Beaucoup parlent en ce moment de la nécessité de faire le jeu, attaquer, pour multiplier nos chances de marquer et gagner ce match. Certains, comme c’est le cas de l’ancien international algérien Djamel Amani, pensent que jouer avec quatre joueurs à vocation offensive, ce qui implique nécessairement la titularisation de Yacine Brahimi ou Foued Kadir aux côtés de Soudani, Slimani et Feghouli, est la meilleure organisation tactique pour ce match. D’autres, comme Rabah Saâdane, qui se base sur le visage très séduisant montré par les attaquant burkinabés au match aller, pensent qu’une victoire face à un adversaire comme le Burkina Faso ne pourrait pas se faire sans une bonne assise défensive.
L’équilibre parfait
La troisième catégorie, dans laquelle on pourra citer l’ancien capitaine des Verts, Ali Fergani, se place au milieu. Selon lui, parler d’une attaque à outrance, d’un jeu prudent ou défensif, alors que l’Algérie doit gagner ce match, de préférence sans encaisser de buts, est illogique. La meilleure façon de venir à bout des hommes de Paul Put est de trouver l’équilibre parfait entre la défense et l’attaque, en passant par le milieu. Selon ses dires, l’Algérie de Vahid Halilhodzic devra irrémédiablement faire preuve d’intelligence tactique en profitant des moments forts et en gérant comme elle peut les moments faibles de la rencontre.
Vahid dit avoir préparé 3 schémas différents
Lors de sa conférence de presse de vendredi, Vahid Halilhodzic, en réponse à une question sur ses intentions lors de ce match, dira que le onze qui commencera la partie est dans sa tête. Il a ajouté que, pour ce qui est de l’organisation de jeu, il était en train de préparer son équipe à trois éventualités. On imagine que la première est celle avec laquelle il commencera le match et elle durera tant que le résultat demeure inchangé, la seconde se mettra en pratique dans le cas où l’Algérie marque en début de match, la troisième, et c’est celle que Vahid souhaite ne pas utiliser, sera appliquée automatiquement par les joueur si par malheur le Burkina Faso arriverait à secouer nos filets en premier. Bien sûr, en plus des changements tactiques qu’impliquerait chacune de ces organisations, des consignes d’ordre psychologique, technique et tactique accompagneraient chaque situation. Tout est en train d’être mis en œuvre à Sidi Moussa dans le but de parer à chaque éventualité.
A défaut d’expérience, l’intelligence tactique individuelle et collective
Un entraîneur qui se respecte se doit de connaître, individuellement comme collectivement, les forces de son équipe, mais ce qu’il doit connaître encore mieux ce sont les faiblesses et les lacunes. On peut dire que Vahid Halilhodzic sait à peu près tout à propos de ses joueurs et son équipe. Connaître les limites de son équipe de manière générale et de chacun de ses poulains en particulier lui permet de déjouer les complots de l’adversaire. Dans notre cas, les complots et les pièges que prépare l’entraîneur belge du Burkina Faso Paul Put. Et c’est là qu’intervient l’intelligence ou la maturité tactique d’une équipe. On sait tous que notre équipe est jeune et que, excepté trois joueurs, Hassan Yebda, Rafik Djebbour et Madjid Bougherra, aucun des joueurs présentement sélectionnés n’a eu à livrer un match de cette importance. La plupart d’entre eux nous l’ont dit. «C’est le match de ma vie», nous dira Lacen, «le match le plus important de ma carrière», nous avait lancé Mostefa, «prêt à mourir sur le terrain s’il le faut», balanceront Slimani, Soudani, Taïder et Cadamuro…. C’est dire que la pression qui pèse sur les joueurs est monstre et la meilleure façon de pallier à ce manque flagrant d’expérience est le talent, la fougue, mai aussi et surtout l’intelligence tactique individuelle et collective. L’Algérie a la chance d’avoir dans son effectif des joueurs qui évoluent dans le très haut niveau. Ils ont été formés dans des centres de formation et sauront par conséquent comment se comporter lors de ce match, entre eux-mêmes, avec l’adversaire, vis-à-vis de l’arbitre et du public, mais aussi, et c’est le plus important, quoi faire au moment opportun.
A. B.