Et voilà une autre saison blanche pour la JSK dont l’instabilité chronique au sein de sa barre technique est un des facteurs majeurs de ses innombrables ratages de ces dernières saisons. Cela fait maintenant cinq longues années que la JSK n’a pas goûté aux joies d’un titre de champion. Ce qui ne répond pas du tout à son statut et ne cadre pas avec son envergure. Il y a des clubs comme çà, qui n’ont pas été créés pour faire de la figuration ou jouer de temps à autre une place d’accessit, la JSK en fait partie et en est même le symbole. Pour de nombreux observateurs, cette saison le très mauvais parcours de la JSK est bien meilleur que celui des deux précédentes ! Ce qui est parfaitement vrai en ce sens où les Canaris ont assuré le maintien en L1 à cinq, voire six ou sept journées de la fin de l’exercice, alors que durant les deux dernières années, ils ne l’ont fait qu’à la toute dernière journée. Cette saison, l’équipe a eu toutes les peines du monde à suivre le rythme imposé par le groupe de tête, Sétif en premier. Coincés entre la cinquième et la douzième place, dans le premier quart de la phase aller, les camarades de Malik Asselah n’ont à aucun moment fait illusion de revenir sur les échappés (Sétif, El-Harrach, le Mouloudia, Constantine et l’USMA).
Absence d’un projet
A un moment donné, la JSK n’arrivait même plus à aligner deux victoires de suite tant elle paraissait très mal à l’aise, pas dans le rythme, suffocant même quand il s’agit de jouer les gros bras de la Ligue 1. Il ne s’agit pas là de faire le procès de X ou de Y, mais de dire que le plus prestigieux club d’Algérie, le club le plus titré du pays, une des grandes formations du continent avec ses six titres gagnés, est au creux de la vague. La JSK n’est plus ce qu’elle était naguère, les raisons sont multiples. Pour ne rester que sur cette saison qui vient de s’écouler, force est de dire qu’en plus de l’absence d’un projet concret de développement, l’instabilité à la barre technique a joué un très mauvais tour à la bonne marche de l’équipe. L’Italien Enrico Fabbro effectue la préparation d’intersaison et entame le championnat à la barre, et après quelques journées, la direction du club décide derechef de s’en débarrasser, pour des raisons pas évidentes du tout. Mourad Karouf prendra le relais pour juste un ou deux matches avant de se voir débarquer lui aussi. On fait appel alors à Nasser Sandjak que d’aucuns présentent comme la panacée. Une petite parenthèse ici pour dire que, depuis le tout début, le président Hannachi n’avait pas été convaincu de la venue de Sandjak, mais qu’il recrutera quand même, allez savoir pourquoi.
Sandjak y met toute son énergie, en vain
L’ex-sélectionneur national entame alors son travail et promet de redresser la barre, il fera de son mieux, usera de toute son énergie, en vain. Des problèmes endogènes font faire des ratées à l’équipe. Les affaires s’accumulent, dans la presse au lieu de parler des prouesses de la formation kabyle sur le terrain, c’est plutôt des affaires et des cas d’indiscipline récurrents qu’on évoque à longueur de manchettes : «Les supporters envahissent le terrain et empêchent Amrouche de travailler» ; «Maïza-Sandjak, c’est le clash», «Belkhdar-Sandjak, le fossé se creuse entre les deux hommes» ; «non convoqué, Khelili pète les plombs» ; «Hannachi-Sandjak, le torchon brûle», et la liste et encore longue. Alors que pour ce qui concerne les résultats techniques de l’équipe, les choses ne s’améliorent guère. A mi-parcours, la JSK est dans le ventre mou du classement, accusant beaucoup de retard sur le leader (ESS) et ses deux dauphins (USMH et MCA).
Accrochages, querelles et des cas d’indiscipline, le bilan noir de l’année
La tension est à son comble, la JSK est au bord de la crise de nerfs, les affaires Maïza et surtout Belakhdar usent le mental des hommes. Se sentant trahi par son propre président, à la trêve hivernale, Sandjak essaye de négocier son départ à l’amiable. Peine perdue, Hannachi fait la sourde oreille et pousse au pourrissement. Il aura son entraîneur à l’usure. Quelques semaines plus tard, Sandjak, une fois le maintien de l’équipe en Ligue 1 assuré, demandera à partir, sans condition. Le divorce est prononcé. Lyès Amrouche, l’adjoint de Sandjak, prend le relais et termine la saison. Une saison trop longue, éreintante, stressante pour tout le monde, joueurs, supporters et dirigeants. Une saison à blanc, la JSK ne monte pas sur le podium, ne gagne aucun trophée et ne jouera pas une compétition internationale la saison prochaine. D’aucuns vous diront, très à l’aise, «oui, c’est normal».
M. O.
Les chiffres de la JSK
Par Abdelghani Talbi
Cinq sur cinq
1 MINUTE a suffi à Messâdia pour ouvrir le score à Batna, lors de la 30e journée. Il a réussi le but kabyle le plus rapide de la saison. Il a aussi réalisé son... PREMIER exploit de la saison.
2 PENALTIES ratés, DEUX autres transformés pour la JSK durant toute la saison. Ziad (2e journée) et Hanifi (13e journée) ont complètement raté leurs tirs, avant que Mokdad (17e) et Rial (25e) ne redressent la situation. C’est du 50/50 pour la formation kabyle.
3 DEFAITES à domicile. La JSK a raté ses duels face aux clubs algérois. Le MCA, le CRB et l’USMH ont, tour à tour, piégé les Kabyles qui n’ont sauvé l’honneur que face aux Usmistes. C’est d’ailleurs la seule victoire des Canaris en huit matches en aller et retour.
4 BUTS encaissés en un seul match, c’est le plus gros score enregistré cette saison par la JSK. Il a été concédé à Sétif face au champion sortant. Cela fait longtemps que les Kabyles n’ont pas connu une aussi large défaite
5 RENCONTRES pour le coach Amrouche. Il a fini la saison en s’occupant seul de la barre technique. Avant lui, Sandjak a vécu 13 rencontres, Fabbro 11 et Karouf a tenu la baraque pendant un match. La valse continue du côté de Tizi Ouzou
Les étoiles
Seul Rial
Fini le temps où les joueurs kabyles se faisaient remarquer sur tous les terrains d’Algérie. En effet, dans le classement des étoiles que publie chaque semaine Compétition, pas le moindre Canari dans les dix premiers. Le meilleur, Rial, ne pointe qu’à la 14e position avec 85 étoiles. Derrière, Remache et Maroci complètent le tableau kabyle qui ne compte que trois joueurs dans le top 50.
De son côté, Asselah est le 9e gardien avec 69 points, soit 29 points de retard sur le meilleur à ce poste, en l’occurrence Berrefane du MCEE.
Les joueurs kabyles les plus notés
Rial |
85 étoiles |
Remache |
77 étoiles |
Maroci |
77 étoiles |
Asselah |
69 étoiles |
Les buteurs
Messaâdia dans le Top Ten
Pas moins de dix joueurs ont réussi à scorer au moins une fois dans le camp kabyle, le meilleur, Messaâdia, a porté son compteur à… neuf unités, de quoi figurer dans le top ten des meilleurs buteurs du championnat. Il est suivi par Chalali qui a réalisé la performance de marquer quatre buts durant la phase retour (il est arrivé au mercato) Mokdad, Bencherifa et Rial ont gagné le statut de buteurs.
1 |
Messaâdia |
9 buts |
2 |
Chalali |
4 buts |
|
Mokdad |
4 buts |
4 |
Bencherifa |
3 buts |
|
Rial |
3 buts |
6 |
Maïza |
2 buts |
|
Belkalem |
2 buts |
|
Maroci |
2 buts |
|
Bouaïcha |
2 buts |
10 |
Hanifi |
1 but |
Les gardiens
Asselah et Mazari
Les cages de la JSK n’ont pas changé de décor depuis deux ans. Il y a toujours Asselah comme titulaire et Mazari en tant que remplaçant. Les deux gardiens n’ont pas beaucoup brillé, le premier a beaucoup joué, mais il a encaissé plus d’un but par match, le second n’a été aligné que sept fois, mais il a eu le temps d’enregistrer un chrono d’invincibilité meilleur que celui d’Asselah. Mais aucun d’eux ne figure dans le top ten des meilleurs gardiens
|
Chrono d’invincibilité |
Matches joués |
Buts encaissés |
Asselah |
210’ |
23 |
24 |
Mazari |
226’ |
7 |
7 |
Rapport offensif
84 minutes pour marquer !
Contrairement aux précédentes saisons, l’offensive n’est pas le point fort de la JSK. En effet, le club kabyle a beaucoup peiné pour atteindre le cap des 30 réalisations. D’ailleurs, il a fallu les deux dernières journées et le réveil de Messaâdia pour dépasser ce cap et réaliser la moyenne d’1 but par match. Cette moyenne, on l’a retrouve aussi dans le classement défensif avec 31 buts encaissés en 30 matches. La faiblesse offensive de la JSK est due au fait que l’attaque a tendance à mettre beaucoup de temps pour entrer dans le match. Seulement trois buts dans le premier quart d’heure, quatre autres dans le quart d’heure suivant et sept dans le dernier de la première mi-temps. En revanche, on marque beaucoup (10 buts) dans le quart d’heure qui suit la pause-citron. Sur le plan défensif, les joueurs perdent leur solidité dans les ultimes moments du jeu (7 buts dans le dernier quart d’heure de la première mi-temps et 8 à la fin de la partie).
Répartition des buts marqués et encaissés par période de jeu
Période De jeu |
Attaque |
Défense |
De 0 à 15’ |
3 |
6 |
De 16 à 30’ |
4 |
2 |
De 31 à 45’ |
7 |
7 |
De 46 à 60’ |
10 |
5 |
De 61 à 75’ |
2 |
3 |
De 76 à 90’ |
6 |
8 |
|
32 |
31 |
A domicile
17 points de perdus
Les supporters kabyles ne vont pas oublier de sitôt la saison 2012/2013. Leur club s’est fait battre trois fois par les clubs algérois considérés par la majorité comme des rivaux sur le plan sportif. Le MCA, l’USMH et le CRB sont revenus victorieux de Tizi, alors que le CSC, le MCEE, le MCO et l’ESS ont failli le faire. Soit 17 points au total, cela témoigne de la fragilité de la JSK.
Rencontres |
JSK 0-MCA 1 |
JSK 1-USMA 0 |
JSK 0-USMH 1 |
JSK 0-CRB 1 |
JSK 2-JSMB 1 |
JSK 1-ASO 0 |
JSK 0-MCO 0 |
JSK 3-WAT 0 |
JSK 2-USMBA 1 |
JSK 2-JSS 0 |
JSK 1-ESS 1 |
JSK 2-CABBA 0 |
JSK 1-MCEE 1 |
JSK 1-CAB 0 |
JSK 1-CSC 1 |
|
J |
Pts perdus |
G |
N |
P |
Bp |
Bc |
JSK |
15 |
17 |
8 |
4 |
3 |
17 |
8 |
En déplacement
3 victoires extra-muros
Trois défaites à domicile contre… trois victoires en déplacement, l’équilibre est parfait, mais les Kabyles n’ont pas gagné autant de points qu’ils n’en ont perdus à domicile. La différence s’est faite dans le nombre de matches nuls. Cela dit, les meilleures sorties ont été enregistrées à Chlef, El-Eulma et Constantine.
MCA 3-JSK 1 |
USMA 1-JSK 0 |
CRB 1-JSK 1 |
USMH 1-JSK 0 |
JSMB 2-JSK 2 |
ASO 0-JSK 2 |
MCO 1-JSK 1 |
WAT 3-JSK 1 |
USMBA 1-JSK 0 |
JSS 2-JSK 1 |
ESS 4-JSK 1 |
CABBA 1-JSK 0 |
MCEE 0-JSK 1 |
CAB 2-JSK 2 |
CSC 1-JSK 2 |
|
J |
Pts gagnés |
G |
N |
P |
Bp |
Bc |
JSK |
15 |
13 |
3 |
4 |
8 |
15 |
23 |
Bon à savoir
7 cartons rouges
Les Kabyles ont vu rouge cette saison, ils ont tout simplement battu le record dans le tableau des sanctions. Ainsi, la JSK est l’équipe la plus «visée» par les arbitres avec sept cartons rouges. Bencherifa a été le premier à se distinguer dès la 4e journée, alors que l’axe central a marqué son périmètre avec deux expulsions pour Belkalem et deux autres pour Benlamri. Enfin, Maroci s’est mis de la partie et Khelili a bouclé la tournée lors de la 30e et dernière journée.
Voici la répartition des 7 cartons rouges
Noms |
|
Bencherifa |
4e journée |
Benlamri |
9e journée |
Maroci |
11e journée |
Belkalem |
12e journée |
Benlamri |
16e journée |
Belkalem |
25e journée |
Khellili |
30e journée |
7e et 20 milliards dépensés en recrutement
La direction de la JSK a déboursé près de 20 milliards de centimes dans l’opération recrutement seulement. Mais malgré cette somme astronomique déboursée par le président Hannachi, la JSK s’est contentée d’une septième place au classement général. La plupart des nouvelles recrues ont été décevantes. Des joueurs comme Bouchouk, Bouaïcha, Belakhdar, Merzouki, Boulaïnceur et Maïza ont été recrutés pour chauffer le banc. Les nouvelles recrues qui ont donné satisfaction sont très rares. Mokdad, qui est considéré comme le joueur le mieux payé à la JSK, n’a joué son premier match sous le maillot des Canaris que vers la fin du mois de novembre à cause d’une blessure qui l’a éloigné des terrains pendant plusieurs mois. Depuis, il est devenu un titulaire indiscutable sur l’échiquier de la JSK avant d’être contraint à prendre ses vacances plutôt que prévu après la blessure contractée juste après le retour de l’équipe de Sétif. L’autre joueur qui a pris part pratiquement à tous les matches, n’est que Maroci, lequel a été un titulaire indiscutable durant toute la phase aller avant de rater quelques matches lors de la phase retour pour cause de blessure. Il y a aussi Benlamri qui, après avoir chauffé le banc pendant les premières journées du championnat, est devenu un élément indétrônable. Lui aussi a été victime d’une blessure lors des deux derniers matches de la saison. Bencherifa, pour sa part, a joué dans deux postes différents. Lors de la phase aller, il évoluait au milieu avant d’être utilisé au poste d’arrière gauche après la mise à l’écart de Mekaoui. Il a profité de la baisse de forme de Camara et de la blessure de Maroci pour bénéficier d’un temps de jeu conséquent. De leur côté, Rial et Belkalem ont été régulièrement utilisés que ce soit par Fabbro, Sandjak ou Amrouche. Ils n’ont raté que les premiers matches de la phase retour en raison de leur participation à la Coupe d’Afrique des nations avec l’équipe nationale. Pour ce qui est de Remache, son cas est différent puisqu’il a été utilisé comme arrière droit au départ avant que Fabbro et Sandjak ne le fassent jouer en attaque. Ils lui préféraient Benlamri en défense, mais son rendement en attaque laissait vraiment à désirer. Enfin, Messaâdia a bénéficié d’un temps de jeu conséquent, mais malgré les 9 buts inscrits sous le maillot de la JSK, les supporters ne sont pas satisfaits de son rendement. Il n’avait pas de concurrent avant le recrutement de Chalali au dernier mercato hivernal, mais depuis l’arrivée de l’ex-Sétifien, il était utilisé beaucoup plus comme joker.
Mohamed A.