Algérie – Burkina : Qu’a-t-on prévu pour les supporters ?

Dans la préparation de ce match Algérie-Burkina Faso, rien n’a été laissé au hasard par les pouvoirs publics et les responsables locaux et nationaux du football national. Les joueurs ont depuis longtemps les mêmes conditions que leurs collègues d’Europe de l’Ouest.

Qu’il s’agisse des primes, des équipements, de l’hébergement et des conditions d’entraînement avec notamment le centre de Sidi Moussa. La pelouse du stade Mustapha Tchaker est devenue un véritable billard, avec deux terrains répliques, le tout géré par des jardiniers formés à l’école anglaise. La billetterie, même si cela s’est mal passé, a été réfléchie par les décideurs pour éviter au maximum les supputations. Tout a été prévu pour que nos adversaires burkinabés soient dans de bonnes conditions. Mais la question que l’on est en droit de se poser est «qu’est-ce qui a été prévu pour les supporters sur le plan de la logistique ?»

On demande leur appui sans rien leur donner en échange

Si à chaque match important que dispute l’équipe nationale sur le territoire national et à l’extérieur on fait appel, Vahid Halilhodzic et les joueurs en tête, au soutien des supporters à qui on demande de venir en masse de tout le territoire national, on se fiche ensuite de leur sort. Si les sponsors des Verts et les grands groupes industriels algériens, forts de leur service communication, aiment distribuer des casquettes, des t-shirts et autres gadgets aux supporters devant le stade, ils ont oublié que le jour du match, en l’absence de buvettes au stade Tchaker, c’est plutôt d’une collation et d’une bouteille d’eau que les fous des Verts ont besoin. Car ils ne doivent pas soutenir l’équipe nationale aux dépens de leur santé.

Froid, Faim et attente encore au menu ?

Comme à chaque grand match, qu’il s’agisse de l’équipe nationale ou d’une grande rencontre de coupe d’Afrique des clubs, il ya toujours un dénominateur commun. Le match commence à 20h30 et les supporters entrent dans le stade à 10h00 du matin, soit dix heures avant le début de la rencontre. Qui n’a jamais attendu, disons le mot «poireauté» des heures en ayant une soif frôlant la déshydratation, une faim approchant l’hypoglycémie tout en chopant une insolation à cause du soleil de plomb, dans un stade algérien. Cette fois-ci, ce n’est pas la chaleur et la soif qui menacent nos supporters, mais l’hypothermie. Car, avec une ouverture des portes du stade à 9h du matin pour un match qui va se terminer au plus tôt à 21h30, au vu du froid, du vent et de la pluie glaciale qui règne à Blida en ce moment, les craintes sont grandes concernant la santé des supporters, surtout les plus âgés où les plus vulnérables. C’est pour cette raison que les décideurs, aidés des sponsors, devraient oublier un peu les gadgets pour se reconvertir dans le catering en imitant ce qui se fait ailleurs en Afrique.

Un kit de survie comme au Soudan

Les vétérans qui ont supporté l’équipe nationale au Soudan le 18 novembre 2009 avaient eu l’agréable surprise de recevoir une collation sous forme de kit de survie à leur arrivée au stade. Ce kit, au couleur d’un opérateur de téléphonie local, comprenant des fruits, un petit sandwich, une briquette de jus et de l’eau. C’est ce genre d’initiative que nos décideurs, aidés de sponsors, devraient imiter en direction d’une catégorie de la population qui a toujours soutenu les Verts, qui fait déjà d’énormes sacrifices en venant des 48 wilayas du pays, qui dort devant les commissariat et les lieux publics, et qui n’a pas besoin d’attraper une pneumonie en guise de prime de match.

Mohamed Bouguerra

 

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