USMH-Mana : «On attend du concret avec Air Algérie»

L’annonce faite avant-hier par le président de la Ligue, Mahfoud Kerbadj, concernant le probable engagement d’Air Algérie, nous a poussés à prendre attache avec le porte-parole de l’USMH, Abdelkader Mana, au courant de tout ce qui se passe au club.

Il nous dira : «Tout d’abord, je suis vraiment content que cette annonce soit faite par une source officielle émanant des dirigeants du football national. Pour ce qui est de ce dossier, je vous fais savoir qu’il y a certes des pourparlers entre les deux parties, mais ça reste toujours à un stade préliminaire. On espère que la transaction se concrétise, car bénéficier de l’apport d’une société nationale de l’envergure d’Air Algérie ne sera que bénéfique pour l’USMH. Le club a gagné en envergure sur le plan sportif, nous entendons passer à un autre cap sur le plan structurel. Je pense que les deux parties seront gagnantes dans la balance, dans la mesure où nous serons amenés à véhiculer l’image de cette importante entité à travers l’Afrique, vu qu’on aura à disputer la Champions League la saison prochaine. Pour notre part, nous sommes disposés à permettre à n’importe quel investisseur de s’engager avec l’USMH. Si c’est un privé, on marchera avec du 51-49 et si c’est une entreprise étatique, comme Air Algérie, on est prêts à céder 75% des actions pour n’en garder que 25. Mais, pour le moment, on attend du concret de la part d’Air Algérie.»

 

«L’Etat ne joint pas l’acte à la parole»

L’ex-président de l’USMH n’en est pas resté là, pointant carrément du doigt l’Etat algérien, qui a promis monts et merveilles en promulguant le professionnalisme, mais ne joignant jamais l’acte à la parole : «Ecoutez, il y a des trucs qui ne tournent pas rond dans ce monde du professionnalisme. On nous a forcés au professionnalisme et aujourd’hui les promesses qu’on nous a faites il y a trois ans n’ont pas été tenues. On nous donne un terrain pour y installer des centres de formation, mais, à ce jour, on n’a pas l’acte de propriété. De qui se moque-t-on ? L’Etat n’a rien fait pour aider les clubs à sortir de leur torpeur. Dieu merci, à El-Harrach, nous ne sommes pas pauvres, ni riches, mais on arrive à gérer la situation. Notre budget n’est pas de 45 milliards, ni de 70 milliards, mais avec nos 13 milliards dépensés, nous avons réussi à faire mieux que de nombreux clubs qui ont brulé l’argent de l’Etat. Il faut bien se mettre dans la tête que, mis à part l’USMA, aucun autre club ne peut se targuer d’être un club riche. On est tous pauvres, mais ce qui fait la différence est que certains bénéficient de l’argent public et d’autres non. Malheureusement, ils n’en font pas un bon usage, c’est navrant. Avec peu de moyens, on a réussi à se classer seconds. C’est grâce à une bonne gestion rationnelle des dépenses. Avec plus de moyens, l’USMH fera des misères.»

 

«Les Qataris veulent investir dans nos centres de formation, mais…»

Le porte-parole du club harrachi ne s’est pas arrêté en si bon chemin, revenant sur l’affaire des investisseurs qataris qui ont clairement émis le vœu d’investir au club en construisant un grand centre de formation, déplorant le fait que l’Etat soit en train de leur mettre les bâtons dans les roues : «Vous savez, la base du professionnalisme, c’est la formation. L’Etat nous oblige à faire de la formation, mais ne nous donne pas les moyens nécessaires pour cela. On nous a promis un terrain de 3 hectares pour la mise en place d’un centre de formation pour chaque club, on a reçu la décision d’attribution des terrains, mais à ce jour on n’a pas d’acte de propriété. Comment voulez-vous qu’on y bâtisse un centre de formation, alors qu’on ne possède même pas d’acte ? Comment voulez-vous que les Qataris, qui ont émis le vœu d’investir, bâtissent un grand centre de formation, dans les normes mondiales, si on n’a pas d’acte de propriété ? C’est impossible. L’Etat nous a forcés au professionnalisme, sans nous en donner les moindres outils pour le mettre en application. On ne demande pas de l’argent, mais juste un petit papier de rien du tout qui nous donne droit à exploiter la parcelle de terrain afin d’y implanter notre centre de formation.»

 

«Les travaux du stade de Mohammadia, ce n’est pas de notre ressort»

Alors que M. Mahfoud Kerbadj a clairement lancé un ultimatum aux dirigeants harrachis pour l’agrandissement des tribunes du stade de Mohammadia, faisant savoir que si cela ne sera pas fait d’ici le début de saison, le stade du 1er-Novembre pourrait ne pas être homologué par cette structure, l’ex-président de l’USMH, n’a pas été avec le dos de la cuillère. Il appelle au président de la LFP que les stades ne sont pas du ressort des clubs et que c’est l’Etat qui en est responsable : «Je remercie au passage la Ligue de football professionnel qui nous a permis de recevoir chez nous à Mohammadia durant les deux saisons précédentes, mais il faut aussi qu’elle sache qu’on y recevra encore nos adversaires la saison prochaine. Il est vrai que la LFP avait émis des réserves sur la capacité du stade de Mohammadia, mais il faut qu’elle sache que les stades ne sont pas du ressort des clubs, c’est l’Etat qui gère les stades. On veut nous priver de jouer à Mohammadia, alors qu’on n’est nullement responsables de cette enceinte. Dites-moi quelle est la formation qui possède son propre stade en Algérie ? Aucune, bien évidemment. Les clubs ne peuvent rien faire dans ce registre-là, on est dépendants de l’Etat. Ce n’est pas de notre faute si la situation n’a pas changé de 1962 à aujourd’hui, où aucun nouveau stade n’a été construit dans la capitale, alors qu’à l’ouest du pays, chaque ville dispose d’un grand stade d’une capacité minimale de 30 000 places. A Alger, il n’y a que le stade du 5-Juillet qui est commode. On ne va pas tout de même nous obliger à y jouer tous nos matches. Nous avons un stade à Mohammadia et on y jouera chez nous. Les clubs n’ont pas les moyens de bâtir leur propre stade, ni même les APC. Si on veut nous chasser du stade du 1er-Novembre, que l’Etat, qui reste la seule entité qui possède les moyens de gérer ces grands projets, nous bâtisse un grand stade, on est prêts à y jouer.»

 

«On ne va pas supplier Charef»

Abordant l’avenir de l’entraîneur en chef du club, M. Boualem Charef, M. Abdelkader Mana se montrera optimiste quant aux chances de le voir continuer sa mission à l’USMH, d’autant plus qu’il aura l’opportunité de poursuivre le travail qu’il a entamé il y a cinq ans : «En ce qui concerne l’avenir de Boualem Charef, il n’y a absolument pas de nouveau. Tout ce qu’il y a, c’est que le coach est parti en vacances pour se ressourcer pendant quelques jours. On attendra donc son retour pour voir plus clair en ce qui concerne les instructions qu’il doit nous donner afin qu’on puisse entamer la préparation d’intersaison de l’équipe. C’est comme cela que ça s’est toujours passé, on ne va pas changer les choses cette fois-ci. Maintenant, il y a des parties qui tentent de nous griller la politesse en proposant des sommes faramineuses à notre entraîneur afin qu’il opte pour leur club. Ces gens-là, qui n’ont rien à voir avec le monde du football, ont fait pourrir le football algérien, avec leur argent sale. En ce qui nous concerne, on espère tous voir Charef poursuivre sa mission afin qu’il puisse finir l’excellent travail qu’il a entrepris depuis cinq saisons, mais une chose est certaine, on ne va pas le supplier de rester. S’il veut continuer sa mission à l’USMH, on en sera très ravis, mais s’il décide de partir, on sera contraint de tourner la page. On espère toutefois qu’il restera à l’USMH, car personne ne pourra nier le gigantesque boulot qu’il a fait. Charef est un grand monsieur et il le restera quelle que soit sa décision finale.»

 

«Les supporters ont joué un grand rôle cette saison»

Avant de conclure notre discussion pleine de passion, l’ex-président harrachi a insisté pour faire passer un message de remerciement aux supporters harrachis ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué à la réussite d’une saison qui s’est conclue en beauté : «Je tiens vivement à remercier les supporters du club qui ont joué un grand rôle dans la réussite de notre équipe cette saison. C’est grâce à eux en grande partie que nous avons réussi à nous classer seconds, ils sont à féliciter, leur amour pour les couleurs harrachies est inégalable. Je tiens aussi à remercier les autorités locales et wilayales qui ont aidé de près ou de loin le club harrachi. Je remercierais aussi les services de sécurité qui ont travaillé avec acharnement et abnégation au stade du 1er-Novembre de Mohammadia afin d’assurer la sécurité de nous tous. Ils ont fait un très bon boulot, la preuve est là, on n’a eu aucun dépassement, ni grabuge à Mohammadia, et c’est tout à l’honneur de nos supporters et de ceux qui ont veillé à assurer leur sécurité. Sans oublier bien évidemment les joueurs et les membres des staffs technique et administratif, tous ont fait un excellent travail. A présent que nous sommes qualifiés en Champions League africaine, on s’attellera à faire honneur au pays dans cette compétition. Je promets d’ailleurs à tous les Algériens un parcours des plus honorables. Même avec le peu de moyens qu’on a, on fera honneur au pays, ne vous en faites pas, pourvu qu’on laisse nos joueurs et nos entraîneurs tranquilles en ce mercato estival, car on a besoin de tout le monde pour réussir notre mission.»

M. A.

 

Convoité de toutes parts

Belkaroui pourrait filer des mains des Harrachis

Convoité de toutes parts en ce début de mercato estival, le jeune défenseur central de l’ASM Oran, Hichem Belkaroui, pourrait bien filer entre les mains de la direction du club harrachi. L’enfant de M’dina J’dida demeure sans aucun doute l’un des joueurs les plus convoités cet été. La JSK, l’ESS, la JSM Béjaïa et le Mouloudia d’Oran sont les clubs qui veulent s’attacher les services du jeune Asémiste qui, rappelons-le, est toujours sous contrat avec l’ASM Oran. L’entrée en lice de tous ces clubs, en plus de quelques offres émanant de l’étranger, pourrait entraîner la perte du jeune défenseur harrachi, auteur d’une saison exceptionnelle. Etant l’un des plus petits budgets de Ligue 1, l’USMH aura bien du mal à s’aligner sur les offres des clubs concurrents pour déloger le joueur de l’ASM Oran. Sauf si le président Laïb décide de casser sa tirelire afin de s’assurer les services du jeune Belkaroui en vue de la participation de son équipe à la prochaine Champions League africaine. Une chose est certaine, tout El-Harrach espère voir Belkaroui rester à l’USMH, un vœu qui sera difficilement exauçable au vu de la rude concurrence qu’il y a sur ce dossier. Affaire à suivre.

M. A.

 

Seguer et Nessakh dans le viseur de Laïb

Par ailleurs, nous avons appris d’une source digne de foi que le président harrachi, Mohamed Laïb, serait sur les traces de deux ex-joueurs de l’ASO Chlef, en l’occurrence Mohamed Seguer et Chemssedine Nessakh. Deux éléments expérimentés qui pourront apporter un vrai plus à l’équipe harrachie, qui participera, rappelons-le, la saison prochaine à la Champions League africaine. Barré par les Deham, Gasmi et autres Djediat, Seguer a eu du mal à s’imposer au sein de l’effectif de l’USM Alger, ce qui l’a d’ailleurs poussé à considérer un départ dès cet été du club usmiste. Le challenge africain pourrait bien tenter l’ex-baroudeur du Mouloudia de Saïda. Pour sa part, Chemssedine Nessakh aurait été placé sur la liste des libérables du côté de l’ASO Chlef, après une saison assez décevante. L’ex-Asémiste pourrait bien être tenté de rebondir du côté de l’USM El-Harrach, où il retrouvera une veille connaissance en la personne de Boualem Charef, celui-là même qui l’avait lancé dans le bain au tout début de sa carrière à l’ASMO.

M. A.

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