- Président, merci de nous recevoir dans votre bureau.
- Bienvenue à vous ici à Bamako. Je suis en pleine réunion, je l’ai interrompue pour vous, parce que je vous ai donné ma parole de vous recevoir.
- En votre qualité de président, comment expliquez-vous le nul concédé par votre équipe à Bamako même, face au Rwanda ?
- Nous avons dominé de bout en bout. Je pense que vous-même vous l’avez constaté. Mes gars ont manqué de chance, c’est tout. On a fait le match qu’il fallait, mais la balle a refusé de franchir la ligne.
- C’est un virage important que vient de rater le Mali. On peut dire que vos chances de passer sont minimes…
- Non, je ne suis pas d’accord avec vous. Rien n’est encore perdu. Il reste deux matchs et six points à glaner. On a toujours notre destin en main et cela est à mon avis très important. On va jouer le match du Bénin et je ne doute pas qu’on va le remporter, parce que le Rwanda était un simple accident et après cela, on viendra en Algérie et on fera en sorte d’arracher la qualification chez vous à Blida. Tout ce qu’on a à faire, c’est de gagner nos deux matchs.
- Vous ne pensez pas que vous êtes un peu trop optimiste ?
- Non, c’est la vérité, c’est la logique qui dit ça. Comme je vous l’ai dit, on battra le Bénin chez nous. Pour ce qui est de l’Algérie, je vous rappellerai qu’on a déjà réussi à vous éliminer en 1971 chez vous à Alger et on a bien l’intention de refaire le coup.
- On comprend qu’en tant que président vous voulez transmettre votre optimisme aux joueurs et au staff, mais de là à dire que vous être sûr de passer…
- Je ne veux rien transmettre du tout. Les joueurs savent ce qu’ils ont fait et ce qu’il leur reste à faire. Le Mali est le bourreau des équipes des pays arabes et on va tâcher de perpétuer la tradition à Blida, mais avant de penser à ça, on devra s’occuper du Bénin la semaine prochaine.
- Pensez-vous que l’Algérie est capable de gagner au Rwanda ?
- Je ne sais pas et ce n’est pas mon problème. Tout ce que je sais, c’est que si le Mali gagne ses deux matchs, on se qualifiera pour le dernier tour qualificatif au Mondial 2014 au Brésil.
- Vous ne pensez pas, président, que le départ de Carteron vous a déstabilisés ?
- Non, on n’est pas déstabilisés du tout. Comme je vous l’ai dit, l’équipe a bien joué, mais elle a manqué de chance. J’aurais accepté de dire que le coach en est la cause si on n’avait pas bien joué, mais ce n’est pas le cas.
- On croit savoir que vous êtes à la recherche d’un entraîneur en chef en remplacement de Carteron, vous confirmez ?
- On a décidé que Pathé Diallo, qui connaît bien l’équipe et qui est avec nous à la fédération, dirige ces deux matchs et c’est ce qui va arriver. Maintenant, s’il y aura un nouveau coach sur le banc du Mali face à l’Algérie, ça je ne le sais pas. On a prévu de se réunir après le match du Bénin pour discuter du sujet. On prendra la décision qui s’imposera.
- Pathé Diallo a-t-il des chances de continuer l’aventure jusqu’à la fin ?
- Je ne peux pas répondre à cette question. Normalement, c’est le vice-président qui doit vous répondre parce que c’est lui qui se charge de l’équipe nationale. D’ailleurs, je ne m’exprime que rarement, mais comme je vous ai promis…
- Qu’en est-il du staff de Carteron ?
- Comme vous avez pu le constater, ils sont tous là surtout le préparateur physique. Vous savez, en Afrique, on a de bons techniciens, mais les préparateurs physiques, les bons, on n’en a pas. J’ai donc insisté à ce qu’il reste avec nous.
- Serez-vous du voyage à Alger ?
- Oui, bien sûr que j’y serai. Je ne raterai ça pour rien au monde.
Echec face au Rwanda : la Fédé montrée du doigt !
«La fédération malienne élimine les Aigles avec la bénédiction du ministre.» C’est le titre d’un édito d’un grand journal ici au Mali.
Tous les Maliens sont au courant de la guerre de succession qui règne actuellement à la fédération. A l’approche de l’AGO élective à la Femafoot, tous les Maliens ou presque sont unanimes à dire que le président Hamdoun Cissé doit partir. Un tas de gens auxquels nous avons parlé nous ont expliqué l’échec face au Rwanda par le bazar qui règne à la Fédé. Le départ de Carteron, la gestion du championnat ainsi que plusieurs autres points relatifs à la gestion des sélections ont fait que Cissé perde beaucoup de sa popularité. Même les joueurs internationaux qui évoluent en Europe sont au courant de cette situation. C’est d’ailleurs l’une des raisons de leur démotivation.
13/16 clubs ont demandé la destitution du président
Quand les deux rivaux, le Djoliba de Bamako et le Stade Malien s’unissent pour un projet, cela veut dire que la situation est vraiment grave. En effet, ces deux grands clubs, plus 11 autres, ont officiellement déposé une demande de tenir une assemblée extraordinaire pour exiger le départ de Hamdoun Cissé. Les trois clubs restants peuvent rejoindre les autres d’un moment à l’autre. Cela dit, certaines sources autorisées nous ont dit que le favori est le président richissime du Stade Malien, Bakary Sidibé. Cissé, lui, n’a vraiment aucune chance d’être réélu. Sa seule carte était une qualification au Mondial et par ce nul à domicile face au Rwanda, il venait de la griller.
A. B.