EN : Belfodil accueilli comme une rock-star

C’est un accueil de stars que les Algériens ont réservé à Ishak Belfodil pour sa première sélection. Fleurs, caméras, micros et dictaphones. Une meute de journalistes et de photographes, suivie de plusieurs admirateurs l’ont accompagné jusqu’à la sortie, en plus des fans qui se bousculaient pour l’embrasser et prendre des photos avec lui… Il ne manquait que le tapis rouge pour qualifier cet accueil de royal.

Il arrivait à peine à enchaîner deux phrases devant le rush de journalistes venus spécialement couvrir son arrivée. Visiblement très surpris par l’accueil chaleureux que les Algériens présents sur place lui avaient réservé, l’attaquant de l’Inter de Milan, malgré lui, ne souhaitait qu’une chose, quitter très vite l’aéroport, non pas par gêne ou agacement mais plutôt à cause de la grande émotion provoquée et déclenchée par la chaleur et l’amour qu’il a trouvés chez les siens. Surprise, choc, étonnement, bonheur, fierté, panique… difficile de dire ce qu’a ressenti le bonhomme pendant les quelques minutes qu’a duré ce moment. Le sentiment de ne pas savoir ce qu’il faut dire ou faire dans de telles situations fut la seule chose lisible sur le visage du joueur. Ses gestes n’étaient guère contrôlés, ceux de ses fans se bousculant pour prendre une photo avec la star du jour l’étaient encore moins.

 

Il s’est sacrifié pour venir à temps

Ishak Belfodil aurait eu tout à fait raison de demander de retarder son arrivée de 24h. Un jour avant son embarquement vers Alger, il se trouvait aux Etats-Unis, à des milliers de kilomètres d’ici. L’Inter n’est revenu en Italie qu’en début de soirée du dimanche 11 août. Le vol à destination de Frankfurt a duré toute la journée. Alors que ses camarades rejoignaient tranquillement Milan, l’Algérien, lui, se précipitait pour prendre le vol de Paris. Arrivé tard dans la nuit, l’Algérien n’a même pas eu le temps de fermer l’œil et le revoilà à Charles de Gaule pour prendre un autre avion à destination d’Alger. Comme si cette journée passée entièrement dans les aéroports et dans le ciel ne suffisait pas, le vol de la compagnie française Air France a accusé un retard de 4 heures. Au lieu d’arriver à 13h, Ishak Belfodil n’a posé les pieds sur le sol algérien qu’à 17h. Il a choisi de rester à attendre à l’aéroport de Paris pendant tout ce temps-là alors qu’un coup de fil de sa part suffisait pour qu’il  aille profiter d’une bonne nuit de sommeil et venir le lendemain, soit aujourd’hui. C’est pour dire que, cette fois-ci, l’Interiste a vraiment assuré. Il s’est sacrifié pour venir à temps et cela est la meilleure des preuves de son engagement et sa volonté de bien faire.

 

Benaouda, son père ne pouvait pas rater ça

Le papa Belfodil ne pouvait rater pour rien au monde l’arrivée de son fils. Fier comme jamais un père ne l’était avant lui, il a tenu à ce qu’il soit le premier homme à l’embrasser et à le prendre dans ses bras, et ce fut presque le cas ! Le joueur paniqué de voir tout ce beau monde à l’attendre était comme soulagé d’apercevoir son père parmi la foule. Il s’est directement dirigé vers lui et l’a pris dans ses bras tout en lui murmurant quelques phrases à l’oreille. M. Benaouda, un homme très respectueux, s’est effacé juste après, laissant le champ libre aux médias présents sur place pour couvrir son arrivée. De loin, il est resté attentif à tout ce qui se disait et se murmurait à propos d’Ishak. Arborant un sourire qui en dit long sur la fierté et le bonheur  qu’il ressentissait à ce moment-là, le père de Belfodil n’a à aucun moment voulu déranger la presse ou voulu montrer qui il était. Voir son fils au milieu des siens, voir tout ce beau monde autour d’Ishak lui suffisait largement. Papa Belfodil admirait tout simplement le beau spectacle

 

Akram est passé par là…

Ce supporter fou des Verts et connu par tous les joueurs n’a pas raté cette occasion pour venir à l’aéroport, un bouquet de fleurs entre les mains pour accueillir l’enfant prodige comme il le mérite. Akram, qui a dépensé des fortunes pour se déplacer avec la sélection partout en Afrique, était là avant même que les journalistes n’arrivent. Il est resté toute la journée à courir à gauche et à droite jusqu’à l’arrivée d’Ishak Belfodil à 17h. Il n’a même pas voulu prendre le risque de sortir manger un morceau de peur de rater l’arrivée de son idole. Bénéficiant de l’aide de l’un des officiers travaillant à l’aéroport, Akram a pu pénétrer jusqu’à la zone de débarquement. Il était la première personne à embrasser Belfodil (avant même  son papa). Il lui a offert les fleurs et une écharpe aux couleurs de l’Algérie et a souhaité la bienvenue à Ishak, ce qu’a accueilli le joueur avec un grand sourire et un immense plaisir.

 

Nabil Boutnoun lui a fait éviter le pire

Bien que l’accueil chaleureux des supporters algériens ait fait énormément plaisir à Ishak, certains gestes «déplacés» de quelques-uns d’entre eux l’ont sérieusement contrarié. A un moment donné, l’intervention de Nabil Boutnoun, présent lui aussi à l’aéroport depuis 9h, était devenu obligatoire. Certains supporters excités de voir le numéro 7 de l’Inter de Milan devant eux l’ont bousculé, arrêté et dérangé à plusieurs reprises. Il a fallu l’intervention musclée et ferme de Nabil Boutnoun pour disperser la foule et calmer les fans. Tout au long du parcours vers la voiture qui le transporta plu tard à Sidi Moussa, des dizaines de jeunes supporters et supportrices marchant devant, derrière, à gauche et à droite du joueur et du représentant de la FAF l’empêchaient presque d’avancer et d’enchaîner les pas. Heureusement que Nabil a l’expérience requise et a pu gérer la situation. Il le fait admirablement bien depuis plus de 15 ans.

 

Des supporters ont tenté de monter avec lui dans la voiture  

Arrivé enfin devant la voiture réservée par la FAF pour le transporter, Belfodil a trouvé beaucoup de mal à y embraquer, parce que quelques fans, à leur tête le fameux Akram, l’y ont suivis pas à pas. Le plus drôle dans l’histoire c’est que certains d’entre eux ont tenté vainement de monter à côté de lui dans la voiture. Et pour la énième fois, il a fallu que Nabil intervienne pour mettre fin à ces agissements. Le père de Belfodil qui marchait à nos côtés tout au long du parcours à quelques pas de son fils est resté passif mais bouche bée devant ces scènes. En voyant son fils quitter le parking de l’aéroport, il s’est dirigé avec son ami vers une autre voiture et a quitté les lieux en nous saluant avec un geste de la main. Belfodil, avant même d’enfiler son maillot et de mettre ses crampons, déchaîne les foulent, qu’en sera-t-il quant il entrera sur le terrain pour jouer et faire parler son talent ?

 

  1. B.  

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