera une nouvelle, jouer contre une équipe algérienne en Champions League africaine.
- On connaissait Antar qui a toujours joué en Europe, et qui maintenant attaquer cette aventure africaine et le match de Béjaïa. L’ambiance sera différente, n’est-ce pas ?
- C’est vrai que c’est différent. Il ne s’agit pas de l’équipe nationale, ça sera en club, c’est différent et particulier.
- Y aura donc une visite à Béjaïa, est-ce que vous avez déjà visité cette ville ?
- Ben non, je n’ai pas eu le temps. Ma belle famille est de là-bas, mes enfants ont leurs origines à Béjaïa. Put-être que je resterai en cas de résultat positif (rire), car, en football, il faut un résultat positif, sinon…
- D’après-vous, comment va être l’accueil du public béjaoui pour vous, d’autant que cette fois, vous venez en tant qu’adversaire et dans le cadre d’un derby ?
- Je ne sais pas. La JSMB a besoin de faire un bon résultat, nous aussi. C’est vrai que ça sera un derby, c’est pour ça que je ne peux pas anticiper et dire quoi que ce soit sur l’accueil. En tout cas, moi je serai très content de jouer devant le public de mon pays.
- En parlant de l’EST, vous venez d’assurer votre qualification au tournoi des play-off, en compagnie de Sfax et de l’ES Sahel dans l’autre groupe, en attendant de savoir celui qui vous accompagnera dans votre groupe entre le CAB et le CA. Pensez-vous avoir des chances d’être champions au milieu de ce beau monde ?
- C’est notre objectif et on fera le maximum pour être champions. C’est vrai que c’est un groupe qui va être relevé avec le CSS et l’ESS, peut-être le CA ou le CAB qui reste aussi une équipe intéressante. On verra bien, mais on est motivés pour finir en tête.
- Il y a une question qu’on ne cesse de vous poser, celle qui concerne votre éventuel retour en sélection, et à chaque fois vous avez eu la même réponse qui est d’ailleurs claire. En même temps, on a vu récemment quelque part que vous auriez évoqué une histoire de conscience par rapport aux joueurs qui avaient rejoint l’EN avant le Mondial en Afsud. Pouvez-vous nous l’expliquer ?
- Je me demande jusqu’à quand on va continuer à me poser ladite question. Il y a des joueurs qui sont en train de bien faire leur travail, que Dieu les aide. Moi, pour un éventuel retour, j’ai dit non, ça ne regarde que moi. Je n’ai pas participé aux qualifications, je n’irai pas en phase finale. J’ai dit que chacun fait comme il veut, il y a ceux qui sont venus directement jouer le Mondial, ça je ne le fais pas, après chacun fait ce qu’il veut.
- Et puis aussi, la plupart d’entre eux sont toujours là avec la sélection, une preuve de bonne volonté, n’est-ce pas ?
- Exactement. Ce que j’ai dit n’engage que moi. Moi, je ne le ferai pas et que chacun fasse ce qu’il veut. Et puis j’entretiens de très bons rapports avec tous les joueurs actuels, ça n’a rien à voir avec leur conscience. Après tout, je les connais tous, c’est mes amis.
- Récemment, il y a eu cette affaire avec Souici, le joueur du Club Africain, qui vous a accusé de lui avoir proféré des propos racistes. Racontez-nous exactement ce qui s’est passé, comme ça les gens connaîtront votre réponse…
- Il m’a accusé de l’avoir insulté, alors que ce n’est pas le cas. Il y a eu une altercation entre Youcef Belaïli et lui, plusieurs joueurs sont venus s’en prendre à Youcef, alors j’ai volé à son secours. Youcef, c’est comme un petit-frère, et là, ils ont commencé à m’insulter, et je n’ai pas besoin de les dire. On a échangé des propos, mais en aucun cas des propos de cette gravité. D’ailleurs, on a eu une discussion d’homme à homme et le dossier et clos.
- Ah, donc c’est bon, vous avez eu une discussion avec lui ?
- Exactement. Dieu est grand, regardez comment on s’est croisés. C’était samedi passé, on s’est rencontrés en marge d’une séance d’entraînement, parce qu’on était dans le même hôtel. On a eu cette discussion et le sujet est clos.
- Qu’est-ce que vous lui avez dit ?
- Je lui ai dit dans les yeux que je n’ai pas dit ces propos, je ne comprends donc pas comment il en parle à droite et à gauche dans la presse. Alors lui, il m’a dit que, dans l’engouement, on était beaucoup de joueurs et qu’il a cru entendre ça. Il y a quand même une différence entre croire entendre et entendre, quand même c’est un mot grave, que je n’ai pas le courage de dire à quelqu’un.
- Antar Yahia, l’enfant de Sedrata, ne peut quand même pas causer un problème entre l’Algérie et la Tunisie…
- (Rire) Non, quand même, je me considère comme un ambassadeur de mon pays, ce n’est pas parce que j’ai arrêté en EN que je n’ai pas une bonne image à donner de l’Algérie.
- Après l’Arabie Saoudite et la Tunisie, pourra-t-on voir un jour Antar jouer dans le championnat d’Algérie ?
- «Koulchi belmektoub», comme on dit chez nous. Les gens connaissent mon amour pour mon pays, mais on ne peut pas savoir ce que nous réserve l’avenir, pourvu que je sois toujours en bonne santé, mais ce qui est sûr, la visite à Béjaïa avec l’EST va me faire énormément plaisir.
S. M. A.
«Souici et moi avons eu une discussion d’homme à homme, le dossier est clos»
«Il m’a dit qu’il a cru m’entendre dire ce mot, il y a une différence entre croire entendre et entendre»