JSMB
Déçu et écœuré par un surprenant et hostile comportement du public
Par Chekal Lyes
Nourredine Saâdi n’a pas fuit la presse, contrairement à d’autres entraîneurs par le passé, en prenant ses responsabilités et en s’exprimant à cœur ouvert dans son bureau au niveau du vestiaire de l’équipe. Il a refusé à l’occasion le fait accompli et continue à croire aux capacités de sa jeune formation, capable, à ses yeux, de réaliser aisément l’objectif assigné par la direction, celui d’assurer le maintien à une place honorable à la fin de l’exercice.
«Je n’ai pas accepté le défi béjaoui pour me faire insulter gratuitement»
Ainsi, Saâdi a très mal pris les insultes d’une frange du public de la JSM Béjaïa avant-hier après le match nul concédé au stade de l’Unité maghrébine face à l’ASO. Il a rappelé qu’il a accepté de relever le défi avec la JSM Béjaïa en prenant le train en marche. «Je suis très déçu par le surprenant comportement du public de la JSM Béjaïa, que j’ai qualifié de connaisseur. Je sais que ceux qui m’ont ciblé gratuitement n’étaient pas nombreux. Je leur fais savoir que je ne suis pas venu à la JSMB pour me faire insulter, mais pour travailler et construire une équipe d’avenir. Je ne savais pas qu’une frange de ce public ressemble malheureusement aux supporters des autres villes. Sincèrement, je ne mérite pas un tel traitement, je suis écœuré», a-t-il déclaré d’emblée.
«J’ai pris le train en marche, ne l’oubliez pas»
Saâdi a tenu à rappeler à ses détracteurs qu’il n’a pas participé au recrutement en prenant le train en marche avec comme objectif de relever le défi. «Je m’adresse à ceux qui ont apparemment la mémoire courte. A mon installation, le recrutement était déjà clos, je ne suis donc pas responsable de la qualité de l’effectif pour juger mon travail après trois journées seulement», a-t-il ajouté devant un parterre de journalistes.
«J’ai débuté à l’USMA avec 0 point en trois matchs pour terminer 4e en 2010»
Avant d’aborder le volet technique de la partie, Saadi a rappelé son expérience avec l’USMA en 2009-2010 pour tranquilliser la famille du plus vieux club de Kabylie. «Je vous rappelle qu’en 2009-2010, lorsque j’ai pris les commandes de la barre technique de l’USMA, j’ai très mal débuté ma mission avec 0 point en trois matchs. Ce qui ne m’a pas empêché de redresser la barre au classement général à la fin de l’exercice en terminant la saison à la 4e place, ratant le podium d’un petit point avec 7 joueurs de la catégorie junior, et ce, grâce à la patience du public, lequel m’a laissé travailler en paix», rappelle Saâdi.
«Je continuerai ma mission, je sais que je vais réussir»
Touché dans son amour-propre, le coach Saâdi, en professionnel, ne compte pas lâcher prise en nous confiant qu’il continuera sa mission avec le succès au bout : «Je dois apprendre à accepter à travailler dans un environnement hostile bien que je n’aie pas l’habitude d’être accepté par des insultes pour la simple raison que je crois dur comme fer que l’objectif qui m’a été assigné par le président Tiab je l’atteindrai en fin d’année», déclare-t-il avec assurance.
«On a mal débuté la partie, mais on a dominé les débats en seconde partie»
Nouredine Saadi pense que «le match nul ne reflète pas la physionomie de la parie. Malgré notre mauvaise entame, on a dominé les débats après 20 minutes de jeu avec des occasions de scorer en nombre en notre faveur. On a bien joué, on a malheureusement manqué de réalisme et d’efficacité en attaque, ce qui explique que les deux seuls changements que j’ai opérés ont touché le compartiment offensif. Je pense que nous avons montré plus de mobilité et de jeu que l’adversaire qui s’est confiné en défense pour garder le résultat technique de la partie».
«On a perdu deux points, ce n’est pas la fin du monde»
Saâdi reconnaît que son équipe a perdu deux points contre Chlef, mais cela ne justifie pas le scénario dramatique d’après-match. «Je reconnais qu’on a perdu deux précieux points face à Chlef, car on a fourni une prestation meilleure que l’adversaire. Malheureusement pour nous, la réussite en attaque nous a fait défaut. Ce n’est pas la fin du monde, on va travailler plus pour améliorer ce volet», reconnaît-il.
«Les prestations de premier ordre de certains joueurs me rassurent»
Saâdi estime que le bon niveau montré par certains joueurs auteurs de prestations de premier ordre, à l’image de Meddahi, le rassure sur l’avenir du club. «Je pense que les belles prestations de quelques joueurs du club, à l’image de Meddahi, me rassurent et me donnent confiance quant aux capacité de cette jeune équipe à réussir un bon parcours en championnat, celui de cibler une place honorable au classement général à la fin du championnat et montrer par la même occasion une équipe sur laquelle le club peut compter dans un avenir très proche», a ajouté Saadi avec une note d’optimisme.
«On va reprendre le travail foncier dès samedi»
Le coach Saâdi ne veut pas céder au pessimisme, estimant que seul le travail payera au bout et que les bilans se font en fin de saison et non après 3 journées de championnat. «Je pense qu’il n’y a pas lieu d’être alarmiste. Nous savons qu’il y a du travail encore à faire, on s’y attellera avec le même sérieux qu’au début de la préparation en plein Ramadhan, et ce, dès samedi. Nous allons profiter au maximum de cette trêve du championnat qui tombe à pic pour rattraper le déficit de deux semaines dans la préparation, ce qui va nous permettre d’être au top physiquement pour entamer la seconde phase du championnat sur un bon pied en rattrapant le tir à domicile face au CABBA.»
«Le retour d’Aït Fergane et le rendement de Meddahi me poussent à réfléchir à un changement du système de jeu»
Saâdi estime connaître bien tous les joueurs, ce qui lui permet de porter un jugement réel sur les capacités de tout un chacun : «J’estime connaître actuellement tous les joueurs sous ma coupe. Avec le retour d’Aït Fergane et le rendement satisfaisant de Meddahi, à droite, si j’arrive à trouver la solution dans l’animation du côté gauche offensivement au même titre que celui de la droite, je changerai de système de jeu de l’équipe en optant pour un meneur de jeu et un seul attaquant en pointe.»
«Je regrette qu’on ait parlé hâtivement de Tatem»
Concernant le cas Tatem, avec lequel il comptait régler le problème de l’entrejeu, Saadi déclare : «Je regrette d’avoir parlé avec vous les gens de la presse hâtivement des aptitudes techniques de Tatem pour régler le problème de l’entrejeu de l’équipe contrairement à mes habitudes, alors que je sais que le véritable scanner pour un joueur est le match officiel. Et pour preuve, il y a des joueurs dont on n’a pas beaucoup parlé dans la presse, mais qui ont confirmé sur le terrain, à l’image de Larbi Hamouche, sur lequel je peux compter.»
«Seuls les meilleurs à leur poste joueront»
Dans le même contexte, Saâdi ajoute : «Il y a des éléments, par contre, qui risquent de perdre leur place au profit d’autres dont la marge de progression est phénoménale. Ce qui est sûr, seuls les meilleurs à leur poste seront alignés.»
«Boukmacha, je connais sa valeur, il doit prouver que je me suis trompé sur son cas»
En réponse à notre question sur le changement de statut de Boukmacha, relégué cette année sur le banc des remplaçants, Saâdi reconnaît sa valeur en disant : «Je connais bien la valeur de Boukmacha, il ne joue pas parce que j’ai fait un choix tactique en lui préférant le jeune Laribi, lequel travaille plus en récupérant beaucoup de ballons, en sus de son jeu porté vers l’avant. Il joue bien en profondeur. Boukmacha n’a qu’à me prouver sur le terrain que je me suis trompé sur son cas, et je rectifierai le tir.»
«Je ne réponds pas sur le cas Mezriche»
Contrairement au cas Boukmacha, dont il a tenu à justifier la mise à l’écart par l’impossibilité de compter sur quatre demis récupérateurs dans un match avec la titularisation de Meddahi et le choix du duo Naiti-Laribi, le coach béjaoui n’a pas voulu évoquer le cas de Mezriche.
«Je ne peux pas compter sur Samer à cause de sa blessure»
Saâdi nous a surpris lors de cette conférence de presse en nous informant que le retour de Samer à la compétition risque d’être reporté. Il nous l’explique en réponse à une question sur la prestation de Messara. «Je suis plus inquiet de la probable absence de la solution de rechange Samer sur lequel je ne peux compter pour un bon moment désormais à cause d’une blessure récurrente, un déboîtement à répétition de l’épaule. C’est un cas qui nécessite une intervention chirurgicale incessamment, selon les spécialistes.» C. L.