«…Mais je suis très inquiet, 90% de mon équipe ne joue pas»
«Je connais bien cette équipe»
«Surtout ne pas s’enflammer, ce n’est pas encore fait»
«Une occasion en or pour cette génération, ne pas la rater»
- Le tirage au sort vient d’avoir lieu (ndlr : entretien réalisé hier en début d’après-midi), le Burkina-Faso, une équipe contre laquelle on a joué il n’y a pas très longtemps, finaliste de la dernière CAN. Votre premier sentiment ?
- Ça aurait pu être pire, mais c’est quand même une très belle équipe, ils étaient finalistes lors de la dernière CAN. Ils jouent ensemble depuis un certain moment. Je les connais bien, car quand j’étais sélectionneur de l’équipe de Côte d’Ivoire, j’ai joué contre cette équipe. Ils possèdent de bons joueurs, mais je dirai que c’est jouable même si ça sera un match assez compliqué et assez difficile. Il ne faut surtout pas dire «ça y est, on a eu un bon tirage». Un bon tirage, c’est quand on est qualifiés. Donc, il ne faut pas s’enflammer et penser que c’est déjà gagné, loin de là.
- Toutes nos qualifications étaient suite à de bons résultats à l’extérieur depuis votre arrivée, il faudra aller chercher un bon résultat à Ouaga ?
- Cette génération et ce groupe de joueurs ne peuvent pas laisser passer cette occasion en or pour jouer un Mondial, mais, une fois encore, je dis aux joueurs : c’est à vous de jouer. Déjà, je commence à voir l’euphorie un peu partout : «Ça y est, on a eu un bon tirage !», mais c’est loin d’être déjà fait et on n’est pas encore qualifiés…
- Que voulez-vous dire exactement ?
- Personnellement, je suis très inquiet quant à l’état de forme de mes joueurs. Vous savez, ce week-end j’ai regardé tous les matchs et j’ai fait un constat terrible. Pratiquement, personne ne joue, 90% de l’effectif ne joue pas, et un joueur qui ne joue pas n’est pas compétitif. Si cette équipe est avec moi aujourd’hui jusqu’au jour du match barrage, je peux d’ores et déjà vous dire qu’ils seront à 100% et qu’ils seront qualifiés, mais ça ne dépend pas de moi. La responsabilité du joueur est énorme, le joueur qui ne joue pas doit faire des efforts exceptionnels pour être compétitif, mais rien ne remplace la compétition.
- On a joué déjà au Burkina Faso, c’était dans d’autres conditions, contre le Mali, mais le fait de connaître un peu le stade, de connaitre aussi le pays est un avantage, non ?
- J’ai déjà joué là-bas avec l’équipe de Côte d’Ivoire, on a gagné. Avec l’Algérie, contre le Mali, on a perdu. Vous savez, il y a beaucoup de petits détails qui comptent. Depuis l’annonce du tirage, j’ai déjà eu plusieurs réunions pour préparer le voyage, l’organisation logistique, où on va dormir, etc. C’est vous dire qu’on ne laisse rien au hasard et chaque petit détail sera bien préparé et ficelé.
- On imagine que tout sera mis en œuvre pour que les joueurs soient dans les meilleures conditions possibles ?
- On va tout faire pour essayer de donner un coup de main à l’équipe et aux joueurs pour passer cet obstacle énorme. Ça sera l’occasion aussi à ce groupe qui s’est construit depuis 2 ans de réaliser un exploit magnifique ! Vraiment magnifique ! Peu importe, on va gagner, car le plus important est de se qualifier, le peuple algérien, aujourd’hui, ne demande que la qualification.
- D’autant plus que le retour se jouera en Algérie...
- Vous savez, avant la dernière CAN, j’ai vu les joueurs très euphoriques, car ils ne cessaient de déclarer : «On va gagner la CAN et tout ce qui s’ensuit…», mais, moi, je savais qu’on n’était pas prêts parce qu’il y avait tellement de joueur blessés, pas compétitifs. J’étais le seul à dire que je ne serai pas surpris si on ne se qualifie pas au 2e tour et c’est ce qui s’est produit, malheureusement, mais, bien sûr, le seul fautif, c’est Vahid comme à chaque fois…
- Juste peut-être un petit commentaire sur les autres confrontations, notamment Ghana-Egypte, ça sera le grand choc ?
- Ecoutez ! Ceci ne me regarde pas et ça ne m’intéresse pas. Je préfère consacrer toute mon énergie et ma compétence à mon équipe, à savoir l’équipe algérienne.
Asma H. A.