Il a été l'homme de la qualif' au Mondial sud-africain. Quatre ans plus tard, Bougherra s'est mis sur son sillage en inscrivant le but qui envoie les Verts au Brésil. Anthar Yahia salue comme il se doit «le rescapé d'Omdourman».

- Anthar, quel a été votre sentiment au coup de sifflet final de la manche retour contre le Burkina ?

- Comme tous les Algériens, j'étais naturellement sous l'emprise d'une forte émotion. J'étais fier de cette quatrième qualification à la Coupe du monde, la seconde consécutive après l'épopée d'Omdourman. J'étais surtout content pour notre peuple qui mérite tous les honneurs et tous les sacrifices. Quand on voit le quintet qui représentera l'Afrique au Mondial brésilien, on voit que l'Algérie fait vraiment partie du gotha du continent. Notre pays fait partie des cinq grands d'Afrique, c'est amplement justifié et mérité.

- Comme vous à Omdourman, c'est un autre défenseur qui a marqué le but de la qualification. Qu'avez-vous pensé au moment de la réalisation de Madjid Bougherra ? - D'abord, comme tous les inconditionnels de l'Algérie, j'ai sauté de joie. Ensuite, sur le coup, j'ai eu évidemment une pensée pour Madjid. J'ai aimé le fait que ce soit lui, un autre défenseur, qui marque le but de la victoire et de la qualification. Je lui dis merci.

- Avez-vous repensé à votre but inscrit quatre ans plus tôt ? - Sincèrement, non. Sur le moment, j'étais vraiment ravi pour Madjid, je n'ai pas pensé à moi un seul instant. En fait, j'ai été enchanté que ce soit un rescapé d'Omdourman qui obtienne la réalisation qui nous permettra de côtoyer les plus grands à la Coupe du monde au Brésil. L'objectif principal est atteint, l'Algérie sera de la partie au pays de Pelé. Je suis soulagé, car, maintenant, je peux tranquillement préparer le voyage au Brésil.

- Parce que vous tenez à y être ? - Oui, je ferai le déplacement, incha Allah. J'irai au Brésil avec mon père et mon fils.

- Un mot sur le match. Ne pensez-vous pas que les Verts ont été quelque peu tétanisés par l'enjeu ? -  On peut le penser, effectivement. Les joueurs étaient un peu crispés, c'était visible notamment en première mi-temps. Cette attitude peut néanmoins s'expliquer par la jeunesse de l'équipe. Cependant, il faut le souligner, nos joueurs se sont bien rattrapés en seconde période de jeu où ils ont inscrit le but dont on avait besoin et ont réussi à avoir une meilleure emprise sur l'adversaire. Ce type de rencontre va servir, les jeunes vont sans doute gagner en expérience, on en aura besoin lors des joutes à venir.

- Le tirage au sort aura lieu le 6 décembre prochain, des adversaires en préférence ? - Vous savez, à ce stade de la compétition, tous les adversaires ont un niveau très relevé. Mais il en est certains qui sont plus forts que d'autres, ce sont ceux-là que je voudrais éviter au tirage au sort. Pour moi, l'essentiel est que l'Algérie hérite d'un groupe qui lui permettra de réaliser la prouesse historique d'aller au second tour. Nous n'y sommes jamais parvenus et le faire au Brésil serait un exploit qui ferait sans doute date.

- Vahid Halilhodzic pourrait quitter son poste, avez-vous un commentaire à ce propos ? - Non, je n'ai pas pour habitude de m'exprimer sur de tels sujets. Je ne suis pas à l'intérieur du groupe, je ne peux donc savoir ce qui s'y passe. Moi, je préfère parler de la qualification qui est désormais en poche. L'heure est à la joie, profitons de ces moments et savourons les pleinement.

H. D.