- A l’issue du match perdu à El- Eulma, votre entraîneur a déclaré que l’équipe a besoin d’un travail psychologique. Trouvez-vous qu’il a raison ?
- Disons qu’il y a une part de vérité dans ce que dit le coach. On affiche un visage différent lorsqu’on joue hors d’Oran, et c’est la mentalité du joueur algérien. On est à la dixième journée et on n’a ramené qu’un tout petit point de l’extérieur (ESS-MCO 1-1). C’est très maigre comme bilan, on doit se remettre en question et trouver immédiatement les solutions pour mettre un terme à cette mauvaise série.
- Est-ce les vraies raisons de ces échecs à répétition à l’extérieur ?
- Franchement, je n’ai aucune autre explication à vous donner, sauf peut-être ceci : d’après mon analyse, moralement, les joueurs sont un peu perturbés par le retard de paiement des salaires. Cela fait plus de trois mois qu’on n’a pas touché le moindre salaire. En outre, je pense que la direction néglige un peu le côté récupération. Après des efforts soutenus pendant un match, il faut programmer des séances de sauna et de massages. Ce sont peut-être des petits détails mais qui ont leur importance. Même à domicile, on éprouve des difficultés à gagner nos matches. Il y a donc quelque chose qui ne va pas bien, on doit cerner le vrai problème.
- Physiquement, l’équipe tient bien le coup…
- Je suis entièrement d’accord avec vous. Avec un peu de réussite, on n’aurait pas perdu, par exemple, vendredi contre le MCEE. Alors que la compétition avance, on doit faire attention, il faut cesser de perdre des points à l’extérieur. Pour revenir à la récupération, dans la semaine, on fait parfois deux séances d’entraînement par jour. Il est nécessaire que le joueur puisse récupérer les énergies perdues, en mangeant bien et en effectuant des séances de massage pour que les muscles soient décontractés.
- Pourquoi n’avoir pas signalé cette négligence à vos dirigeants ?
- Cela n’est pas du ressort des joueurs de demander à la direction de faire ceci ou cela. Je vous donne un exemple : on fait un long déplacement par route après un match. Pour moi, c’est un peu contradictoire. On peut faire le déplacement à l’aller par route mais, désolé après le match, on doit surtout récupérer. Après notre retour d’El-Eulma, on aurait dû programmer, samedi, une séance de sauna pour évacuer la fatigue. Dommage qu’on n’y ait pas pensé.
- Dans l’immédiat, il faut bien préparer le match suivant, non ?
- Il reste deux matches à domicile avant la fin de la phase aller (le MCO accueillera l’USMA et le CRB). Ces deux matches, il faut les préparer comme on le fait pour les autres. On ne pas doit se mettre une pression inutile.
- Pour les observateurs, vos coéquipiers ne profitent pas des passes lumineuses que vous leur offrez pendant la partie. Cela vous rend-il frustré ?
- Ma principale qualité est de bien lire le jeu. J’aimerais que l’entraîneur aligne devant moi des éléments qui sauront terminer le travail, en faisant de bons appels de balles, tout en se démarquant intelligemment de l’adversaire.
M. S.
Solinas appelé à revoir ses choix
La défaite inattendue à El-Eulma, face à un adversaire (le MCEE) jugé prenable, a provoqué l’ire des supporters et même des dirigeants, lesquels accusent les joueurs de ne pas se donner à fond. Toutefois, la personne la plus critiquée est l’entraîneur Giovanni Solinas.
Il est reproché au coach italien certains choix contestables, plus particulièrement sur le couloir gauche. «Au lieu d’aligner soit Nessakh soit Bouazza au poste d’arrière gauche, il a mis Beradja, lequel n’est pas un authentique arrière gauche», a critiqué en off un des proches du club, avant d’enchaîner : «N’allez surtout pas lui demander pourquoi il a fait ce choix. Il (Solinas) ne vous écoutera pas.» Refusant toujours qu’on s’interfère dans ses affaires (techniques), Giovanni Solinas fait des choix bizarres parfois. Hichem Chérif, arrière droit, seul lui voit que cet élément peut jouer à ce poste. Ce sont globalement les griefs retenus à l’encontre de l’entraîneur italien. En revanche, tout le monde est unanime à reconnaître que, physiquement, les joueurs sont dans une forme éblouissante. Ils l’ont bien démontré à El-Eulma, dominant physiquement l’adversaire, notamment en seconde mi-temps. Cette fraîcheur physique, ils la doivent au bon travail qu’effectue le groupe sous la coupe du staff technique. Il fallait le souligner.
Plus de défaite à… l’extérieur
Alors que dans les prévisions du club, on avait tablé sur des points ramenés lors des deux derniers déplacements, à Béchar et El-Eulma, après la défaite concédée dans le premier déplacement (JSS 3-MCO 1), on avait prétexté qu’en raison des fêtes de l’Aïd El-Adha, les joueurs avaient un peu négligé la préparation de cette virée dans le sud. Toutefois, pour celle de vendredi, d’aucuns trouvent qu’elle est inexplicable. Alors que la direction avait affrété un avion auprès de Tassili Airlines pour rallier directement Sétif (lieu d’hébergement) pour épargner aux joueurs la fatigue d’un long voyage, aucun détail n’a été négligé afin de mettre le groupe dans les dispositions idéales. Hélas, l’effet souhaité, à savoir un bon résultat, ne s’est pas produit, et ce à la grande déception des amoureux du club. Toujours est-il que le MCO n’a pas le droit de laisser des points lors des deux derniers déplacements de la phase aller, celui d’Aïn Fakroun et de la JSMB. Si jamais l’équipe ne parvient pas à bien négocier ces deux déplacements, plus le match de ce week-end (face à l’USMA, à domicile), des mesures seront prises par la direction. Outre le sort de l’entraîneur Solinas, celui de certains éléments, qui n’ont rien apporté jusque-là, seront également discutés, nous a déclaré la même source.
M. S.
Saïdi avait dit non
D’après les informations qui circulent dans l’entourage du club oranais, le défenseur Ilyès Saïdi, dont l’entraîneur avait demandé s’il était prêt à jouer à El-Eulma, aurait répondu par la négative. Saïdi, qui convolait en justes noces dimanche dernier, a prétexté qu’il n’était pas physiquement prêt pour le combat, bien qu’il ait accompagné l’équipe lors de ce déplacement.
Djebbari en colère
A en croire l’un de ses proches, le premier responsable du MCO n’a pas digéré la défaite de vendredi. Youssef Djebbari, qui a suivi la rencontre sur le petit écran, n’a pas apprécié le rendement de certains joueurs et le coaching de Solinas.
2 déplacements successifs
Pour cette fin de la phase aller, le club phare de l’ouest aura à effectuer, après la réception, samedi, de l’USMA, deux déplacements consécutifs. Le premier à Aïn Fakroun, lequel reçoit ses adversaires à Aïn M’lila, et le second à Béjaïa pour affronter la JSMB, laquelle traverse une très mauvaise passe depuis le début du championnat. A noter que, pour le dernier match de l’aller, le MCO recevra le CRB au stade Ahmed Zabana, ce qui promet une fin de phase aller haletante pour le Mouloudia.
A un point du premier relégable
Avec un total de 12 points, le MCO, qui a concédé quatre défaites à l’extérieur (JSK, USMH, JSS et MCEE), se trouve à un point du premier relégable, le MOB, avec la hantise de revivre le cauchemar des années précédentes. Cela explique l’inquiétude des supporters et des dirigeants après l’échec de vendredi à El-Eulma.
Récupérer Aouamri et Bourzama
Afin de stabiliser le secteur défensif, alors que Bellabès devrait logiquement tenir son rang samedi prochain, le club compte sur le retour de blessure d’Amine Aouamri et Chafik Bourzama. Les deux défenseurs devraient rejoindre leurs coéquipiers cet après-midi, à l’occasion de la reprise des entraînements.
Réunion avec l’entraîneur ce soir
La réunion entre le président et l’entraîneur en chef est programmée, a-t-on appris, pour ce soir. Après l’entraînement, prévu à 15h30, Solinas se rendra à l’hôtel le Méridien pour débattre avec Djebbari de la situation de l’équipe. C’est une réunion à laquelle devrait assister, comme d’habitude, le manager général, Haddou Moulay.