La Turquie, l'éldorado du foot

Après Drogba et Sneijder l’hiver dernier, d’autres stars pourraient poser leurs bagages en Turquie cet hiver. Si ces transferts sont souvent incompris, ils résultent d’une certaine logique. Car oui, la Süper Lig est une destination tendance. Explications.

Après le Galatasaray l’an passé, le Besiktas serait cet hiver sur le point d’enrôler une star mondiale, à savoir Ronaldinho. S’il est difficile d’évaluer la teneur des négociations, il ne faut pas s’étonner de leur véracité. Cela fait déjà quelques saisons que la Turquie parvient à mettre la main sur des grands noms du football, et pas seulement des stars en fin de carrière – c’est certes le cas de Ronnie, ou celui de Drogba – ou de joueurs en manque de confiance – Quaresma – mais bel et bien d’éléments à la fleur de l’âge, comme par exemple, des Moussa Sow, Raul Meireles ou Wesley Sneijder. Mieux, les jolis coups mercato ne sont plus l’apanage des grands stambouliotes mais de clubs de moindre envergure désireux de truster les places européennes, comme Bursaspor, Trabzonspor, Sivasspor ou encore Kasimpasa.

Quant au pourquoi de cette tendance, elle tient de plusieurs raisons. Tout d’abord, de l’état économique de la Turquie, épargnée par la dureté de la crise qui touche le vieux continent, et de celle de ses clubs, boostés par des sponsorings et droits TV revus à la hausse ces dernières années. La Süper Lig a donc la capacité d’acheter, mais aussi de convaincre : pour rester dans le domaine économique, l’argument majeur à présenter à une cible potentielle est un taux d’imposition écrasant toute concurrence. En effet, un footballeur employé en Turquie n’est imposable qu’à hauteur de 15% de son revenu annuel, là où il le serait aux alentours des 50% dans les plus grands championnats européens. On comprend mieux l’appeal d’un club turc, qui en présentant un salaire équivalent à celui de ses concurrents, s’attirera les grâces de sa cible potentielle plus facilement.

Mais le championnat turc allie à son attractivité économique l’aspect environnemental et sportif. De fait, la culture foot y est très ancrée, les stades souvent pleins, l’ambiance chaude. Côté terrain, s’il subsiste l’hégémonie des deux stambouliotes que sont le Galatasaray et Fenerbahçe, le championnat apparaît de plus en plus homogène. Et puis, surtout, la Turquie offre la possibilité de jouer l’Europe. Les récents résultats des Sang-et-or sont un témoignage d’une ambition grandissante sur la scène continentale. Vous l’aurez compris, la destination constitue pour un joueur un excellent compromis entre salaire avantageux et poursuite de ses ambitions sportives. Depuis toujours au cœur des débats autour de sa situation géographique, elle qui est partagée entre l’Europe et le Moyen-Orient, la Turquie présente donc la même double-identité à travers le football.

Source: Foot Mercato

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