On marque deux buts à chaque rencontre, ce qui a changé par rapport au passé. Mais lorsque vous tournez vers l’offensive, vous prenez des risques derrière. Au match aller, j’avais préparé mon équipe pour la gagne. On avait marqué 2 buts, mais on aurait pu inscrire 5 ou 6 buts. On avait raté plusieurs occasions nettes de scorer, à l’instar de celles loupées par Slimani, Feghouli, Soudani, Kadir et Guedioura. Je crois que, lorsqu’on rate des occasions, cela prouve qu’il y a un travail qui se fait. Mais je dois préciser que les deux buts encaissés face au Burkina Faso, puisque le troisième pour moi était un cadeau de l’arbitre, on pouvait les éviter. Avec un peu de rigueur, on n’encaisserait pas des buts pareils. C’était un match barrage qualificatif pour le Mondial et on ne devait pas prendre des buts pareils. C’est le haut niveau et il faut de la rigueur défensive. J’étais mécontent de notre jeu défensif et je l’exprime aujourd’hui.»
«On doit gagner footballistiquement»
Plus d’un mois après la défaite concédée devant le Burkina Faso, Vahid Halilhodzic a confié qu’il ne s’attendait nullement à ce que son équipe s’incline à Ouagadougou. «J’étais sûr de gagner. Je n’avais jamais douté, malheureusement l’arbitre en avait décidé autrement. Maintenant, on doit essayer de gagner footballistiquement. On a été bien accueilli et l’hymne national de l’Algérie n’a pas été sifflé. Je lance d’ailleurs un appel en direction des supporters d’arrêter de siffler l’hymne des équipes adverses. On compte sur leur soutien pour aller au pays du football. Le soutien du public nous sera d’un grand apport.»
N. Boumali
«J’ai déjà une idée sur l’équipe type»
L’entraîneur national n’attendra pas la veille du match retour pour faire le choix de son onze entrant. Il a indiqué au cours de sa conférence de presse que, depuis le match aller disputé au Burkina Faso, il a une idée de l’équipe type qu’il alignera à Blida. «Oui, j’ai déjà une idée sur l’équipe type et cela depuis le match aller. On a fait subir aux joueurs des tests physiques et j’ai constaté qu’il y a eu une amélioration par rapport à la rencontre jouée au Burkina Faso. Au match aller, ils m’avaient dit qu’il y avait de la chaleur. Même lorsque j’entraînais la sélection de la Côte d’Ivoire, il y avait des éléments qui se plaignaient de la chaleur. L’entraînement ne peut pas remplacer la compétition. A cause de la pluie torrentielle qui s’est abattue jeudi dernier, j’étais obligé d’arrêter mon entraînement. Contrairement au match aller où la pression était sur les Burkinabés, la pression sera sur nous à Blida, car on doit chercher la victoire pour aller au Mondial.»
«J’ai préparé deux plans de jeu et un troisième en cas de situation catastrophique»
Ne ratant aucune occasion pour dénoncer l’arbitrage du match aller, Vahid affirme qu’il n’a rien laissé au hasard. «J’ai déjà préparé deux organisations de jeu différentes et une troisième dans le cas où la situation exigerait de prendre tous les risques. Cela dit, j’ai un plan A, B et C en cas de situation catastrophique. Les joueurs sont appliqués et ils affichent une grande volonté. Ils n’ont jamais gagné quelque chose et ils n’ont rien dans leur palmarès. C’est pour cela qu’à chaque speech que je leur tiens, je les responsabilise. Je n’étais pas content de certains d’entre eux au match aller, notamment des défenseurs. Je leur dis que si on ne se qualifie pas, c’est tout le monde qui sera perdant. Certains m’ont dit que les joueurs algériens s’énervent facilement, mais au match aller, un joueur burkinabé a mérité un carton dès la première minute de jeu après son agression sur Yebda, mais aucun de nos joueurs n’a rouspété. L’arbitre avait refusé aussi un penalty à Feghouli, alors qu’il n’était pas loin de l’action. Il y a toujours un dialogue entre moi et mes joueurs.»
N. Boumali
affirme avoir visualisé plusieurs cassettes des matches des Etalons
«Le Burkina, c’est Pitroipa. Il faut avoir une couverture sur ce joueur»
Le coach, qui est rentré à Alger avant son staff et ses joueurs et qui a préparé comme il se doit l’actuel stage, en a profité pour voir et revoir plusieurs cassettes des matchs disputés par les Etalons. Ils lui ont permis de mieux les connaître et, encore une fois, il a confirmé que le danger vient de Pitroipa, le bourreau de l’EN au match aller. Il a fait des misères à la défense des Fennecs et Vahid compte lui réserver un traitement spécial au retour : «J’ai regardé plusieurs cassettes du Burkina datant de 3 à 4 ans. Même avec la Côte d’Ivoire, j ai joué cette équipe. Celle de maintenant a complètement changé, un ou 2 joueurs sont nouveaux, manque de maturité et d’expérience, vous n’avez peut-être pas compris mes choix au match aller, mais je connaissais certaines choses qui les expliquent. Cette équipe a failli gagner la CAN, ils étaient à deux doigts de la remporter, il leur a seulement manqué 2 à 3 joueurs frais. Ils ont fourni une CAN exceptionnelle et ont tenu tête au Ghana et au Nigeria qui sont déjà qualifiés pour le Mondial à mes yeux. Ils sont disciplinés et combatifs, ils ont des joueurs avec un bon jeu individuel, ils dribblent tout le monde. Pitroipa marquait peut-être pour la première fois de la tête, et leur droitier a planté un but du gauche, on appelle ça de la réussite.»
«Ils ont la réussite qu’Antar a eue en 2009 contre l’Egypte»
Vahid a comparé la réussite qu’avaient les Burkinabés au match aller à celle d’Antar à Oumdourmane : «Parfois, il faut avoir de la réussite, le but d’Antar s’il le refait 1000 fois il ne le marque pas, au même titre que l’arrêt réflexe de Chaouchi dans le même match, le genre d’arrêt qu’on fait une fois dans sa carrière.»
Le coach des Fennecs a ensuite parlé du danger que représente Pitroipa pour son équipe, un joueur qui a fait mal à l’équipe au match aller et qui risque de faire la même chose si on ne le bloque pas : «Il faut avoir une couverture sur ce joueur, il faut des leçons individuelles pour les défenseurs, comment bloquer un joueur comme Pitroipa. Peut-être qu’il sera le meilleur joueur en Afrique cette année. Il peut éliminer 3 à 4 joueurs, face à nous, en 2 à 3 minutes, il a pu marquer 2 buts et il a dribblé tout le monde.»
«Faisons comme eux, respectons leur hymne national»
Il l’a toujours dit, et encore une fois il a insisté à lancer l’appel. Vahid demande au public algérien de respecter l’hymne national du Burkina Faso. Pour lui, les fans burkinabés ont été exemplaires, il faut faire de même : «Le peuple burkinabé nous a bien accueillis, le public aussi dans le stade, il n’a pas sifflé l’hymne algérien; alors, je dis à nos supporters, s’il vous plaît, soyez sympas, respectez leur hymne aussi.»
S. M. A.
Même s’Il a déjà réussi une qualif’ avec les Eléphants en 2009
«Ça sera la qualif’ la plus heureuse de toute ma vie»
A la question de savoir si cette campagne est la plus importante de sa carrière, Vahid rappelle qu’il a quand même un CV assez étoffé :«J’ai déjà qualifié une équipe pour le Mondial, j’ai joué la Ligue des champions, d’Europe, et d’Asie, j’ai gagné avec le Raja la C1. Comme footballeur, j’ai été champion d’Europe, meilleur joueur d’Europe espoir, j’ai un petit palmarès. Je n’ai pas beaucoup glorifié ça, je le reconnais, mais je reconnais, je n’étais jamais aussi «intéressé» de faire une chose comme celle-là, je n’ai jamais été aussi engagé pour une qualif’, jamais été plus appliqué que cette fois-ci. Je sais ce qu’il faut pour jouer un match historique, ça sera vraisemblablement la qualif’ la plus heureuse de toute ma vie.»
S. M. A.
«En 29 mois, jamais un Algérien ne m’a insulté, c’est à eux que je penserai au coup de sifflet final»
Le sélectionneur national est reconnaissant envers le public algérien, il avoue ne jamais avoir eu de problème avec lui pendant les 29 mois qu’il est resté à la tête de l’EN : «Depuis 29 mois, jamais je n’ai été insulté, je cours à Bouchaoui avec les gens, et mis à part ceux qui viennent me demander de faire jouer X ou Y, je n’ai entendu d’eux que des encouragements. C’est le même constat que j’ai fait là où j’habite, et partout en France, à Roubaix ou à Tourcoing. Là-bas, c’est presque l’Algérie. Même dans l’avion quand je voyage. Je peux vous dire autant de soutien et autant de désir de faire quelque chose, ça fait chaud au cœur. Il n’y a jamais eu d’insultes. Si quelque chose arrive mardi soir, ma première pensée sera pour les supporters algériens.»
S. M. A.
«A l’aller, je n’étais pas content de notre jeu défensif»
Le coach des Verts, qui avait refusé à l’aller de se présenter à la conférence de presse d’après-match, au moment où il était très remonté contre l’arbitre, n’avait jamais parlé de la rencontre. C’est son adjoint Kourichi qui l’avait fait, mais, maintenant, un mois plus tard, il s’est permis de révéler que le jeu défensif de son équipe, ce jour-là, n’était pas satisfaisant. Certes, l’arbitrage a été pointé du doigt, mais il y avait forcément quelque chose qui n’a pas marché pour que l’équipe encaisse autant de buts en un seul match : «A l’aller, je n étais pas content du jeu défensif de l’équipe, de certains joueurs, mais, quand on récupère un joueur deux à trois jours avant le match, malheureusement, on ne peut pas faire grand-chose», a-t-il dit.
«Yebda pouvait nous laisser à 10 dès le début et Mesbah a été déstabilisé après son avertissement»
Le Bosnien n’oublie pas les risques qu’avaient pris ses joueurs au match aller. L’expérience de certains leur aura été d’une grande aide : «Yebda a été taclé dès les premières minutes de jeu, un tacle qui méritait le rouge. Le joueur du Burkina ne l’avait pas pris, en revanche, si Yebda s’était fait justice lui-même, il l’aurait sans doute pris et il nous aurait laissé à 10. Tout comme Mesbah, que l’avertissement qu’il a reçu avait déstabilisé. Il joue pourtant en Italie et il a l’habitude de ce genre de situations.»
«Avant Ouaga et depuis que je suis là, on n’a jamais pris 3 buts dans un seul match»
L’ancien entraîneur du PSG rappelle que ce qu’il a vécu au match aller, il ne l’avait jamais connu depuis sa venue, il y a 29 mois, à la tête de la sélection : «Depuis que je suis entraîneur de cette équipe, on n’a jamais pris 3 buts, quoique le 3e but, je le considère toujours comme un cadeau d’anniversaire…», a-t-il rappelé.
«La défaite m’a fait tellement mal que je n’ai pas dormi une semaine»
Le coach, après tout ce qu’il a vu au match aller, a reconnu qu’il a eu du mal à digérer : «La défaite m’a fait très mal, je n’ai pas dormi une semaine, j’ai été témoin de choses horribles. Et dire qu’avant le match je ne savais même pas qui allait arbitrer la rencontre.»
S. M. A.
«Convoquer Benlamri et Chafaï serait un cadeau empoisonné pour eux»
«Il y aura peut-être un changement au niveau de la défense. Je dois dire que je suis Benlamri et Chafaï, mais les mettre dans un match pareil ce serait un cadeau empoisonné pour eux. Ils sont encore jeunes et ils ne pourront jamais arrêter un joueur comme Pitroipa.»
«Je n’ai jamais pensé à l’éventualité de se faire éliminer»
Interrogé sur son avenir en cas d’élimination, Vahid affirme : «Je n’ai jamais pensé à l’éventualité de se faire éliminer. Plusieurs équipes se sont manifestés, mais j’ai un projet avec l’EN. Je suis un étranger et je suis arrivé avec un adjoint. Je suis seul et je fais un travail de haut niveau. Après l’échec avec la Côte d’Ivoire, j’avais songé à arrêter le métier d’entraîneur. Je fais tout mon possible pour que l’EN aille au Mondial», a-t-il rétorqué.
«Belfodil, un problème de complémentarité »
Appelé à expliquer la mise à l’écart de Belfodil lors du match aller, Vahid répond : «Au Barça, Messi et Ibrahimovic ne pouvaient pas jouer ensemble, Messi et Ronaldo aussi ne peuvent pas être associés, leur foot n’est pas complémentaire. Il y a des joueurs, ils sont moins techniquement et individuellement, mais ce sont des joueurs qui conviennent pour un choix tactique. Pour Belfodil, c’était donc un problème de complémentarité», a-t-il dit, imitant donc sa dernière déclaration à ce sujet après le match du Mali, où il a évoqué les styles de jeu différents où évolue le joueur dans le club et en sélection.
S. M. A.
Il annonce indirectement la titularisation de Mesbah mardi
«Parfois, je préfère aligner un joueur expérimenté plutôt qu’un autre plus actif»
Les amoureux des Verts attendent avec impatience le jour J pour voir l’EN prendre sa revanche sur le Burkina, mais pour certains, le fait de voir peut-être certains nouveaux alignés les excite. C’est le cas d’un Ghoulam réclamé de toute part, mais le coach ne semble pas encore convaincu par ce joueur. Il préfère Mesbah, et il le dit indirectement : «Il y a des joueurs comme ça qui conviennent aux choix tactiques, comme Mesbah, il est précieux, il peut rendre plus de service qu’un autre élément comme Ghoulam qui est actif, mais qui n’a jamais joué en Afrique noire. C’est une question d’expérience.»
S. M. A.
Evoquant les problèmes physiques de son groupe
«Si j’avais eu l’équipe en stage pendant un mois, je vous aurai promis la qualif’»
Est-ce que la possibilité d’échouer a effleuré la tête de Vahid ? Il répond : «Si j’ai cette équipe un mois sous ma main, je vous aurai même garanti la qualification. Maintenant, je fais des remarques, mais pas question de penser à l’échec.»
S. M. A.
«Aoudia est adorable, mais j’ai préféré Djebbour»
Le coach national explique pourquoi il a fait appel à Djebbour et non pas à Aoudia après la blessure de Ghilas : «Aoudia est un mec adorable, mais dans l’axe, j’ai Slimani, et les autres offrent la possibilité de les faire jouer sur les côtés. Je l’ai déjà fait avec Ghilas et Djebbour, alors qu’Aoudia n’offre pas cette option.»
S. M. A.
«Même chez nous, les arbitres ne nous font pas de cadeaux»
Le coach pense que même si le match se jouera à Tchaker, cela ne nous offre pas le match pour autant, car, pour lui, l’arbitrage a toujours été strict avec nous sur notre terrain : «Avez-vous déjà vu un arbitre nous offrir un penalty à Blida ? Est-ce qu’on nous siffle des coups francs ? Personne ne nous fait de cadeau, même chez nous», conclut-il.
S. M. A.
«Aucun joueur algérien n’est à 100% physiquement»
Le sélectionneur national n’a pas tari d’éloges sur son capitaine Madjid Bougherra. Interrogé sur la forme physique de ses joueurs, il a rendu hommage au pensionnaire de Lekhwiya. «Aucun joueur algérien n’est à 100% physiquement. C’est une déclaration costaude. Combien de fois, j’ai entendu : vous prenez un joueur qui évolue au Qatar. Le capitaine Bougherra a perdu 7 kilos en quelques semaines, ce qui fait 12% de la masse graisseuse. C’est un capitaine exemplaire. Je suis fier de lui, il a perdu pour lui et non pas pour moi. Dans la conduite du groupe, c’est lui qui me remplace. Il y a des talents en Algérie, mais ils travaillent mal. Ce que je déteste, c’est d’être moyen. Le talent, l’ambition sans travail, c’est comme un oiseau sans les ailes. Djabou a du talent, mais il n’a pas eu d’entraîneur qui le pousse à travailler. En regardant hier la télévision, j’ai dit aux joueurs quelle chance que nous avons ! Aux Philippines, il y a eu beaucoup de victimes. En France, c’est la récession et nous on est payés et on s’amuse et tout le monde nous regarde comme des dieux. Combien d’Algériens veulent être à Sidi Moussa ? Je crois tous, mais quand tu gagnes 2 millions d’euros par mois, tu ne peux pas rester normal, mais il faut savoir gérer ça.»
N. B.