Algérie-Burkina : Les supporters de l’EN méritent le Ballon d’or

Si le contrôle antidopage est une pratique courante chez les footballeurs depuis très longtemps, il faudrait que les instances du sport se penchent sur un contrôle antidopage pour les supporters, car, on se demande où les supporters algériens puisent leur énergie.

Même si c’est la fête dans les 48 wilayas du pays, depuis l’arrivée du Burkina Faso à Blida dans la nuit de dimanche à lundi, la ville des Roses vit une fête qui frôle l’hystérie collective, dans une zone qui s’étend de l’hôtel du Burkina Faso jusqu’au stade Mustapha Tchaker. Kalxons, corne de brume, DJ à ciel ouvert avec sono à fond, danses, chants à la gloire des Verts, cris et prières non stop. La ville des Roses a connu une insomnie collective, car même pour ceux qui sont restés chez eux, il était impossible de dormir tant les décibels dépassaient le seuil de tolérance d’un être humain. Les joueurs du Burkina Faso se sont même plaints du bruit sur leur compte Facebook et Twitter.

Montpensier transformé en base des supporters

Le quartier blidéen de Montpensier, qui n’est qu’à quelques encablures du stade Tchaker, s’est transformé en base pour les supporters venus des 48 wilaya. Le stade de la cité des 128 logements est devenu un parking géant où l’on trouvait les plaques minéralogique venant de toutes les wilayas du pays même les plus reculées. Si les voitures attendaient paisiblement dans leur «stade parking» la fin du match pour ramener leurs occupants à bon port, du côté de ceux-ci, pas question de sommeil, on a fait la fête jour et nuit. Si la FIFA décernait un Ballon d’or des supporters, ceux de l’équipe nationale l’auraient gagné haut la main.

La FAF en a rêvé, Facebbok l’a fait

Quasiment depuis l’indépendance de notre pays, on rêve que notre chère fédération organise les déplacements de ses supporters comme cela se fait partout en Afrique subsaharienne, avec comité de supporters officiel, des membres inscrits, sous l’égide de la fédération et sous la protection du ministère de la Jeunesse et des Sports. Avec prix de groupe, hôtels réservés et accompagnement des supporters, mais en vain. La FAF pensant plus aux sponsors et aux VIP plutôt qu’au peuple. Il aura fallu l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux pour que les supporters algériens s’organisent eux-mêmes et préparent leurs déplacements. Et comme l’algérien est connu pour son hospitalité, c’est grâce notamment à Facebook que des contacts entre Bidéens et supporters des autres wilayas ont été noués. Qu’ils arrivent de Skikda, de Batna ou d’Aïn Témouchent, tous les supporters attendaient à Beni Mered ou à Family Shop que leur contact dans la ville des Roses vienne les chercher. Ce sont les réseaux sociaux qui ont transformé Montpensier en base arrière des supporters pour le plus grand bonheur des commerçants locaux qui ont joué le jeu et se sont pliés en quatre pour leur compatriote.

10h, la tension est palpable

Alors que la fête avait battu son plein toute la nuit, la ville de Blida s’est réveillée sous une chape de plomb. Un silence assourdissant qui permettait même d’entendre distinctement le bruit de la pluie. Le bruit des voitures qui fendait les flaques d’eau traduisait l’énorme tension qui régnait. Fini la rigolade, nous étions le matin du match et l’heure du verdict approchait. Puis, aux alentours de 11h00, lorsque le stade commençait à se remplir et que les premiers heurts commençaient à avoir lieu entre les jeunes et les forces de l’ordre, la ville s’est réveillée et la fête a repris de plus belle.

11h, le stade Tchaker affichait complet

Pour être sûr de rentrer au stade, et ne pas laisser le champ libre aux jeunes des autres wilayas, qui étaient déjà sur place, les jeunes des environs de Blida, comme ceux de Hay Fettal, Guerrouaou, Ouled Yaïch et Khazrouna, avaient décidé de s’habiller chaudement et d’aller camper devant les grilles du stade dès la veille à 21h. Et ils ont eu bien raison puisque, dès l’ouverture du stade à 9h30 hier matin, il s’est rempli à vue d’œil, avec son lot de bagarres entre les force de l’ordre et les supporters qui chargeaient pour être sûrs de rentrer. A 11h, le stade était déjà quasi plein. Tous ces citoyens avaient fait d’énormes sacrifices pour répondre à l’appel de l’équipe nationale et de Vahid Halilhodzic.

Des fumigènes en vente libre

Seul point noir de cet avant-match, le fait que de gros fumigènes, pourtant formellement interdit, étaient en vente libre aux abords du stade. Ils étaient facilement disponibles chez les vendeurs à la sauvette de produits dérivés. Même si ceux qui n’avaient pas pu entrer affichaient une grise mine avec une pointe de déception, tous les supporters que nous avons pu croiser affichaient le sentiment du devoir accompli. Ils disaient tous : «Nous avons fait notre boulot, à vous joueurs de faire le vôtre.»

Mohamed Bouguerra

 

 

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