C’est un monsieur très sympathique qui aime bien raconter quelques blagues. Il m’a demandé de gagner par 3 buts à 0 même pas par un 1 but à zéro, mais par trois buts à zéro. Il m’a aussi transmis le message très chaleureux du président de la République. Il m’a répété même deux fois ce que la jeunesse et toute la population algérienne attendent de ce match. Je suis venu exactement pour ça. Je peux vous dire qu’en 29 mois, j’ai beaucoup travaillé, mais je n’ai pas beaucoup parlé. Vous savez, il y a des entraîneurs qui parlent beaucoup, mais qui travaillent peu. Moi, je suis différend, je parle un petit peu moins, mais je travaille beaucoup plus dans la discrétion totale. Je suis avec vous pendant plusieurs jours, mais je me suis enfermé afin de bien préparer ce rendez-vous. Je n’ai pas eu beaucoup de réussite personnelle, car, à chaque fois, il se passait des choses bizarres. Par exemple, lorsque j’étais entraîneur de la Côté d’Ivoire, le but qu’on avait marqué contre l’Algérie était valable, mais il nous a été injustement invalidé. Je m’interroge même si quelqu’un avait décidé d’avance au match aller de faire gagner l’équipe de Burkina Faso, car le troisième but inscrit sur penalty était un cadeau», a annoncé le sélectionneur national.
«C’est un match historique et la responsabilité est suprême»
Frustré par la défaite inattendue concédée au match aller, le coach bosnien avoue qu’il n’a jamais été aussi motivé et appliqué que cette fois. «Je fais le maximum pour préparer ce match historique. Je suis concentré, motivé et appliqué pour relever ce défi. On ne joue la Coupe du monde qu’une seule fois tous les 4 ans et l’Algérie s’était qualifiée avec beaucoup de difficultés après 24 ans d’absence. Elle avait eu beaucoup de chance face à l’Egypte. En tant qu’entraîneur, je ferai tout, je dis bien tout pour décrocher cette qualification au Mondial. On travaille bien, mais je ne peux pas vous dire ce qui se passera après. On ne va pas lâcher. Le Premier ministre a répété deux fois le message particulier et chaleureux du président de la République. Ça m’a touché. La responsabilité est suprême.»
«J’adore la pression»
A 4 jours du match retour qualificatif pour le Mondial 2014, la pression monte d’un cran. Conscient de ce qu’attend de lui tout le peuple algérien, le sélectionneur national affirme qu’il ne craint nullement la pression. «J’adore la pression. S’il n’y a pas de pression, cela veut dire qu’il n’y a pas d’enjeu. Si vous avez peur de ce genre de match, il ne faut pas jouer au haut niveau», a confié Vahid qui a ajouté qu’une bonne ambiance règne au sein du groupe. «Ce n’est pas important de savoir dans quel état je suis. J’ai écouté la musique, j’ai chanté et dansé. Même les joueurs ont chanté et dansé avec moi. Le groupe se prépare dans la sérénité.»
N. Boumali
«J’ai la rage de vaincre»
- «Si en 2011 à Marcoussis, on m’avait dit que dans 2 ans, je jouerai un match qualificatif pour le Mondial, je n’y aurais pas cru»
Le sélectionneur national Vahid Halilhodzic, après avoir évoqué l’état d’esprit dans lequel se trouvait son équipe à quelques jours du match important contre le Burkina Faso, a mis le cap sur la rencontre et l’aptitude de son équipe. Ce fut l’occasion pour Vahid de rappeler dans quel état il avait pris en mains cette même équipe, il y a de cela plus de deux ans. Il reconnaît avoir traversé un long chemin avec cette équipe durant 29 mois, refusant de parler des difficultés qu’il a rencontrées durant toute cette période, de peur de provoquer des polémiques. «J’ai toujours voulu avoir un dialogue footballistique. Depuis 29 mois, notre football a été complètement révolutionné. Maintenant, c’est différent, c’est le boulot le plus compliqué depuis que je suis entraîneur, mais je n’entrerai pas dans les détails pour éviter la polémique. J’ai pris un boulot pas facile. Quand l’équipe a touché le ciel après le Mondial, il fallait changer tellement de choses. Moi, personnellement, si quelqu’un m’avait dit en juillet 2011 à Marcoussis que le 19 novembre, l’Algérie serait en position d’aller directement au Mondial, je ne l’aurais pas cru, parce que je ne pensais pas que l’équipe en était capable.»
«90% de mon groupe ne devrait pas être là, mais je n’ai pas le choix»
Même s’il reconnaît avoir enregistré un léger mieux par rapport à l’état physique des joueurs avant le match aller, Vahid demeure insatisfait de l’état physique de ses joueurs. «Maintenant, 90% de la composante de l’équipe ne joue pas, ils ne devraient pas être là, j’ai 5 avant-centres et personne ne joue. En plus, le meilleur buteur en Algérie est un arrière droit (Ndlr : Hachoud). Je suis obligé de compter sur eux, c’est pour ça, après la CAN, j’ai tout assumé,
j’ai envoyé des millions d’emails pour les joueurs qui ne jouent pas, en leur disant qu’il faut continuer à travailler, car le joueur qui ne joue pas ne peut pas être compétitif. Vous pouvez vous entraîner des centaines d’années, mais vous ne serez jamais en forme. Aucun joueur algérien n’est au top physiquement, même les expatriés. Même ceux qui jouent, ils sont remplacés à 10 ou 15 minutes de la fin, c’est très rare de voir quelqu’un terminer le match.»
«L’ancien sélectionneur qui parle de moi 2 jours avant le match, c’est plus qu’un scandale, c’est une honte»
Vahid a évoqué certaines critiques qui l’avaient visé à l’approche du match aller, celles-ci sont venues de l’ancien sélectionneur qui n’est autre que Rabah Saâdane. Il n’a pas apprécié cela et le décrie comme étant une honte. «Quand l’ancien sélectionneur parle de moi dans la presse 2 jours avant le match aller, ça ce n’est pas un scandale, mais c’est une honte. C’est facile de critiquer. Moi, je n’aurais jamais fait ça, j’ai refusé d’avoir un porte-parole, la FAF en a un, mais moi, on m’en a proposé, mais j’ai dit non», a-t-il regretté.
«Ne tombons pas dans le piège de la provocation»
Après la déception du match aller, Halilhodzic s’est totalement remis. Il attaque le match retour avec beaucoup d’abnégation, il avoue même se sentir en pleine forme, et avec une rage de vaincre sans précédent. «Je n’ai jamais eu la rage de vaincre comme cette fois-ci, car il y a des gens qui font tout pour nous empêcher d’atteindre notre objectif. Cette fois, il s’agit d’une Coupe du monde, et je transmets pour les joueurs la générosité, en leur demandant d’éviter de tomber dans le piège de la provocation», a-t-il expliqué.
S. M. A.