Feghouli : «Je sais que j’ai fait une belle partie»

Après son match magnifique réalisé contre le Barça, Sofiane Feghouli refait le match avec nous, il nous parle de cet exploit, de sa forme actuelle mais aussi de la sélection à l’approche du match amical face à la Slovénie.

- Avant samedi dernier, le Barça n’avait pas perdu en championnat dans son stade depuis le 21 avril 2012, vous le FC Valence vous avez mis un terme à cette longue série, c’est un exploit, n’est-ce pas ?

- Oui, absolument. En effet, peu d’équipes ont réussi à le faire, le dernier était le Bayern Munich qui s’était imposé au Nou Camp, il faut féliciter tous les joueurs qui se sont battus sur le terrain et qui ont donné le maximum et qui ont fait plaisir à tous les gens qui supportent Valence.

- Lors de la conférence de presse d’avant-match, on vous a déjà senti en confiance, vous aviez déclaré que vous n’aviez pas peur du Barça car tout simplement vous êtes le FC Valence…

- Absolument, le Barça a sa propre histoire, elle est légendaire, mais nous aussi à Valence nous avons la nôtre, nous sommes des joueurs de première division, donc on devait se faire respecter, on avait à cœur de démontrer que nous sommes des joueurs de haut niveau, on voulait vraiment leur rendre la tâche difficile, et c’’est ce qu’on a fait, et au vu du travail accompli durant 90 minutes, je pense que le résultat est complètement mérité.

- Comment on fait pour défier une équipe du Barça devant son public et avec toutes ses stars, comment peut-on développer son jeu dans de telles conditions ?

- D’abord, le Barça a un stade, qui est le plus surprenant et le plus magnifique au monde, c’est un grand, grand stade, c’est une très belle équipe, maintenant moi pour ma part, je commence à avoir pas mal de matches en professionnel, et ça nous donne un certain vécu, ça rend les choses forcément plus faciles, mais c’est du travail sur soi, au jour le jour, les entraînements et, en fin de compte, seul le travail paye.

- Est-ce qu’on peut dire qu’il y a deux Feghouli, l’un avant l’arrivée de Pizzi et l’autre après ?

- Non, avec l’ancien entraîneur, des fois ça se passait bien, des fois moins bien, mais je n’avais pas de problèmes avec lui. Ceci dit, l’équipe était irrégulière et à présent, avec ce nouvel entraîneur, les choses ont changé un peu mais ça prend du temps. Comme il vient d’arriver, les choses vont petit à petit s’améliorer ; quant à moi, cela fait un moment que je suis content, je me sens bien physiquement.

- D’autant plus que vous avez aussi déclaré récemment que vous vous sentiez plus libre sur le terrain, qu’on vous laisse plus de liberté, c’’est bien ça ?

- Sur les tâches offensives, oui, c’est vrai, tu a cette liberté de mouvement ; après, sur les tâches défensives, j’ai des consignes vraiment très pointilleuses et que je dois respecter, car c’est lui qui est le chef du bateau, donc, oui, offensivement je suis plus libre, mais défensivement, j’ai des tâches bien concrètes, bien précises.

- Des tâches offensives et défensives, comme contre le Barça, et Marca vous a récompensé avec un 9, des notes habituellement données à des stars du Barça comme Messi, ça vous fait quoi d’être récompensé ?

- Moi, d’habitude, je ne suis pas ce genre de choses, comme les notes des journalistes, car ça ne m’influence pas, car mon analyse et mon autocritique, je les fais moi-même après chaque rencontre, je n’attends pas qu’on vienne me dire que j’ai fait un grand match, je sais quand je peux mieux faire, quand je suis bon et quand je ne le suis pas, mais cette fois je reconnais que j’ai reçu plus de messages que d’habitude, donc je sais que j’ai fait une belle partie, c’est le résultat du travail, mais rien n’est encore fait, c’est juste 3 points, et le plus dur reste à faire, à savoir confirmer contre le Bétis car si on loupe ce match, notre victoire n’aura servi à rien, donc il faut faire une belle série.

- C’est ce qui vous manque à Valence, c'est-à-dire enchaîner avec les bons résultats, car vous faites un très grand match après vous freinez un petit peu, votre objectif est d’enchaîner de grosses performances…

- Absolument, il faut être régulier, il faut gagner, gagner, gagner. A ce niveau-là, il faut être compétiteur et on l’est, on veut revenir à notre place qu’est en haut du classement, car on accuse un retard très important, on fera en sorte de gagner un maximum de matches.

- Alba, le meilleur latéral gauche du monde, vous avez réussi à le provoquer et à le sortir du match, racontez-nous votre face-à-face?

- Je me concentre juste sur moi-même, après l’adversaire direct, je m informe bien sur lui, sur ce qu’il réalise, certains mouvements,  il y a tout un travail, de discussion avec les coéquipiers et avec les coachs, en tout cas pour gagner à Barcelone il n’y a pas de secrets, il faut vraiment être dans un grand jour, ainsi qu’un grand travail de solidarité entre les joueurs, qui se doit être exemplaire, une concentration devant ces joueurs, un moment d’inattention peut être lourd de conséquences.

- Comment est-ce que de tels exploits peuvent-ils estomper une crise financière comme celle que votre club traverse ?

- Après une victoire, le travail est plus facile, la crise, elle, est permanente, ce n’est pas une chose à laquelle je fais attention, à Valence on n’a pas un problème de payement de salaires, donc de ce côté-là tout va bien, par rapport à d’autres clubs, chez nous il y a eu beaucoup de départs, et on a montré que ceux qui étaient là voulaient apporter un plus.

- Qu’est-ce qu’on garde en tête après un tel match ?

- On sait que c’est peut-être la dernière fois qu’on va gagner au Nou Camp,  pour moi c’était la première fois, ça nous a fait énormément plaisir, mais ce ne sont que 3 petits points et le championnat est encore long, et il faudrait continuer.

- 8e au classement, Valence est loin du peloton de tête, est-ce que l’Europe vous y pensez quand même ?

- Entre nous, on a  décidé de jouer les matches les uns après les autres, et ne pas se focaliser sur le classement actuel, on sait qu’on a beaucoup de retard et on essayera de combler le retard.

- La Slovénie le 5 mars, est-ce que vous commencez à y penser ou pas encore ?

- Ecoutez, j’ai beaucoup de rencontres actuellement, donc petit à petit c’est sûr que je vais y penser, après ça reste une rencontre amicale, c’est clair que ça reste dans un coin de ma tête et quand j’en discute avec les coéquipiers de la sélection, on y pense, mais pour le moment il y a des objectifs en club qui sont plus importants.

- Puisque vous êtes en contact avec le reste des joueurs de la sélection, est-ce que vous parlez de leurs mouvements en clubs ?

- J’ai suivi avec intérêt la situation de chacun, il y a eu beaucoup de départs et beaucoup de prêts, c’est bien pour les joueurs en manque de temps de jeu, j’espère qu’ils vont s’imposer dans leurs clubs, l’ossature de l’équipe est connue, le coach sait sur qui s’appuyer, j’espère qu’ils seront prêts pour le 5 mars, pour   bien commencer la préparation des futurs échéances et, surtout, cette Coupe du monde, la première pour la plupart d’entre nous et un grand moment à venir.

A. H. A.

«J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt le mercato de mes coéquipiers en sélection»

«Après le Barça, j’ai reçu plus de messages que d’habitude»

 

«Je n’avais pas de problèmes avec Djukic, et Pizzi a encore besoin de temps»

«On sait que c’est peut-être la dernière fois qu’on gagne au Camp Nou»

 

 

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