Au moment de l’entrée au stade et des hymnes nationaux, on sentait que le visage de Nabil Ghilas était plus blême que d’habitude et très tendu.

 Et pour cause, ça devait se bousculer dans la tête de ce jeune joueur. Et la nuit précédant le match a dû être courte, tant il a dû refaire le match 40 fois dans sa tête. Car il avait gros à jouer. Première sélection, premier match à Tchaker, frère de Kamel et surtout attaquant et buteur numéro 1 de la Liga Sagres du Portugal, poste qui fait cruellement défaut en sélection. C’est dire la pression qui était sur ses épaules. Malgré une première partie de rencontre timide, due à l’émotion et à l’enjeu, à partir de la demi-heure de jeu, Nabil Ghilas a répondu à toutes les attentes que Vahid Halilhodzic avait placées en lui et il ne lui a manqué que ce petit but pour que la fête soit totale.

Il a répondu aux attentes de Vahid

Car même si sa saison a été exceptionnelle, ponctuée par un retourné acrobatique digne de captain Majed, c’est un véritable conte de fée, pour ce joueur au destin incroyable, car quasiment sorti de nulle part (Cassis-Carnoux). Pour garantir son avenir en vert et espérer être aligné face au Bénin ou au Rwanda, il n’avait que les 90 minutes du match amical face aux Etalons du Burkina Faso pour convaincre Halilhodzic. Et même si ses trente premières minutes ont été timides, nous pouvons dire, au vu de sa fin de première période, mais surtout de sa deuxième, que le casting a été réussi. Kamel Ghilas, même s’il y a eu quelques télescopages et des malentendus avec ses collègues de l’attaque, Soudani et Slimani, dus au manque de connaissance mutuelle de ces joueurs sur le terrain, Nabil Ghilas a montré de très belles choses.

Un tempérament de battant qui sera utile en Afrique

L’attaquant de Moreirense s’est battu de la première à la dernière seconde sur le terrain. Il a multiplié les appels et a tout fait pour offrir de la disponibilité. Il a assuré ses passes au maximum. Il a été le premier défenseur lors des temps forts burkinabés et a montré de l’intelligence en commettant des fautes tactiques, loin de la cage algérienne pour ne pas permettre aux Burkinabés d’en profiter et d’avoir un carton, tout en permettant à ses coéquipiers de souffler et de se replacer. Son gabarit impressionnant, Ghilas ne l’a pas utilisé uniquement pour défendre, mais pour peser sur l’attaque adverse en étant un véritable poison. La défense des Etalons, malgré le très talentueux Bakari Koné, ne savait plus où donner de la tête, surtout en seconde mi-temps lorsque Ghilas s’est mis à combiner parfaitement avec Slimani, lui aussi dans un grand jour.

Un petit but lui aurait fait du bien

Il a manqué ce petit but pour que cette première sélection, très prometteuse, soit parfaite. Comme l’avaient réussi Feghouli et Taïder. Surtout à la 74^e minute de jeu à la suite d’un superbe centre du talon de Slimani. Mais ne soyons pas trop gourmands et ne boudons pas notre plaisir. Nous sommes impatients de voir Ghilas dans les prochains matchs.

Mohamed Bouguerra