Seydou Keita : «Battre le Bénin et arracher la qualif’ en Algérie»

Comme à son habitude, le capitaine du Mali, Seydou Keita, a fait preuve de beaucoup d’humilité en fin de match. Il a été le dernier à rejoindre le bus parce qu’il a répondu à toutes les sollicitations de journalistes.

- Comment expliquez-vous cet échec, qu’est-ce qui n’a pas marché ?

- Tout d’abord, je dois dire qu’on est déçus, abattus et désolés pour nos supporters venus nombreux aujourd’hui nous soutenir. Ça fait longtemps qu’on n’a pas évolué devant eux. On a voulu gagner pour fêter notre retour à Bamako, mais ça n’a pas marché. Pour ce qui est de l’analyse que je peux faire, je dirais qu’il est difficile de faire une lecture du match à chaud. On s’est donné à fond. On a créé plusieurs occasions, mais ça n’a pas marché.

- L’Algérie a gagné à Porto-Novo, ça complique encore plus votre tâche, non ?

- Oui, c’est normal. On avait l’opportunité de rester collés à l’Algérie et peut-être même la devancer puisqu’on reçoit deux fois, alors que l’Algérie joue en déplacement à deux reprises, mais on voit que c’est le contraire qui est en train de se produire. J’ai dit il y a plusieurs mois que l’Algérie et le Mali sont les favoris de ce groupe, aujourd’hui, après ces deux résultats, on pourra dire que l’Algérie est la grande favorite.

- Croyez-vous toujours à vos chances de passer ?

- Oui, bien sûr. On est deuxièmes avec deux points de retard seulement sur l’Algérie. Il reste deux matchs et six points à gagner, rien n’est encore perdu. On doit d’abord gagner notre match contre le Bénin, attendre le résultat de l’Algérie au Rwanda et espérer jouer cette finale à Blida qui déterminera le qualifié au dernier tour. 

- Pensez-vous avoir le moral pour  vous concentrer sur le Bénin après  cette gifle ?

- On est des professionnels et on aime profondément notre pays. C’est une période difficile. Tout le monde est en vacances et nous on est là au grand complet. Ça démontre notre attachement à notre pays et à la sélection, vous ne pensez pas ? On aurait pu simuler une blessure ou créer un problème quelconque pour ne pas venir, mais on est là. Qu’est-ce qui pourra m’empêcher de prendre mon avion et de rentrer chez moi auprès de ma famille si ce n’est mon amour pour mon pays ? On va dépasser ça, on va se relever comme on l’a toujours fait et jouer nos chances à fond. Comme je vous l’ai dit, rien n’est encore perdu.

A. B.

Nshimiyimana Eric : «A Kigali, l’Algérie n’a rien à espérer»

 

A la fin de la conférence de presse d’après-match des entraîneurs malien et rwandais, on s’est approché de ce dernier afin de lui poser des questions sur le prochain match contre l’Algérie. Bien qu’il fut pressé de rejoindre ses joueurs, il a accepté de répondre à quelques unes.

 

- Vous attendiez-vous à cet exploit ?

- Comme je l’ai dit avant le match, on était venus ici en conquérants et non en victimes. Mes joueurs l’ont bien démontré ce soir et ils sont à féliciter. Notre football a connu une période difficile et on veut changer ça. On est en pleine phase de transition et je peux dire que j’ai beaucoup d’espoir en ce groupe.

- On peut dire que vous avez raté la victoire de peu…

- On a aussi évité une lourde défaite. Cette équipe à une moyenne d’âge inférieure à 21 ans. J’ai ramené avec moi trois joueurs de 17 ans, trois autres qui n’ont que 19 ans, les autres ont entre 21 et 25 ans. Ce ne sont que des gamins ! J’ai pris ce risque parce que je crois en la jeunesse. Avec un peu de métier et d’expérience, cette équipe pourra battre n’importe quelle équipe du continent.

- Qu’avez-vous fait ou dit pour motiver les joueurs à ce point ?

- Je sais qu’on est quasiment éliminés. La Coupe du monde n’a jamais été notre objectif. On a joué pour notre fierté, pour l’honneur. On a voulu respecter le jeu et le football en jouant à fond ce soir. J’espère que nos amis maliens ne nous en voudront pas d’être sportifs.

- Vous allez affronter l’Algérie le week-end prochain, ça sera avec le même état d’esprit que vous allez jouer ?

- Bien évidemment. Ça sera comme ça contre l’Algérie, sauf que, cette fois-ci, ça sera chez nous à Kigali, devant nos supporters. Je ne veux pas paraître prétentieux ni impoli envers l’Algérie et les Algériens, mais vous ne devez espérer aucun cadeau de notre part. On jouera à fond, sans calculs, sans pression, mais avec courage, dignité et fierté.

- L’Algérie vient de l’emporter à Porto-Novo, un commentaire ?

- Il est clair que vous êtes les favoris du groupe, avec le Mali, bien sûr. Cette victoire ne m’étonne pas. Tant mieux pour vous.

- On pense que l’Algérie gagnera à Kigali et vous ?

- Moi, je ne pense rien du tout. Je vais préparer mes gars pour ce match. Je sais qu’on donnera tout pour gagner ce match, après si l’Algérie l’emporte à Kigali comme vous le dites, c’est qu’ils sont plus forts que nous. On les félicitera en fin de match et on leur souhaitera bon courage pour la suite.

A. B.

 

Nyonzima Harouna : «On n’a pas joué pour l’Algérie»

Il était l’un des joueurs les plus vicieux de son équipe. A lui seul, il a fait perdre plusieurs minutes de jeu à cause de ses blessures imaginaires. Suspendu au match retour, Nyonzima Harouna dira devant les journalistes maliens furieux contre lui : «On a fait notre match. On a joué avec le cœur pour les cœurs de notre pays, on a respecté les règles. On n’a pas triché.»

 

«Ne vous inquiétez pas, l’Algérie aura le même traitement»

A une question de notre confrère Hamidou Cissé, le milieu de terrain rwandais, répondra, très énervé : «On n’a pas joué pour faire les affaires de l’Algérie. On a représenté notre pays, c’est tout. Les autres équipes ne nous intéressent pas. A ce que je sache, on a porté nos couleurs, bleu, vert et rouge, non. On n’était pas vêtus de vert ! Et puis, on va affronter l’Algérie dans quelques jours et soyez tranquilles, on jouera avec la même hargne et la même détermination.»

A. B.

 

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