EN : Vahid impose sa démarche

Même si à chaque occasion, ils affirment que tout baigne, les relations entre l’entraîneur national Vahid Halilhodzic et son employeur, à savoir le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, ne sont pas au beau fixe.

Les deux hommes forts de l’équipe nationale sont en conflit ouvert. La guerre froide fut déclarée entre les deux camps il y a bien longtemps, et maintenant, ils sont passés à une autre étape où chacun brandit son arme pour défendre sa position. Dans ce jeu du chat et de la souris, c’est Vahid qui occupe le rôle décisif, car la baguette magique est en sa possession. Ses résultats plaideront pour lui quelle que soit la pression qui sera exercée par son supérieur.

 

Le coach en position de force

Ceci dit, et à quelques mois du Mondial, assister à une telle guéguerre donne à réfléchir. L’histoire de la date butoir enclenchée par Raouraoua a été vite démentie par le Bosnien qui semble plus que jamais décidé à défendre ses idées qui sont souvent mal interprétées, mais qu’il continue de défendre contre vents et marrées.

Au même moment, l’opinion sportive s’interroge sur la suite que pourrait avoir ce conflit. Raouraoua a un certain pouvoir en tant que président, mais qu’il ne pourra exécuter à cause de l’attachement du peuple à l’actuel driver des Fennecs. Il faut dire que dans la situation actuelle, l’entraîneur se trouve dans une position de force, c’est pour cette raison qu’il se permet tous les excès. Le message n’est pas de défier Raouraoua ou se montrer en tant que dictateur, au contraire, Halilhodzic estime que la bonne démarche, celle qu’il défend, est d’évacuer toutes ces questions qui pourraient gêner la bonne préparation du Mondial. Pour lui, le moment est nullement opportun pour aborder aujourd’hui la question du renouvellement de son contrat en janvier, car faut-il le rappeler, il s’agit là de la goutte qui a fait déborder le vase.

 

 

Un 2e tour au Brésil et le «rêve africain» du pouvoir politique sera accessible… avec Vahid

Raouraoua et Vahid ne sont donc pas sur la même longueur d’onde sur ce point bien précis de la prolongation du contrat. Pour cause : le président de la FAF accorde une importance particulière à la période d’après-Mondial. Certes, ce dernier demeure l’objectif number one de tout un peuple, y compris les décideurs, mais la CAN 2015 qui aura lieu au Maroc, l’Algérie veut la gagner.

En effet, le pouvoir politique a bien l’intention de gagner cette coupe et de réaliser la prouesse. Raouraoua n’a d’ailleurs pas cessé de le dire et le redire. «Mon objectif est de gagner la CAN 2015.» Mais la question qui reste posée : est-ce que ça se fera avec Vahid ? On ne le sait pas encore, mais ce dernier a, semble-t-il, bien reçu le message. Il sait que le pouvoir politique en Algérie est favorable à sa reconduction. Le soutien qui lui a été manifesté au lendemain de la qualif’ historique contre le Burkina Faso en est la preuve. Ce projet permettrait à la FAF de continuer dans sa politique de stabilité prônée depuis quelque temps. Le mieux donc pour aborder dans les meilleures conditions la prochaine CAN, c’est d’éviter de chambouler le l’équipe, comme ce fut le cas en 2010, surtout que cette fois, le temps sera très court pour entrevoir un quelconque changement.

En somme, dans ce qui apparaît comme un énorme conflit entre Raouraoua et Vahid, ça se résume à un technicien qui voudrait imposer sa propre démarche. Vahid, de par son attitude, poussera la FAF à temporiser. Cela ne l’empêchera pas toutefois d’activer ses «nombreuses pistes» et de préparer un éventuel échec au Brésil qui mettra fin à l’aventure du Bosnien avec les Verts.

S. M. A.

 

 

 

 

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