EN : Kadir plus que jamais en danger

Alors qu’au départ, du côté de l’Olympique de Marseille, de son entraîneur Elie Baup, de son directeur sportif José Anigo et, surtout, de son président, Vincent Labrune, l’heure était au langage diplomatique, au langage imagé, fleuri et à la langue de bois, concernant les joueurs invités à partir, devant la sourde oreille de certains joueurs et leur refus de quitter le club, il semblerait que le ton ait changé.

L’OM veut «dégraisser le mammouth»

Cette fois-ci, Vincent Labrune, le président des Ciel et Blanc, est allé «droit au but», en accord avec la devise brodée sur l’écusson de son club. Il a déclaré lors d’un point de presse que son club allait évoluer en 4-2-3-1 et que cela lui posait problème, surtout en ce qui concerne le milieu de terrain, et spécifiquement au poste d’arrière gauche. Labrune a expliqué qu’il disposait de 8 joueurs pour 4 places disponibles, et qu’il fallait absolument, pour l’équilibre du vestiaire, mais surtout pour l’équilibre financier du club, et pour lui permettre de poursuivre l’entraînement dans des postes où il y a carence, absolument «dégraisser» l’effectif. Alors qu’au début, il appelait à des départs volontaires, faisant allusion aux joueurs sur lesquels le club n’allait pas trop compter, le ton semble aujourd’hui plus coercitif.

Kadir, Sougou, Amalfitano et Gignac visés

Car même si du côté du président phocéen, la déclaration reste encore gentillette en «in», puisqu’il déclare : « On va se poser, on va faire le point sur l’évolution de notre mercato. On va se pencher sur le cas d’un joueur ou deux qui pourraient avoir des velléités de départ. Et en fonction de ça, on verra comment on continue à renforcer notre équipe.» Mais en «off», la situation des «joueurs résistants», ceux qui veulent rester coûte que coûte à l’OM, devient de plus en plus difficile et intenable. Le club phocéen aurait, selon nos confrères de la presse régionale marseillaise, intimé l’ordre à André-Pierre Gignac d’accepter l’offre de Newcastle pour alléger sa masse salariale et aurait dans le même temps incité fortement le milieu algérien Foued Kadir d’accepter le prêt à Rennes, en lui disant franchement que le club ne compterait pas sur lui cette année. Même son de cloche pour Amalfitano qui avait déjà profondément irrité le club en refusant l’offre des Grecs d’Olympiakos. Le club a fait monter une telle pression chez ses milieux de terrain, obligeant même André Ayew, qui se croyait protégé, à manifester son mécontentement et sa volonté de rester au club, après avoir été fortement incité, lui aussi, à accepter l’offre de Naples.

Vahid Halilhodzic conseillera-t-il Foued ?

Il semble que Foued Kadir, en grand compétiteur qu’il est, veuille absolument rester à l’Olympique de Marseille pour prouver à ses amis et à sa famille qu’il peut s’imposer chez les Ciel et Blanc et que l’année dernière n’était qu’un accident de parcours. Mais cet orgueil est-il en train de nuire à son avenir professionnel ? Car même si le cœur a ses raisons que la raison ignore, la voie de la raison semble se situer plus du côté de la Bretagne et du Stade Rennais pour l’Algérien. Surtout en ce qui concerne son avenir avec l’équipe nationale. Gageons que le joueur profitera de la date FIFA et du regroupement des Verts à Sidi Moussa, le 10 août prochain, avant le match amical face au Sily national de Guinée, pour demander l’avis du sélectionneur national Vahid Halilhodzic, qui est d’ordinaire de bons conseils. Coach Vahid qui donne souvent un avis extérieur et objectif à ses joueurs qui ont le plus souvent «la tête dans le guidon» comme on dit dans le jargon cycliste. Souhaitons seulement qu’à ce moment là, il ne soit pas trop tard pour l’Algérien, car Rennes s’impatiente. 

Mohamed Bouguerra

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