Rentré lundi soir de France, le premier responsable rassure dans cet entretien réalisé hier en milieu de journée les supporters pour ce qui est du problème des litiges et interpelle dans la foulée les actionnaires pour mettre la main à la poche afin de sortir le club de la crise financière.

 

- Où en êtes-vous dans le problème des litiges ?

- Justement, vous m’offrez l’occasion de rassurer nos supporters. Ce problème est en voie d’être résolu. Là on n’est pas en train de vendre du vent à nos fans, car on est obligés de trouver une solution. Certes, le temps presse, mais, sauf scénario imprévu, l’interdiction de recruter sera levée.

- Avec quels arguments…

- On a déposé récemment un recours à la CRL avec des éléments nouveaux. Figurez-vous qu’on a découvert que des joueurs qui se sont plaints à cette commission n’ont pas le droit de toucher un centime et que, pour d’autres, on a revu à la baisse le montant qu’ils réclament. Je rappelle que nous butons toujours face au refus de l’ancien directeur général, Hassan Kalaïdji. Bien qu’il ait été saisi officiellement par un huissier de justice pour nous remettre les documents comptables et administratifs, il les garde pour des raisons incompréhensibles à son niveau. Si Kalaïdji avait accepté de nous remettre les documents en question, on n’en serait pas là et c’est dommage, car le MCO est en train de payer le prix.

- On vous reproche de refuser de faire passer l’argent du CSA au compte de la SSPA…

- Mais c’est interdit pas la loi, l’article 185 stipule : «Il est interdit de transférer une subvention publique du CSA à la société sportive.» Tout de même, on ne va pas enfreindre les lois juste pour faire plaisir à certains.

- Que les 4,5 milliards octroyés par les pouvoirs publics soient réservés exclusivement au financement du CSA qui ne dispose que d’une section (hand-ball), cela paraît insensé, non ?

- Détrompez-vous, on a de nombreuses dettes à rembourser avec l’argent qui est rentré dans le compte du CSA. Outre nos créanciers, des sommes importantes ont été prélevées du compte lors du transfert de cet argent du trésor au compte du club. En plus, on a des employés du club à payer et les athlètes et entraîneurs de la section hand-ball. Avec toutes ces créances, cette somme peut s’avérer insuffisante.

- La sortie de l’ancien joueur Hafid Bellabès avant-hier, comment l’interprétez-vous ?

- Hafid Bellabès s’est inquiété parce que nous avons une dette à rembourser à Ahmed Belhadj (Baba), mais, comme tout le monde le sait, il y a des priorités, entre autres la résolution du problème des litiges afin de lever l’interdiction de recruter, en plus des joueurs. Néanmoins, pour revenir à la dette de Baba, on lui remboursera son argent, mais pas dans l’immédiat, c’est une question de temps. D’ailleurs, je profite de l’occasion pour interpeller les actionnaires à mettre la main à la poche, nos joueurs ont fait de leur mieux pour sortir l’équipe de la zone rouge et assurer la qualification aux 1/8 de finale en coupe. Ils sont à féliciter pour ces résultats positifs. De notre côté, on est obligés de les payer, on veut bien que les actionnaires apportent leur contribution dans la gestion financière du club. Jusqu’à maintenant, c’est avec mon argent personnel que je gère le club, c’est le moment de mobiliser toutes les forces du club pour le sortir de la crise.

- Qu’attendez-vous pour ouvrir le capital de la société ?

- Cette fois, c’est décidé, on n’attendra pas. Au courant du mois de janvier, on procèdera à l’ouverture du capital. Il y a des gens connus qui souhaitent investir leur argent dans le club. Avec une masse salariale qui absorbe tout notre budget, le salut passe par la venue d’investisseurs. Récemment, on a tenu une réunion avec les responsables du MJS (ministère de la Jeunesse et des Sports), nous, les présidents des clubs de l’élite professionnelle, on est tous d’accord pour un plafonnement des salaires, le MJS propose une grille de salaires selon le statut du joueur. Par exemple, un joueur international bénéficierait d’un salaire plus élevé que celui de ses autres coéquipiers. Les gens spéculent sur le fonctionnement des clubs, mais ils oublient que nous sommes des novices dans le professionnalisme. Déjà, on commence à bien retenir les leçons, doucement on va vers le vrai professionnalisme. Enfin, je dirais heureusement que l’Etat nous aide, sinon ce sera la catastrophe.

- Est-il vrai que Chadli Amri a résilié son contrat avec le club ?

- C’est faux, il n’y a même pas quatre jours, Amri a remis des documents qui manquaient dans son dossier de qualification à Moulay Haddou, alors qu’il est animé d’une grande volonté pour faire un bon passage au MCO. Je ne sais pas d’où a-t-on sorti cette histoire ?

- Pourquoi n’est-il pas avec l’équipe ?

- Amri a demandé une semaine de congé pour passer les fêtes de fin d’année avec sa famille, on la lui a accordée, il reprendra l’entraînement avec le groupe le 3 janvier.

- S’il part en Roumanie comme le dit la rumeur, que vont dire les supporters ?

- Il n’ira nulle part, je vous invite à vous rapprocher du directeur général de la société afin qu’il vous donne des détails précis sur ce cas.

- Quels sont ces détails ?

- En début de semaine, j’ai chargé notre DG d’établir une demande de TMS, une fois que le certificat de transfert est prêt, Amri sera qualifié au MCO.

- A la fin du match MCO-JSMB (2-1), les joueurs ont revendiqué dans le vestiaire le payement de leurs salaires…

- Ce matin (ndlr - hier), Haddou m’a fait part de la doléance des joueurs, on va faire le point, on promet de verser les salaires aux joueurs après la rencontre de ce week-end. Nos joueurs ont besoin de motivation pour bien attaquer la deuxième phase de la saison qui sera encore plus difficile.

- Vendredi, une banderole réclamant le retour de Tayeb Mehiaoui a été accrochée sur les grilles du stade, un commentaire…

- Le temps des banderoles est révolu ! Celui qui veut investir son argent au club est le bienvenu, je suis prêt à lui céder ma place de président. A propos de ces banderoles, certains en ont fait un business, il suffit de leur donner… 2 000 DA pour qu’ils viennent au stade accrocher des banderoles. Désormais, les clubs sont régis par un statut professionnel, tout cela est dépassé.

M. S.