EN : Les secrets d’une réussite

Le moins que l’on puisse dire, c’est que lors du déplacement de notre équipe nationale à Cotonou, on a pu constater que beaucoup de choses avaient changé, ou encore mieux, des choses nouvelles qu’on n’avait pas forcément vues durant la CAN en Afrique du Sud au mois de janvier dernier ou même en Gambie et au Burkina Faso.

En effet, lors des trois jours que les Verts ont passés au Bénin, on a tout de suite compris qu’un groupe était né.

En fait, les prémices de cette victoire, on les a vues la veille du match lors de l’ultime séance d’entraînement au stade Charles-de-Gaulle. Nous avons pu voir des joueurs hyper décontractés et très souriants surtout au moment où ils enfilaient leurs crampons. Pour avoir fait tous les déplacements avec les Verts jusque-là, il est clair que voir nos éléments faire preuve d’une aussi grande décontraction fut une première. Même le coach national s’est joint à son groupe sur le banc pour plaisanter et discuter avec eux. Il n’hésita d’ailleurs pas à taquiner son capitaine Madjid Bougherra.

Un groupe qui vit bien ensemble

Une ambiance qui a montré que ce groupe vivait bien ensemble, et ce, malgré la saison longue que les joueurs venaient de passer avec leurs différentes équipes. Cette complicité, on l’a vue aussi à la fin de la séance d’entraînement où les joueurs avaient demandé d’être seuls sur le terrain pour discuter entre eux. Les cadres tels que Bougherra, Halliche, Mesbah et Djebbour ont pris la parole pour évoquer l’importance de l’échéance.

Le lendemain et lors de la rencontre, tout cela fut confirmé. D’abord à travers une solidarité incroyable sur le terrain. Les joueurs portés par leur capitaine n’ont cessé de parler entre eux pour s’encourager et même se corriger. Bougherra n’hésita pas à dire à Mostefa de ne pas prendre des risques en remettant le ballon à Mbolhi ou de l’état catastrophique de la pelouse. Lacen et Mesbah ont aussi parlé beaucoup au milieu de terrain. Même Soudani fut encouragé à plusieurs reprises sur le terrain par Slimani et Feghouli, malgré ses ratages, une façon de lui dire qu’il faut poursuivre les efforts et que ça allait forcément finir par payer.

Les remplaçants à partir du banc : «Aller les gars, tenez bon, il y a une Coupe du monde au bout !»

Et que dire du banc de touche, on avait presque l’impression, nous qui étions juste à côté des remplaçants, de vivre la grande solidarité d’Oumdourman. Oumdourman justement, cet esprit qui a fait la différence contre la grande équipe égyptienne et qu’on voulait que nos Verts retrouvent. Et bien, on a pu se rendre compte qu’un groupe était né avant-hier. Tous les remplaçants n’ont cessé d’encourager et se mettre debout pour apporter leur soutien à leurs camarades. D’ailleurs, à plusieurs reprises, Cyril Moine intervenait pour leur demander de s’assoir afin que le commissaire au match n’intervienne pas. «Allez les gars, il faut tenir, il ne reste plus que 10 minutes. Il y a une Coupe du monde au bout, il ne faut rien lâcher», n’ont cessé de répéter les remplaçants à leurs coéquipiers sur le terrain. Même ceux qui sont sortis et, malgré qu’ils aient été lessivés tels que Slimani, Soudani et Feghouli, n’ont cessé d’apporter leur soutien. «Il faut garder le ballon et jouer doucement, surtout pas se précipiter, on mène au score, aller il ne reste plus beaucoup», disaient-ils.

Les joueurs ont même jeté Vahid dans la piscine

Il faut dire aussi qu’il y a autre chose qui a changé dans la tête et l’esprit de ce groupe. Habituellement, les joueurs qui ne jouent pas font la tête, ce qui n’est pas dramatique, car en tant que compétiteurs, tous veulent jouer. Mais dimanche, rien, on n’a vu aucun signe de malaise chez les remplaçants. Bien au contraire, même Adlène Guedioura qui, d’habitude, est titulaire était très souriant et a même fait la fête avec le reste de ses coéquipiers. C’est pour dire que les Verts n’ont pas gagné seulement grâce au physique et au schéma tactique, mais aussi grâce à l’état d’esprit qui les animait.

L’autre aspect qui était plus que fragrant au Bénin était la grande complicité qui existe désormais entre Vahid Halilhodzic et ses joueurs. Le Bosniaque a réussi à faire passer son message, malgré ses règles strictes qu’il a su imposer et que son groupe y adhère sans le moindre souci maintenant. Grâce aussi au fait qu’il les protège à chaque fois, notamment vis-à-vis des médias, et le meilleur exemple fut lors de la CAN. A présent, les joueurs n’ont plus peur de Vahid, mais le respectent en tant que coach, et ce dernier le leur rend bien puisque ce sont les premiers qu’il félicite. D’abord sur le terrain lorsqu’il sert la main à tous ses éléments, mais aussi en dehors en plaisantant et en étant à l’écoute de leurs besoins. En fait, les deux parties se sont comprises, pour preuve, les joueurs n’ont pas hésité à jeter leur coach dans la piscine à l’hôtel à leur retour du stade, chose qu’ils n’auraient certainement pas fait il y a de cela une année.  

Asma H. A.

 

Classement