JSM Béjaïa
Ils appréhendent très sérieusement le spectre de la relégation
C’est ce qui explique les insultes qui lui ont été réservées par un public déchaîné. Quelques-uns ont tenté de justifier la radicalisation de leur position par le spectre de la relégation du club en L2. Les fans estiment qu’une équipe comme la JSM Béjaïa est habituée à jouer le podium ces dernières années, avec un début référence l’exercice dernier. Elle a fait le plein de points, c'est-à-dire trois victoires en trois matches, dont deux en déplacement, contre deux petits points cette année en trois rencontres dont deux à domicile. Cette situation n’a fait qu’accentuer les doutes au sein de la famille du club quant aux capacités des capés de Saâdi à redorer le blason du plus vieux club de Kabylie. Pis, les fans de la JSMB sont montés au créneau pour mettre en garde les responsables du club, le staff technique et, bien évidemment, les joueurs contre la descente aux enfers du club en L2. Ils estiment qu’à ce rythme, leur club fétiche file en douce vers la relégation, n’ayant pas montré grand-chose face à une modeste équipe de L’Arba, en phase d’apprentissage en L1. La JSMB a récolté un point sur les trois possibles, alors qu’à domicile, elle n’inspire plus confiance, se faisant battre par le MCA, avant de se faire peur contre l’ASO, qui n’a pas trop cru en la victoire, se contentant d’un point alors qu’elle pouvait repartir avec le gain complet du match sans que personne ne crie au scandale. La famille de la JSMB pense que le maintien comme objectif assigné en fin de parcours, avec un classement honorable et une équipe compétitive pour la prochaine saison, capable de jouer les premiers rôles, sera très difficile à réaliser. Les supporters les plus remontés, qui ont tiré sur tout le monde mardi dernier, demandent la purge à tous les niveaux du club. D’un autre côté, il y a les fidèles, représentés par les plus âgés, qui estiment que le patron, Boualem Tiab, est une ligne rouge à ne pas franchir. Cette catégorie se met de facto derrière le boss et la famille Tiab, qu’elle considère comme les garde-fous du club. Cette catégorie arrive à trouver des boucs émissaires avec un savoir-faire inégalable, choisissant généralement comme cible l’entraîneur en chef et les joueurs. Tout compte fait, le doyen des entraîneurs en activité, Nouredine Saâdi, conscient désormais du danger qui le guette, devra trouver les solutions idoines pour mettre un terme à la fébrilité de son équipe à domicile. Elle doit apprendre à gagner de nouveau chez elle, et ce à compter de la prochaine joute du samedi 24 septembre contre le CABBA, tombeur de l’USMA au stade Omar-Hamadi (1-3). Cet ultimatum complique davantage la mission du staff béjaoui en quête de la première victoire, et ce pour gagner du temps avant de confirmer par d’autres résultats probants et éviter d’être remercié sur pression de tous les supporters du club, visiblement hostiles à son maintien.
Voilà ce que reprochent les supporters à Saâdi
Dans notre édition d’hier, nous avions rapporté les propos de l’entraîneur de la JSM Béjaïa, Nouredine Saâdi. Aujourd’hui, des supporters ont voulu répondre aux justifications apportées par le coach quant au médiocre début de championnat.
Il a déstabilisé l’axe en reconvertissant Mebarakou sur le côté gauche de la défense
Choisi par ses pairs pour justifier l’ire de ses camarades quant à la surprenante décision prise par le coach pour régler le problème de l’arrière gauche, un souci récurrent pour le club, en usant d’une reconversion du central Mebarakou en arrière gauche, ce qui a déstabilisé l’axe central, lequel a fonctionné bizarrement avec deux stoppeurs de métiers, Zafour et Coulibaly. C’est le premier reproche à l’encontre du coach, lequel a pris sa décision à la dernière minute. Et pour preuve, la charnière centrale inédite Zafour- Coulibaly n’a été alignée qu’en officiel, contre toute attente face au MCA, avant d’être reconduite face au RCA et, mardi dernier, contre l’ASO.
Aores, demi récupérateur, Belgherbi au niveau de l’entrejeu : du jamais vu
Le second reproche concerne le choix des joueurs qui prête à confusion par moment, à l’instar de l’incorporation d’Aores à la place de Zafour, sorti blessé, pour occuper bizarrement le poste de demi récupérateur contre le MCA, et permettre à Laribi de retrouver son poste dans l’axe aux côtés de Coulibaly, alors qu’au niveau du banc des remplaçants, il y avait un demi récupérateur de métier, à savoir Boukmacha. Mardi dernier, Saâdi, selon notre interlocuteur, a fait reculer inexplicablement l’avant-centre Belgherbi d’un cran. Il se retrouve ainsi comme meneur de jeu, et ce pour être remplacé à la pointe de l’attaque par Chalali, avant de céder carrément sa place à Hammouche alors qu’il avait bien rempli sa mission en pesant sur le duo axial de Chlef Zaoui-Lakhdari.
Saâdi : «J’ai protégé Aggoune en alignant Mebarakou à sa place»
La réponse de Saâdi ne s’est pas fait attendre, annonçant que le choix dans la reconversion de Mebarakou en arrière gauche a été pris en commun accord avec le joueur : «J’étais dans l’obligation de trouver une solution au niveau du poste d’arrière gauche pour protéger le jeune Aggoune, lequel n’est pas prêt physiquement, au même titre que Tatem. Aggoune doit perdre quelques kilos, et je ne pouvais le jeter à la vindicte populaire en le titularisant au risque de rater son match et donner l’occasion à l’adversaire de profiter de la situation. J’ai demandé à Mebarakou, qui est gaucher et qui a eu à occuper avec succès ce poste par le passé, de dépanner l’équipe lors des trois derniers matches. Il a été correct et c’est tout à son honneur.»
La concurrence sera rude dans l’axe avec Mebarakou, Zafour et Coulibaly
Estimant que le provisoire ne peut s’inscrire dans la durée avec le dépannage de Mebarakou sur le côté gauche de la défense, Saâdi, plus explicite, nous a fait savoir qu’il compte profiter de cette trêve pour préparer le retour d’Aggoune à la compétition avec un travail physique spécifique, en plus du travail qu’il effectuera avec le groupe. D’ici là, Saâdi pense que son poulain sera prêt pour le combat, ce qui libérera le longiligne Mebarakou qui aura à cœur de retrouver son poste de prédilection dans l’axe. Un retour attendu par l’enfant du club avec impatience, mais qui se fera, selon Saâdi, après mérite en relançant la concurrence dans l’axe. Saâdi nous a fait savoir qu’il possède trois axiaux de valeur, ce qui l’obligera à choisir la paire centrale la mieux appropriée. C’est dire que l’un des trois axiaux ciblés, à savoir Mebarakou, Zafour ou Coulibaly, sera sacrifié lors de la prochaine joute de championnat. A moins qu’il décide de garder le trio en passant du 4-4-2 au fameux 3-5-2 de l’ex-entraîneur du club, Fouad Bouali, en 2011.
Le retour d’Aït Fergane réglera le problème
Connaissant actuellement son groupe, Saâdi estime avoir une idée précise sur les qualités de ses joueurs désormais et, surtout, les solutions à apporter dès le prochain match contre le CABBA. Saâdi compte récupérer Aït Fergane qui formera un bon duo avec Meddahi sur le couloir droit, ce qui le poussera à chercher la même complicité sur le couloir opposé en guise de solution fiable cette fois-ci pour le reste du parcours de l’équipe, laquelle sera meilleure à ses yeux, avec des résultats probants.
Reprise demain à 11h
Le coach béjaoui a accordé trois jours de repos à ses joueurs juste après la fin du match nul au goût de défaite concédé mardi dernier dans son jardin face à l’ASO. Saâdi, qui compte profiter au maximum de l’arrêt forcé du championnat pour rattraper le retard de deux semaines dans la préparation, a donné rendez-vous à ses capés demain à 11h pour la reprise.
Du biquotidien après-demain
Dans le même contexte, Saâdi a annoncé que le travail foncier débutera le lendemain. Il compte reconduire le biquotidien au même rythme et intensité de travail que lors du mois sacré de Ramadhan.
Chekal Lyès