Vahid : de Marcoussis 2011 à Brésil 2014

Un certain 7 août 2011, au cœur de l’été et en plein mois de Ramadhan, l’équipe nationale, traumatisée par un après-Coupe du monde raté, une transition Saâdane-Benchikha catastrophique qui s’est soldée par une défaite historique (4-0) face au Maroc, commençait son stage avec son sélectionneur désigné quelques semaines auparavant, le Bosnien Vahid Halilhodzic, avec pour objectif la qualification pour la CAN 2013 et la Coupe du monde 2014.

 

Acte 1

Que de chemin parcouru !

Un certain 7 août 2011, au cœur de l’été et en plein mois de Ramadhan, l’équipe nationale, traumatisée par un après-Coupe du monde raté, une transition Saâdane-Benchikha catastrophique qui s’est soldée par une défaite historique (4-0) face au Maroc, commençait son stage avec son sélectionneur désigné quelques semaines auparavant, le Bosnien Vahid Halilhodzic, avec pour objectif la qualification pour la CAN 2013 et la Coupe du monde 2014. Une signature, celle d’un homme réputé rigoureux et attaché à une certaine discipline, qui avait fait couler beaucoup d’encre et qui, si elle satisfaisait le peuple, qui en en avait marre des caprices de certains internationaux, laissait sceptiques les techniciens locaux et certains médias qui pensaient que c’était une erreur de casting. Au début de ce stage de Marcoussis, bien malin celui qui aurait pu prédire que, 27 mois plus tard, l’ancien attaquant du Paris SG et de l’équipe nationale de Yougoslavie, allait mener sa jeune équipe au pays dont la devise est «ordre et progrès», le Brésil, le pays du football, qui organise sa Coupe du monde en Juin prochain. Compétition vous propose de revenir sur les deux ans et trois mois où l’équipe nationale est passée du «troisième sous-sol» au «septième ciel».

7 juin 2011 : présentation du projet et adoption du règlement intérieur

Alors qu’auparavant, en équipe nationale, les retards des joueurs et les absences «non justifiées» en arguant d’une blessure étaient monnaie courante et passaient dans la catégorie que Rolland Courbis appelle «Allah ghaleb», le premier stage de l’équipe nationale sous l’ère Vahid Halilhodzic restera comme étant l’assemblée constituante du nouveau règlement intérieur en équipe nationale basée sur une discipline stricte qui rappelle les points de règlement établis par la FIFA. Toute personne qui arrivait après lundi midi ne serait pas acceptée en stage et  tout joueur blessé devrait se déplacer pour faire examiner sa blessure par le médecin de l’EN sous peine d’être suspendu. Un nouveau règlement et des critiques qui ne plairont pas à certains anciens qui commencent à grincer des dents. Le premier à faire les frais de ce nouveau règlement sera Ryad Boudebouz, qui ne s’est pas présenté pour faire constater sa blessure.

3 septembre 2011 : l’EN se rebiffe à Dar Essalam

C’est avec Karim Ziani comme meneur de jeu et une ossature entièrement génération South Africa 2010 que Vahid Halilhodzic, qui n’a pas pu travailler avec son équipe, calendrier oblige, se présente en Tanzanie pour disputer un match qualificatif pour la CAN 2012. Bien que l’Algérie soit quasiment éliminée, le Bosnien veut que son équipe reparte du bon pied pour la suite. Alors que la Tanzanie va mener au score, l’EN, plutôt que de s’effondrer comme à Marrakech, va au contraire y croire et revenir au score grâce à Hameur Bouazza. 1-1 score final, la réaction a eu lieu.

9 octobre 2011 : Ziani écarté

Alors qu’il avait laissé les choses figées face à la Tanzanie pour juger sur pièces, Vahid Halilhodzic, qui n’a pas aimé l’attitude de certains et que la star des Verts du moment, Karim Ziani, ne respecte pas ses consignes, passe à l’offensive en écartant le joueur le plus symbolique et le plus énigmatique de cette génération. Le numéro 15 des Verts n’est pas convoqué pour affronter la Centrafrique au stade du 5-Juillet dans le cadre de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2012 que manquera l’EN. Il n’y a aucune conséquence puisque l’Algérie s’impose 2-0 grâce à Kadir et Yebda.

12 novembre 2011 : arrivée de Feghouli et des locaux

Cette rencontre amicale face à la Tunisie et le stage qui l’a précédée entreront dans l’histoire comme marquant le retour des locaux, marginalisés par les deux précédents entraîneurs nationaux, et qui font leur arrivée en force, pas pour servir de sparring-partner, mais pour être des joueurs à part entière. 7 joueurs locaux parmi lesquels Aoudia, Doukha et Tedjar ont participé à cette joute amicale face aux Tunisiens remportée 1-0, but du puni Ryad Boudebouz qui est de retour.

Sofiane Feghouli, que toute l’Algérie espérait depuis très longtemps, vient finalement à ce stage, mais ne jouera pas ce match à cause d’une blessure. Il ne jouera pas durant ce stage, car le match face au Cameroun, trois jours plus tard, a été annulé. L’équipe nationale est sur une dynamique de victoire.

29 février 2012 : Feghouli prend le pouvoir, les anciens tirent leur révérence

Hormis l’arbre Chililabombwe, avec ce succès face à la Zambie sous l’ère Rabah Saâdane, qui cache la forêt, l’équipe nationale n’arrive pas à s’imposer à l’extérieur. Cela sera le cheval de bataille du début du mandat de Vahid. Il va réussir cet exploit grâce à Sofiane Feghouli, qui, floqué du numéro 15 de Ziani, réussira pour son premier match officiel dans l’enfer de Banjul en Gambie à mettre le but de la victoire, celui du 2-1. Une nouvelle ère va commencer, puisque, à l’issue de ce match, le capitaine et héro d’Oumdourmane, Anthar Yahia, tirera sa révérence, imité de suite par Nadir Belhadj et Karim Matmour. Les éliminatoires de la CAN 2013 commencent de la meilleure des manières.

26 mai-15 juin 2012 : l’été de tous les dangers

Trois mois après le succès gambien, Vahid Halilhodzic, qui a renforcé son groupe, allégé des anciens, par des joueurs locaux, dont un certain Islam Slimani, appelé pour remplacer Aoudia blessé, a mobilisé ses troupes pour  un début d’été de tous les dangers. L’équipe nationale n’a qu’un match amical face au Niger pour préparer deux matchs capitaux, un face au Rwanda, un autre face au Mali, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde et l’autre face à la Gambie dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2013. Et, hormis une défaite face au Mali à Ouagadougou, qui restera la seule des Verts dans ces éliminatoires, la mayonnaise de cette génération Feghouli a plus que pris puisque l’Algérie gagnera 3 matchs sur 4.

Slimani-Soudani, le duo de choc est né

Ces victoires 3-0 face au Niger, 4-0 face au Rwanda, 4-1 face à la Gambie et cette défaite naïve face au Mali 2-1 marquent la prise de pouvoir d’un duo d’attaquant qui va affoler les statistiques de cette saison 2012-2013, Islam Slimani et Hillal Soudani. Ces deux serial marqueurs ont inscrit à eux deux ?? buts sous l’ère Halilhodzic.

9 septembre et 14 octobre 2013, l’objectif CAN est atteint

Cette nouvelle génération est confrontée à son premier barrage aller-retour couperet face à la Libye, un adversaire coriace. Et malgré un match rugueux et de la violence venant des joueurs libyens, les poulains de coach Vahid gagneront leur ticket pour l’Afrique du Sud en s’imposant au match aller à Casablanca et au match retour à Blida, avec la manière. Direction la CAN 2013.

14 novembre 2012, le 5 juillet, c’est fini

Pour les 50 ans de la FAF, un match amical allait opposer notre équipe nationale à celle d’où est originaire le sélectionneur national, à savoir la Bosnie Herzégovine. Vahid Halilhodzic, qui voulait profiter de ce match pour faire revenir l’EN au stade du 5-Juillet, avait décidé de se servir de ce match pour vaincre le signe indien. Malheureusement, une pelouse catastrophique, des pluies diluviennes et une défaite face à la Bosnie, grâce à un but de Stefanovic, ont eu raison de son ambition. Le stade du 5-Juillet, c’était bel et bien fini.

Mohamed Bouguerra

 

 

 

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