Les Maliens parlaient de score fleuve pour soigner leur goal-average, les Rwandais eux donnaient l’image d’une équipe venue limiter les dégâts. La logique aurait pu être respectée. Les Maliens avaient largement les moyens de marquer plus de dix buts dimanche dernier. Et ce n’est pas exagéré. Les camarades de Seydou Keita se sont créé au moins dix occasions nettes à chaque mi-temps. Mais la précipitation, la maladresse et des fois le manque de chance, ont fait que le seul but des Aigles est venu à la suite d’une balle morte, pas du tout dangereuse.
Une possession de balle supérieure à 80% pour le Mali
Le Mali a dominé le match de bout en bout. Plusieurs occasions de but ont été vendangées. Samassa à lui seul en a raté plus de cinq, le Rwanda n’en a créé aucune, mais a réussi à profiter d’une erreur de débutant de Coulibaly pour la mettre dedans. On a assisté à un match dans une seule partie du terrain. Le Mali attaquait avec sept joueurs et le Rwanda défendait avec 11 joueurs dans sa surface de réparation. Pour mieux résumer la situation, ce match ressemblait beaucoup à ceux livrés par Barcelone au Camp Nou devant les plus faibles équipes du championnat, seulement le Mali n’a pas réussi à concrétiser.
L’art de défendre à 11
Il faut savoir que la majorité des joueurs rwandais jouaient en équipe A pour la première fois de leur carrière. Ils avaient donc tout à prouver. Le dernier d’entre eux était prêt à mourir sur le terrain pour se montrer. Ils ont fait preuve de beaucoup de courage et d’abnégation. Ils se sont battus sur chaque ballon, sur chaque centimètre. Ils n’ont rien lâché. Même réduits à dix, les camarades de Kagere Medie ont continué à y croire. Ils donnaient l’impression de pouvoir maintenir ce rythme pendant des heures encore. Ce résultat n’est certes pas logique et ne change rien au fait que le Mali méritait beaucoup mieux que ce petit point, mais, au vu du courage et de la combativité dont ont fait preuve les jeunes joueurs rwandais, on dirait que ce nul est une juste récompense.
A. B.
Les points forts et les points faibles du Rwanda
Comme chaque équipe, le Rwanda a des points forts et des points faibles. Au vu du match qu’ils ont livré avant-hier à Bamako, on pourra dire que sur le plan individuel et aussi collectif, ils ne font pas le poids devant nos Taïder, Slimani, Feghouli et autre Medjani.
Le gardien de but, l’axe central et les demis défensifs sont excellents
Le match nul arraché contre le Mali, le Rwanda le doit à son gardien de but, Jean-Claude NDori. Ce gaillard est tout simplement excellent. Il est soit l’un des meilleurs gardiens en Afrique, ou alors il venait de réaliser la meilleure performance de sa vie. Il s’impose dans les airs avec une grande aisance. Il a arrêté des tirs de loin imparables, et il lit la trajectoire des balles, surtout les centres comme peu de gardiens dans le monde le font. Il est sans conteste l’âme de cette équipe. L’autre point fort du Rwanda est son axe central. La paire Nirisarike-Salomon est imperméable. A eux seuls, ils ont enrayé un nombre incalculable de tentatives maliennes. Dans les airs, comme à terre, ils sont irréprochables. Leur placement est juste, tout comme leur lecture du jeu. Sans eux, le Rwanda aurait perdu au moins par le score de 5 buts à 1. L’autre chose qu’on a remarquée lors de ce match est le travail incroyable que faisaient Rusheshangogo et Iranzi. Ces deux milieux de terrain défensifs, bien qu’ils soient petits, n’ont pas arrêté de courir pendant toute la partie. Proches de leur défense, ils ont été tout simplement extraordinaires.
Une attaque faible et des latéraux vulnérables
Cette équipe du Rwanda pouvait l’emporter ce soir-là si elle avait un seul attaquant valable. Il y avait tellement d’espaces. Des contres très exploitables ont été massacrés par la limite technique de l’avant-garde rwandaise. Jeunes, sans expérience et sûrement intimidés par le gabarit des Maliens, ils se sont faits tout petit. Le but du Rwanda a été d’ailleurs marqué par un milieu de terrain sur une erreur défensive grave. L’autre point faible du Rwanda est ses latéraux. En plus d’être trop petits de taille, ils sont facilement dribblés. Toutes les actions maliennes étaient menées sur les côtés. Plus de vingt centres, certains de l’intérieur de la surface et qui ont été effectué dans des conditions favorables, ont été enregistrés lors de ce match. Si Vahid veut gagner ce match, il faudra passer par les côtés, parce que l’axe est inexploitable.
A. B.
Kagere Medie, un élément à surveiller de très près
S’il y a un joueur dont il faut avoir peur dans cette équipe rwandaise, c’est bien le milieu de terrain offensif qui porte le numéro 5, Kagere Medie. C’est un véritable poison. En plus du grand travail défensif qu’il fait, Medie est dangereux, vicieux et opportuniste. Bien que l’Algérie ne doive pas avoir de problème à battre cette équipe chez elle, prendre des précautions serait quant même sage de la part de Vahid Halilhodzic.
Nyonzima Arouna suspendu contre l’Algérie
Le milieu de terrain et vice-capitaine du Rwanda, Nyonzima Arouna, a été expulsé par l’arbitre tunisien. Il ne jouera pas le match contre l’Algérie. C’est un joueur très coriace et important sur l’échiquier de l’entraîneur Nshimiyimana Eric. Son absence va peser sur la balance. C’est en tout cas ce que pense le coach rwandais.
Samassa : «On verra ce qu’ils feront contre l’Algérie»
Mohamed Samassa n’a pas réalisé un bon match dimanche dernier, à lui seul il a raté pas mal d’occasions. Le public l’a sifflé et au bout de quelques minutes, il est sorti complètement du match. Il faut dire que sa tâche n’était pas facile face à un axe central solide et bien organisé. Approché en fin de match, il dira : «Je n’ai aucune explication à ce qui s’est passé, à part peut-être qu’on a manqué de chance. Les Rwandais n’ont pas joué franc-jeu, ils n’ont pas arrêté de perdre du temps. L’arbitre a certes ajouté cinq minutes en première période et six en seconde, mais c’était insuffisant. On verra ce qu’ils vont faire contre l’Algérie le week-end prochain et surtout comment ils vont jouer.»
A. B.