MCO-Missoum Houari : «L’heure du changement a sonné»

A 84 ans, ce monsieur est respecté par tous pour avoir servi bénévolement durant des décennies le MCO dont il fut le premier président après l’indépendance. Bien qu’occupé par ses activités dans l’association d’aide aux enfants cancéreux qu’il préside, Missoum Houari suit avec intérêt les événements qui se déroulent dans son club de toujours, et c’est avec un sentiment mitigé qu’il évoquera le déclin que ne cesse de connaître son Mouloudia. Entretien.

- Quel est votre sentiment après que le MCO eut échappé de justesse à la relégation en L2 ?

- Je tiens en mon nom et celui de tous les amoureux du MCO, à rendre un vibrant hommage aux joueurs et leurs entraîneurs sans oublier les supporters qui ont toujours soutenus l’équipe durant les moments difficiles, d’avoir contribué au sauvetage de notre cher club. Ceci dit, le déclin que connaît le club depuis dix ans m’attriste, mais comment éviter cette descente aux enfers lorsque des gens incompétents se sont succédé à la tête de ce club qui mérite, de par son histoire et sa renommée internationale, de jouer les premiers rôles en championnat.

- Quelles solutions préconiserez-vous pour lui rendre son lustre d’antan ?

- On est arrivés au stade où il est impératif, voire vital, d’opérer un changement radical, et ce, à tous les niveaux. Le MCO doit être dirigé par des personnes crédibles et honnêtes, des dizaines de milliards ont été octroyés par les pouvoirs publics au club, mais à la fin, on se retrouve à jouer chaque année pour le maintien. Je pense que les pouvoirs publics doivent demander des comptes. Naguère, le MCO était un grand club omnisport, on formait des joueurs de talent. Or, aujourd’hui, on a perdu cette vertu de club formateur. A l’époque où je présidais le club, un jour on avait ramené à Oran (début des années 1960), le grand Stade de Reims avec sa constellation de stars, en tête Raymond Kopa ; les Français étaient surpris par la bonne organisation de cet événement et la discipline de notre équipe. A présent, tout a changé, on ne voit malheureusement que des choses négatives. D’ailleurs, il y a quelques jours, en lisant dans la presse que l’IGF (brigade financière) allait éplucher les comptes du club sur ordre du wali, j’étais soulagé, car on veut savoir comment les dizaines de milliards ont été dépensé, là je  précise, je parle des bilans financiers de plusieurs années. On attend avec grande impatience le résultat de cette enquête.

- N’estimez-vous pas que le salut passe par la cession du club à Naftal le plus tôt possible ?

- Je me souviens qu’à l’époque où cette filiale gérait le club, on avait une administration forte, ce n’est pas la section football qui émergeait. Le MCO fournissait à l’élite nationale de grands champions. Seulement, je me demande pourquoi des quatre clubs concernés par cette décision prise à plus haut niveau, seul le MCO n’a pas officialisé la venue de Naftal en tant qu’investisseur. Il y a de quoi se poser des questions vu le retard accusé.

- A votre avis, quel est le profil des dirigeants qui doivent accompagner Naftal dans cette transition ?

- On a d’anciens joueurs qui sont compétents, toutefois à propos de ces derniers, on ne veut plus des «suceurs de sang» pour qui le MCO est devenu une vache à traire. Notre souhait est de voir des personnes honnêtes qui privilégient l’intérêt du Mouloudia.

- Illustration de la mauvaise gestion du club : l’état de délabrement dans lequel se trouve le siège du Bd des Chasseurs…

- Il y a quelques années, on avait proposé la construction d’un bâtiment de sept étages, avec des bureaux, un hôtel, ainsi que d’autres structures. A cet effet, on avait sollicité un bureau d’architecture, et il suffisait de faire un montage financier avec la banque pour réaliser ce projet. Malheureusement, ce dernier est tombé à l’eau. On espère que Naftal pensera à relancer ce projet qui sera un vrai acquis pour notre club.

- D’après nos sources, le wali veut se concerter avec des personnes solvables avant de passer à l’action pour l’intronisation de Naftal…

- On est disposé à le rencontrer à n’importe quel moment, notre wali consent des efforts considérables pour booster les clubs de la ville. Hélas, les effets souhaités tardent à se produire. S’il nous reçoit en audience, le premier message, celui des supporters, que je lui transmettrai, est d’ordonner qu’un changement radical soit opéré. On est déçus de voir toujours les mêmes personnes sévir dans ce club, on réclame de nouvelles têtes.

- Un ultime appel ?

- Je demande à tous les amoureux du MCO d’unir leurs forces pour que le changement réclamé soit concrétisé, et c’est tout.

M. S.

 

Les handballeurs proches de la super division

Ce vendredi, la section handball du MCO livrera une rencontre importante à la salle Hamou-Boutlélis face à la formation d’Arzew. Le MCO, qui est entraîné par le duo Mekki-Tab, en cas de victoire, accédera à la super  division. Le coup d’envoi est prévu à 15h.

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