Bénin 1 - 3 Algérie : Une victoire tactique de Vahid

Même si notre équipe nationale s’est fait très peur hier, au stade Charles-de- Gaulle de Porto Novo, après le but de Gestede, il faut le dire, contre le cours du jeu, et les dix minutes de folie béninoise qui ont suivi, l’Algérie a dominé ce match de la tête et des épaules.

 Et nous pouvons le dire aussi en pesant nos mots, sans le manque de réussite dont a été victime Soudani, la messe aurait pu être dites bien avant le la 78e minute et le but de Ghilas qui faisait le break. Mais il faut bien le reconnaître, avant de se traduire par le tableau d’affichage, même si les joueurs y sont pour beaucoup, cette victoire a été tactique avant tout et elle est l’œuvre de Vahid Halilhodzic. Car, c’est tactiquement que le Bénin, qui n’a pas démérité, a pris le cour bouillon.

Les séances vidéo ont fini par payer

Il le reconnaît lui-même, le Bosniaque, lorsqu’il prépare un match, est un grand visionneur et décortiqueur de DVD de matchs de l’adversaire qu’il doit affronter. Et l’on a senti en voyant le schéma tactique proposé et la disposition des joueurs que les matchs Bénin-Mali et Algérie-Bénin avaient été passés au peigne fin. Car les joueurs, hormis le flottement qui a amené le but et l’immédiat après-but, ont semblé appliquer un plan à la lettre. Tout le monde était bien positionné et savait ce qu’il avait à faire. Personne ne semblait errer ou être une sorte d’électron libre sur le terrain. Halilhodzic avait un plan, et hormis le but de Gestede, il s’est déroulé sans accroc.

1er point, neutraliser Sessegnon

Alors qu’habituellement nous jouions avec une défense classique, à plat avec deux joueurs dans l’axe et deux joueurs sur les côtés. Le head coach des Verts, qui avait remarqué que le milieu de Sunderland, Stéphane Sessegnon, était le « monsieur 60% » du Bénin, a décidé de sacrifier un joueur, pour lui appliquer un marquage strict et à la culotte. Le joueur qui s’est vu attribuer cette tâche certes ingrate mais nécessaire, c’est Carl Medjani et nous pouvons dire mission accomplie car Sessegnon n’a pu s’échapper que 4 fois dans le match, et les 4 fois il a été dangereux. S’il avait eu plus d’espace, Dieu sait ce qui aurait pu arriver.

2e point, prendre à revers une défense lourde

Halilhodzic avait remarqué à Blida que la défense du Bénin était certes athlétique par la taille, mais très lourde au démarrage. C’est pour cette raison qu’il a laissé la récupération au seul Lacen et a demandé à Taïder et Feghouli d’envoyer le maximum de ballons, en alternant jeu long et jeu au sol, dans les appels de Slimani et de Soudani, qui partaient à chaque fois dans le dos des défenseurs adverses et qui se procuraient à chaque fois des occasions ou obtenaient des bons coups francs. C’est comme ça d’ailleurs que les trois buts sont arrivés

3e point, un coaching offensif pour enfoncer le clou

Si à une époque on aurait tenté de garder le score 2 à 1, chez Halilhodzic, ce n’est pas le genre de la maison. Parce que le Bosniaque est un énorme compétiteur, qu’il est insatiable et veut toujours plus, mais surtout parce que le Bosniaque a tiré les conclusions des erreurs passées, notamment à la CAN, face à la Côte d’Ivoire. Comme l’a dit justement Amoros, en cette fin de saison, il est difficile pour les organismes des Algériens de finir les matchs. De plus, la préservation d’un score demande de la condition physique, de la concentration mais aussi de la lucidité. Alors plutôt que d’incorporer des purs défensifs, le Bosniaque a préféré attaquer, attaquer et attaquer. 

 

Mohamed Bouguerra

Classement