- Ce match contre l’Algérie, pour le sélectionneur que vous êtes, est-il différent de ceux qui l’ont précédé ?
- Pour être honnête, nous le préparons dans le même esprit que les précédents matches. Nous sommes des professionnels et nous prenons tous les matches au sérieux. Nous savons que si nous nous qualifions, cela va être historique. Ce qui fait que tout le monde est conscient et concentré et les joueurs sont très motivés et sereins.
- Pensez-vous que votre adversaire possède un avantage psychologique pour vous avoir battu en juin dernier, même s’il s’agissait d’une rencontre amicale ?
- Certainement. L’Algérie est une grande nation de football qui a déjà participé à la Coupe du monde et à plusieurs CAN, dont une victoire en 1990. C’est une équipe qui a l’expérience des grands tournois et possède des joueurs évoluant dans de grands clubs européens. Alors que nous étions à notre première finale d’une CAN qui s’est jouée cette année en Afrique du Sud et nous nous retrouvons aujourd’hui dans une position pour une qualification à la Coupe du monde. Nous devons être honnêtes en reconnaissant que c’est un avantage pour l’Algérie. Mais je peux affirmer que j’ai confiance en mon groupe pour réaliser quelque chose de positif.
- Y a-t-il une préparation spéciale pour un tel match qui ne ressemble pas forcément à ceux de la phase de poules ?
- C’est un peu difficile pour toute équipe qui joue d’abord chez elle, alors qu’elle aurait préféré se déplacer à l’aller, mais nous n’avons pas le choix. Cela signifie qu’il faudra faire très attention et ne pas encaisser, tout en cherchant à gagner. C’est un match toujours spécial, parce qu’il faut calculer tous les risques possibles sans les exagérer. Ce qui veut dire qu’il faut être très concentré, surtout sur les contre-attaques. Et comme ils ont des joueurs qui évoluent dans de grands championnats, ils peuvent faire la différence à ce niveau. De toute façon, nous avons aussi notre petite expérience pour avoir croisé de grands pays de football, comme le Ghana, le Nigeria, la Zambie et cela me met en confiance et également mes joueurs qui savent qu’ils doivent réussir un bon résultat à domicile.
- Quelle sera la clé du match ?
- La patience. Dès que vous vous énervez ou vous attaquez sans calcul, vous prenez un risque. La patience est notre message et je suis convaincu que nous allons réaliser un bon résultat. Mais je voudrais demander au public burkinabé de se déplacer massivement pour soutenir leur équipe nationale, parce que nous frappons à la porte d’une Coupe du monde. Je suis un tout petit peu déçu, parce que je ne sens pas l’esprit des supporters à quelques jours du match. Je ne vois aucun drapeau dans les rues ni aucune image qui montrent qu’il y a un match important. En comparaison à mon pays, la Belgique, où il y a une forte mobilisation et publicité autour de l’équipe nationale dans tous les médias et tout le monde ne parle que des Diables rouges. Je ne sais pas si c’est dans la culture burkinabée, mais les gens doivent se mobiliser.
«J’ai confiance en mon groupe pour réaliser quelque chose de grand»
«Il faudra marquer sans encaisser, mais à présent, nous en avons l’expérience»
«Il faut que le public vienne en masse»