C’est un Kamel Saoudi ravi et tout sourire que nous avons rencontré samedi à l’aéroport Houari Boumediène venu s’assurer que rien ne manquait à son équipe qui prenait la destination de la Tunisie, afin d’y effectuer un stage de préparation de deux semaines. Le vice-président a bien voulu se livrer, tout en étant fidèle à lui-même, usant d’un langage bien loin de la langue de bois. Interrogé sur de nombreux sujets sensibles, Saoudi a toujours su faire face, par son franc-parler et ses réponses directes. Entretien.

- Une fois n’est pas coutume, on vous donne le soin de dire ce que bon vous semble, avant d’entamer notre entretien avec vous. A vous l’honneur…

- Je tiens à vous dire qu’au jour d’aujourd’hui, je suis un homme heureux de constater que tout baigne dans l’huile au NAHD. Nous avons entamé depuis la fin du mois de mai un travail, lequel touche à présent à sa fin. L’équipe s’apprête à entamer son stage d’intersaison, après avoir réussi à garder et surtout prolonger les contrats de tous les cadres, le recrutement est aussi quasiment clos. Nous avons mis tous les moyens pour la réussite d’une grande saison, car comme vous le savez si bien, notre objectif suprême cette saison, c’est de voir le NAHD accéder en Ligue 1. Notre place est parmi l’élite, nous allons tout faire pour remettre l’équipe à sa place.

- Après trois ans de galère, les choses semblent avoir pris le droit chemin…

- Oui et je tiens à remercier vivement nos amis et ceux qui nous ont aidés à mettre tout cet argent pour remettre le club sur les bons rails. Vous savez, très bien que lorsque nous sommes venus au NAHD, nous n’avons rien trouvé au club, pas le moindre centime, ni rien du tout, nous avons tenté de sauver les meubles durant les trois dernières saisons, le club était au bord de la faillite, il n’y avait pas un seul ballon au magasin du club.

Le NAHD aurait pu disparaître, mais nous, supporters du club, avons réussi à maintenir cette équipe au haut niveau. A présent que les moyens sont là, nous aspirons à beaucoup mieux.

- La politique de la direction a complètement changé cette saison…

- Il faut être sincère avec les gens, ce sont les moyens qui font la politique et non pas l’inverse. Lorsque les moyens sont absents, il est très difficile de gérer tous les problèmes. Il faut se mettre à la place d’un dirigeant, il doit gérer les finances du club, les problèmes des joueurs, ceux du staff technique, ainsi que de tous les employés du club, et ce, avec des moyens dérisoires, car il ne faut pas oublier que nous gérions le club avec nos propres moyens, sans aucune aide de l’Etat. Mais avec plus de moyens, nous sommes à présent en mesure de gérer les choses plus facilement, nous permettant de mettre en application notre propre politique comme on la concevait, et qu’on rêvait de mettre en place.

- Vous avez été vivement critiqué dans un passé pas très lointain, aujourd’hui, les critiques s’estompent peu à peu…

- Ecoutez, personne n’est parfait, comment voulez-vous qu’un simple supporter issu des tribunes ne fasse pas d’erreur ? Je reconnais en avoir fait mais lorsque les moyens sont absents, on est souvent poussés vers la faute vu qu’on doit faire face aux caprices des uns et des autres. A présent que les moyens sont bien là, notre politique a complètement changé, on peut désormais mettre en place notre stratégie, celle dont j’en rêvais depuis toujours, celle de voir le NAHD un club bien structuré et organisé.

- On vous reproche souvent vos décisions trop hâtives, à l’image des sept entraîneurs consommés la saison dernière…

- Si nous avions pris des décisions pareilles, c’est suivant le code disciplinaire qui est en place. La direction n’a donc fait qu’appliquer strictement le règlement intérieur, c’est tout ce qu’il y a.

- Certaines personnes nous ont accostés pour nous demander, quel est le véritable rôle de Saoudi au NAHD, pouvez-vous répondre à cette question ?

- Je fais absolument tout, je fais le manœuvre et le maçon à Bensiam, je lave les bus de l’équipe, je me charge du recrutement, je chapeaute tout ce qui a rapport avec la gestion du club, j’ai un regard sur les jeunes catégories, je suis en quelque sorte le MacGyver du Nasria. Pour être plus sérieux, je suis actionnaire de la SSPA/NAHD, je suis aussi vice-président du club et président de la section football. Pour ce qui est des tâches, je m’occupe absolument de tout.

- On vous reproche aussi d’avoir repêché Saoud qui n’est autre que votre cousin…

- Vous me donnez là la chance de répondre à ceux qui disent que Saoud a été maintenu grâce à Saoudi, c’est archi faux. Si j’avais vraiment l’intention d’appuyer mon cousin, je l’aurais fait pour qu’il joue, la preuve il n’a pas joué le moindre match la saison dernière, même lorsque la défense était décimée. Aussi Saoud est loin d’être un novice, puisqu’il a joué au RCK, où il était titulaire indiscutable là-bas, ce n’est tout de même pas Saoudi qui le faisait jouer. Sans oublier le fait que j’avais moi-même pris la décision de le libérer lors du mercato hivernal, mais Bouzidi s’était catégoriquement opposé.

- Revenant aux affaires courantes de l’équipe, avez-vous des craintes quant à un échec au vu de tous les moyens mis à la disposition de l’équipe ?

- La seule crainte que j’ai, c’est par rapport aux supporters du club, ils doivent soutenir leur équipe, j’ai peur de revivre le scénario de la saison passé, lorsque dès l’entame de la partie, les joueurs entendaient des vertes et des pas mûres venant des tribunes. Moi ce que je veux voir, c’est des supporters unis autour du NAHD, comme ceux d’Aïn Fakroun, le MOB ou le RCA, qui grâce au soutien de leur fans ont réussi à accéder en Ligue 1.

- De nouveaux actionnaires sont attendus au NAHD, y a-t-il du nouveau les concernant ?

- C’est pratiquement fait, on a entrepris les démarches pour renouveler notre registre du commerce et le statut de l’entreprise afin d’y intégrer les nouveaux actionnaires. Je profite de l’occasion pour les remercier, le NAHD a été sauvé par ses propres supporters.

- L’une de vos plus grandes manœuvres cet été, c’est d’avoir entamé de gros travaux au niveau de Bensiam…

- Comme vous le dites si bien, personne n’a osé toucher à ce joyau qui n’est autre que le complexe de Bensiam, malgré tous les moyens qui existaient un certain temps, on n’a pas daigné faire quelque chose pour le club. Dieu merci, nous avons pu compter sur des gens qui nous ont aidés pour voir plus grand, c’est pour cela que nous avons choisis de profiter de cette situation pour mettre en place un véritable centre de formation digne de ce nom, dont bénéficiera le NAHD à l’avenir.

- En parlant de formation, beaucoup de gens nous demandent la date du disputement au niveau des jeunes catégories…

- Il n’y a absolument pas de date, les effectifs des jeunes catégories sont déjà fixés, et c’est Amar Boudissa qui s’en est chargé.

- Parlons de recrutement, est-il clos ?

- Il ne nous reste plus que deux licences à combler, il y a d’abord Bouharbit qui est acquis, reste à attribuer la toute dernière licence, on ne va pas se précipiter, on va prendre tout notre temps, avant de trancher.

- Peut-on savoir approximativement à quelle hauteur est montée la masse salariale de l’équipe cette saison ?

- Elle tournerait aux environs d’un milliard et demi de centimes. La saison dernière, le plafonnement des salaires était fixé à 40 millions de centimes/mois, cette saison, on a des joueurs qui touchent 100 millions, d’autres 90 et 80 millions, c’est ce qui a fait que la masse salariale de l’équipe a doublé. Pour revenir aussi au sujet de Saoud, il faut aussi se mettre dans la tête que dans une équipe, on ne peut compter que de gros salaires, il nous faut des cadres qui touchent de bons salaires, et des jeunes talentueux qui touchent de bas salaires à hauteur de 15 à 30 millions de centimes, et Saoud fait partie de cette catégorie de joueurs.

- On a souvent entendu parler de société algéro-turque, peut-on avoir de plus amples information ?

- Tout ce que je peux vous dire, c’est que ce sont des personnes husseindéenne qui sont derrière cette société, ce sont de vrais supporters du NAHD, qui ont décidé d’aider le club. par ailleurs, je tiens à vous informer qu’une importante société nationale pourrait bien racheter le club dans les semaines à venir, les démarches sont en bonne voie, et nous espérons conclure l’affaire bientôt, avant d’en faire l’annonce.

- Parlons aussi de domiciliation de l’équipe, y a-t-il du nouveau en ce qui concerne le stade Zioui ?

- Il n’y a absolument pas de nouveau, tout ce que l’on sait, c’est qu’on ne recevra pas là-bas cette saison, en tout cas pas pour l’entame du championnat, puisque nous avons d’ores et déjà entamé les démarches pour demander la domiciliation au stade du 20 Août. Le stade Zioui n’est pas une propriété du NAHD, mais celle de l’APC d’Hussein Dey, on court depuis deux ans derrière les responsables locaux, afin qu’ils nous mettent en place la seconde issue de secours, en vain, on nous fait la source oreille.

- Nous vous laissons le soin de conclure, à vous l’honneur, adressez-vous aux supporters nahdistes…

- Nous ne devons pas uniquement accéder, mais aussi assurer une bonne assise en Ligue 1, afin de ne plus revivre ces histoires d’ascenseurs entre Ligue 1 et Ligue 2.

M. A.

 

Il est officiellement la 8^e recrue du club

Bouharbit au Nasria pour 2 ans

C’est fait, Houssem Bouharbit est officiellement la huitième recrue du Nasria en ce mercato estival, il a signé hier un contrat de deux ans au profit du NAHD, il rejoindra dès aujourd’hui ses nouveaux coéquipiers à Gammarth.

 

Herida a récupéré sa libération

Pour sa part, le défenseur blidéen Mohamed Herida a fini par trouver un terrain d’entente avec le président Zaïm. Herida s’est présenté hier matin chez Zaïm accompagné de son manager Merabet Mohamed afin de régulariser la situation. Les deux parties ont très vite trouvé un terrain d’entente, avant que Herida ne quitte les lieux tout sourire sa libération en main. Il rejoindra ainsi ses coéquipiers à Tunis dés aujourd’hui, en compagnie de Ghanem, Bouharbit ainsi que le manager général du club Houali Mohamed. Cette nouvelle poussera les dirigeants à abandonner définitivement la piste Aouamri.