Gaouaoui : «Bougherra saura donner les bons conseils»

L’ancien gardien de but des Verts, Louanes Gaouaoui, reste l’un des héros de la glorieuse épopée d'Omdourman qui a vécu le fameux match barrage ayant opposé l’équipe nationale à l’Egypte, à commencer par celui du Caire. Sollicité par notre journal, Gaouaoui a bien voulu répondre à nos questions et nous parler de la double confrontation qui mettra aux prises les Verts avec les Burkinabés.

- Quel est votre avis sur le tirage au sort et le Burkina Faso comme futur adversaire de l’Algérie ?

- J’avoue que le tirage au sort n’est pas mal du fait que les deux équipes se connaissent. Nous avons déjà affronté le Burkina Faso à plusieurs reprises et, donc, on connaît bien l’équipe et on connaît aussi bien le terrain vu qu’on y a déjà affronté l’équipe du Mali en juin 2012 et ça c’est déjà une bonne chose. Parfois, il est préférable d’affronter une équipe qu’on connaît bien que d’avoir affaire à un adversaire qu’on ne connaît pas du tout.

- Avant le tirage au sort, quel est l’adversaire que vous auriez aimé éviter ?

- Comme tous les Algériens, je voulais qu’on évite l’Egypte à cause de ce qui s’est passé en 2009 et les tensions  entre les deux pays. El-hamdoulah, c’est ce qui s’est passé.

- Que pensez-vous du match  qui nous mettra aux prises avec le Burkina Faso ?

- C’est une rencontre qui se jouera en deux mi-temps, à Ouagadougou, après en Algérie. Donc, je pense que les chances sont  à 50/50. Pour moi, il n’y a pas de favori.

- Quel jugement portez-vous sur cette équipe du Burkina Faso ?

- C’est une bonne équipe qui renferme de bon joueurs, la preuve, elle a été finaliste de la dernière CAN. 

- Peut-on dire que le fait de jouer l’aller à Ouagadougou est un avantage ?

- Oui et non ! Un avantage si on fait un bon résultat là-bas, un match nul ou pourquoi pas une victoire. Mais dans le cas contraire, ça peut tout de suite devenir un avantage de recevoir au retour pour l’équipe adverse.

- Comment avez-vous trouvé l’EN jusque-là ?

- L’équipe a maintenant des automatismes, elle renferme des joueurs de haut niveau, surtout au milieu de terrain. Le compartiment défensif est composé de joueurs de grande valeur, à l’image de Mesbah, Medjani et Bouguerra. Vous savez, au foot, la défense demeure le compartiment le plus important. Je me souviens très bien de notre match face à la Zambie, il difficile, mais, pour moi, la clé du Mondial a été le fait qu’on a bien tenu défensivement en procédant par des contres. Et, pourtant, en face il y avait une très bonne équipe, mais, comme on s’est bien défendus, on a réussi à nous imposer. C’est vous dire que si on défend bien, on arrivera sûrement à faire un bon résultat.

- Quelle est la différence entre l’EN actuelle et la vôtre ?

- C’est vrai que l’EN actuelle a du talent, mais, franchement, je ne connais pas son état d’esprit. Ce que je peux vous dire, c’est que nous avions un état d’esprit vraiment formidable. Nous, les joueurs, nous entretenions de très bonnes relations avec le staff technique et même le staff dirigeant. On était unis comme une famille. Je n’ai plus jamais connu cela avec une autre équipe, que ce soit sur le terrain ou en dehors du terrain. Et je peux vous dire que c’est ce qui nous a permis d’aller en Coupe du monde. Les Egyptiens, on les a battus avec notre état d’esprit de gagneur. On a pu avec cet état d’esprit gagner des matchs dont on n’était pas forcément favoris. Bien sûr, on avait des joueurs doués techniquement, mais l’état d’esprit a fait la différence. Laissez-moi vous donner un exemple…

- Oui, allez-y…

- Yacine Bezzaz, lors du match face au Sénégal, a changé le cours de la rencontre. Il a marqué et délivré une passe décisive alors qu’il était remplaçant.

- Cette génération a-t-elle toutes les chances d’aller au Mondial ?

- Bien sûr, on est à deux pas de la qualification, c’est un match qui se joue en deux mi-temps, la première à Ouagadougou et la deuxième à Blida. Donc, les chances sont intactes à condition que l’Algérie fasse un bon résultat à l’extérieur.

- Vous étiez le gardien numéro un, actuellement Mbolhi ne joue pas, pensez-vous que son manque de compétition va être un inconvénient ?

- Ça a toujours été un inconvénient, mais on s’est adaptés à l’histoire de Mbolhi apparemment, même l’année passée, il était en manque de compétition. Donc, on s’est adaptés à cette situation.

- Comment gère-t-on un match barrage ?

- C’est vrai qu’il y aura une pression terrible et j’ai déjà vécu ça. D’ailleurs, c’est logique puisqu’il s’agit d’une qualification en Coupe du monde, mais je sais très bien qu’ils vont se surpasser, comme je sais qu’il y a des éléments comme Bougherra qui peuvent parler aux joueurs et les conseiller pour qu’ils arrivent à gérer la situation. D’un autre côté, il y a les conditions climatiques, il faut qu’ils arrivent à gérer aussi le temps et le climat et, enfin, la défense, comme je vous l’ai déjà dit, elle est très importante. Le sélectionneur Vahid Halilhodzic connaît bien l’Afrique à travers la Côte d’Ivoire, donc il saura leur donner des trucs importants à retenir. De mon côté, je leur souhaite une très bonne chance.

Khadidja K.

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